L’ombre portée est l’ombre qu’un corps projette sur une surface. Cette expression désigne également son tracé ou son imitation par un moyen artistique. Le trouble ou le danger que fait peser une personne, un événement actuel ou passé, un phénomène climatique, une épidémie ou toute autre chose, incite aussi à parler d’ombre portée quand l’état et l’apparence de ce qui est montré peuvent en être affectés. Depuis l’âge des cavernes, puis le mythe antique de l’origine du dessin et de la peinture jusqu’à nos jours, l’ombre portée fait rêver, frémir, créer… En plein soleil, les draps des « grandes lessives » ont eux-mêmes été visités par ce genre de figures dansantes propices à imaginer maintes fantaisies.

La Grande Lessive^® du 24 mars 2022 avait pour invitation « Ombre(s) portée(s) » au singulier ou au pluriel afin de laisser à chacun le soin d’expérimenter des situations pour provoquer ou représenter des ombres de ce type. Uniques ou multiples, les ombres portées témoignent d’une présence, mais aussi d’une absence. L’ombre portée est visible, son origine pas toujours. Du mystère et de l’étrangeté en résultent. Perceptions, émotions et interprétations appellent alors à comprendre ce qui se passe en réalité !

Dans le contexte de La Grande Lessive^®, un tel désir de démonter un processus et d’amorcer ainsi une démarche de création offre un vif intérêt. L’invitation Ombre(s) portée(s) incite à repérer des ombres en devenant attentif à l’environnement et/ou à concevoir des dispositifs en vue d’en créer. Relevons un défi : en empruntant le même format A4, aucune réalisation individuelle ne ressemblera à une autre, d’autant que les étendages se réaliseront de jour comme de nuit ! Des sources lumineuses et des médias diversifiés (photographie, peinture, dessin, image numérique, vidéo, etc.) feront exister une installation artistique éphémère étudiée afin que ses ombres portées se déploient sur les participants et que les leurs s’y mêlent.