Fiest’à Poussan 2023 : le blues de l’Anatolie Turque, les rythmes aksak, et la rumba congolaise pour rythmer une soirée festive

La 26ème édition de Fiesta Sète, du 21 juillet au 4 août, s’annonce comme  son habitude riche en découvertes et surprises avec un festival qui sait associer des artistes de renommée internationale et de nombreuses découvertes, toujours axées autour de la richesse et de la diversité des musiques vivantes.

biboIMG_20230722_214734

« Musiques vivantes plutôt que musiques du monde tout simplement parce que celles que nous chérissons parlent au présent de notre monde d’aujourd’hui. Nos choix restent ainsi guidés, pour l’essentiel, par une certaine idée de la modernité, du métissage et du mouvement. Rien ne nous enthousiasme autant que les propositions musicales aux saveurs inédites, les mixtures les plus audacieusement relevées, à condition que qualité et plaisir soient au rendez-vous ! »    

Il faut savoir qu’en 1997, étourdi par une petite brise de mer, José Bel, Monsieur Open Music, disquaire mythique à Sète (de 1975 à 2002), passionné de musique et militant culturel au sein des maisons de jeunes et ciné-club décide de prolonger son amour pour la musique en créant un festival. Accompagné de quelques locos locaux tout aussi passionnés ils ont décrété que la Corniche sétoise valait bien le Malecon havanais, et que le temps était idéal pour mettre à flots le festival Fiesta Latina. La voile latine les a ensuite poussés vers d’autres rivages, de l’océan Indien à l’Afrique en passant par les Balkans : tout un monde de musiques que le festival, judicieusement rebaptisé Fiest’A Sète, n’a de cesse d’explorer depuis pour vous en faire partager les richesses.

26 ans plus tard, le festival,  partage avec une passion indemne sa fringale de découvertes, toujours animé par la certitude que la musique, d’où qu’elle vienne, est un langage universel, une source inépuisable d’émotions et un puissant vecteur de fraternité et de dialogue interculturel.

À l’instar de la danse, sa sœur siamoise, la musique est une affaire de rites, et les rites ont été inventés par l’humanité à son aube pour se reconnaître en tant que telle, s’accepter, se forger un destin collectif, véhiculer des épopées, des histoires, des mémoires, des valeurs, et s’abreuver à des sources sacrées ou profanes, savantes ou festives.
Parce que cette richesse est infinie, Fiest’A Sète a toujours ignoré les formatages dictés par l’industrie du divertissement, privilégiant les croisements esthétiques audacieux et les formes porteuses de sens.

À force d’exigence, de passion, d’authenticité et de prise de risques, le festival a gagné une place de choix parmi la vingtaine de rendez-vous européens qui comptent dans le registre de ce que nous aimons qualifier de « musiques vivantes » : châabi, ma’louf, raï, éthio-groove, vodoun, funaná, batuque, danzón, mambo, maloya, cante jondo, reggaeton, fado, musique carnatique, hindoustani, kawwali, afrobeat, gwoka, rebétiko, sembe, cumbia, transe gnawa, rumba congolaise, blues songhaï, forró, bossa, funk créole, musiques rom et klezmer, pour n’évoquer que quelques formes plus ou moins patrimoniales dont on sait l’aptitude globale au métissage tous azimuts.

Oui, musiques vivantes plutôt que « musiques du monde », tout simplement parce que celles que nous chérissons parlent au présent de notre monde d’aujourd’hui. Plus profondes sont les racines, plus belles et élancées sont les branches. Nos choix restent ainsi guidés, pour l’essentiel, par une certaine idée de la modernité, du métissage et du mouvement. Rien ne nous enthousiasme autant que les propositions musicales aux saveurs inédites, les mixtures les plus audacieusement relevées, à condition que qualité et plaisir soient au rendez-vous !biboIMG_20230722_215510

vidéos : https://youtu.be/XuJ7SHnh9X0

https://youtu.be/1Ie2tfroX1g?t=6

https://youtu.be/cHWw-zWTy3E

Les objectifs et les désirs de Métisète et de son équipe de bénévoles n’ont guère changé depuis 1997 : faire vivre une grande manifestation culturelle globale, qui mette en avant la diversité et la richesse des cultures et musiques du monde.

Il y a vingt-six ans, la musique n’était évidemment ni dématérialisée, ni « streamée », pas encore convenablement rangée en playlists, en plateformes, en algorithmes détecteurs d’affinités.  Et si pour les musiciens comme pour les mélomanes, les nouvelles technologies constituent un progrès inestimable en termes d’accès, de découverte, d’exploration de mondes musicaux inconnus, rien ne saurait remplacer l’ivresse que procure l’étourdissante brise de mer mélangée aux notes de balafon, le parfum du large imprégnant les harmonies tziganes, la douceur d’un soir d’été sublimée par une langue inconnue, l’émotion de la rencontre, l’intense vibration de la fête partagée, l’éclat de la musique vivante.

Quelques chiffres


  • 15 jours de festival
  • plus de 200 artistes issus des 4 coins du monde
  • 12 concerts au Théâtre de la Mer
  • 8 concerts gratuits dans les communes autour du Bassin de Thau et à Sète
  • Des séances de cinéma
  • Des tchatches musicales
  • Des ateliers enfants et adolescents
  • Des stands de cuisine du monde sur les lieux des concerts
  • Plus de 300 adhérents à l’association Métisète qui organise le festival

Des escales musicales autour du Bassin de Thau


La fête populaire, telle que la font vivre nos villes et villages languedociens, semblant parfaitement compatible avec la plus grande exigence musicale, Fiest’A Sète débute avec une semaine de réjouissances musicales gratuites dans les communes qui bordent l’étang de Thau : Balaruc-les-Bains, Marseillan et Poussan. Ces soirées régies par une volonté d’éclectisme, avec des artistes venus d’horizons différents, expriment on ne peut mieux notre désir de rendre accessible la musique au plus grand nombre.

Un lieu magique : le Théâtre de la Mer


Le festival ne serait pas ce qu’il est sans son berceau historique : Sète, une ville qui invite au voyage, avec son ambiance portuaire et son tempérament méditerranéen. C’est dans l’un des lieux les plus majestueux et emblématiques de Sète que se tient traditionnellement le temps fort du festival : le bien nommé Théâtre de la Mer. Cet amphithéâtre à ciel ouvert et à flanc de corniche est un ancien fortin côtier qui nous offre la Méditerranée en fond de scène. C’est sur ce belvédère que se succèdent une semaine durant les plus grands artistes internationaux et nouveaux talents, lors de soirées thématiques pleines d’éclat.

Des rencontres inédites sur scène


Ce cadre exceptionnel qu’est le Théâtre de la Mer a inspiré de nombreuses rencontres exceptionnelles au fil des ans : un grand moment de complicité entre Taj Mahal et Bassekou Kouyaté, Manu Dibango invitant Hugh Masekela, Lili Boniche et Idir, la nuit Ethiopiques avec Mahmoud Ahmed et Alémayèhu Eshèté, Ibeyi et Yael Naim, Omara Portuondo & Diego el Cigala rejoints par Yilian Cañizares, Oumou Sangare par Fatoumata Diawara & Hindi Zahra ou encore Eliades Ochoa et Roberto Fonseca… et bien d’autres à venir !

Des affiches originales, réalisées par de grands ARTISTES


Dès la première édition du festival, de grands artistes parmi lesquels Richard Di Rosa, Hervé Di Rosa, Robert Combas ou Pierre François nous ont fait confiance et ont réalisé les affiches de Fiest’A Sète. Depuis 26 ans tous les ans une affiche originale créée par un artiste est proposée.

Retrouvez toutes les affiches et artistes des éditions précédentes en cliquant ici

Et aussi…


En plus de la musique, Fiest’A Sète c’est aussi une programmation culturelle plurielle en lien avec les concerts : des tchatches musicales, des séances de cinéma, des expositions dans différents lieux de la ville, des ateliers enfants et adolescents…

A partir de 20 h 30, ce samedi soir, sur le parking de l’Hôtel de Ville de Poussan,  les choses se sont donc accélérées : Bien que le public se soit fait attendre en tout début de soirée, vu la chaleur ambiante,  José Bel qui s’occupe de l’association Métisète l’invitait à se rapprocher de la scène pour présenter Fiest’A Sète 2023, ou Fiest’A Poussan  et pour l’inviter à voyager avec les 2 formations qui allaient animer la soirée :
 
 » C’est la 22ème fois que nous sommes reçus à Poussan et que nous pouvons y organiser une soirée de Fiest’A Sète, Poussan une ville bien fidèle,   avec encore 2 menus, toujours en partenariat avec la Mairie et le comité des Fêtes du Carré d’As. C’est toujours un plaisir et cette année nous allons commencer par « JOHNNY MAKAM »biboIMG_20230722_220211

Vidéos :

« JOHNNY MAKAM » en occident, dispose de deux modes musicaux : majeur et mineur (et sept petites déclinaisons). En orient, ces modes s’appellent « makam », et on en compte une cinquantaine. Voilà qui donne une idée de l’étendue du terrain de jeu choisi par ce quintet cosmopolite (une Turque, un Écossais, trois Toulousains) amoureux des traditions des Balkans et de l’Anatolie turque. Johnny Makam s’empare de ces codes avec une grande rigueur et beaucoup de passion, et tout cela ne manque pas de résonner avec force dans la transe festive du groupe et ses motifs tourbillonnants. est mené.

Le public s’est laissé porter et emporter par »JOHNNY MAKAM » qui avec ses mélodies véloces, ses rythmes percutants, ses chansons de la mer noire,  suit le chemin des musiques traditionnelles de Bulgarie, de Macédoine et de Turquie, héritage multiculturel qui n’hésite pas à prendre sur sa route de nouveaux instruments et sonorités.

Le mot Makam fait référence à un système musical complexe décliné du Maghreb à la Chine auquel le groupe Johnny Makam infuse l’électricité du rock. Nous étions embarqués vers la danse, vers le cri de joie. « 

 Aucun problème pour les spectateurs qui se laissaient entraîner sans retenue dans ces rythmes bien particuliers et des mélodies surprenantes dans un subtil mélange.

Sétois, vacanciers, Poussannais,  connaisseurs ou  néophytes, profitaient de cette opportunité pour passer un bon début de soirée. Le public s’était fait assez nombreux  tandis que déjà la pause technique était à l’ordre du jour.

Les spectateurs appréciaient cette douce nuit qui s’annonçait musicale. A l’heure de la Pause, direction les rafraîchissements et les points snacks avec foodtruck(s) car même si cela fait longtemps  que Poussan s’associe à Fiesta Sète pour l’organisation d’une soirée, le Carré d’As, de la buvette à l’accueil des groupes, aidé par la Mairie fait son maximum.

 Après près d’une heure trente de concert, José  Bel revenait sur Fiest’A Sète et sur les formidables soirées de cet été en précisant qu’il fallait faire vivre avec Fiest’à Sète et adhérer au projet pour que cela perdure.

 Se profilait alors un autre voyage avec Borumba.

(Vidéos en téléchargement)

biboIMG_20230722_223942

Un voyage avec Jocelyn Balu formé auprès des vétérans du Bakolo Music International, disciples du grand Wendo Kolosoy, père de la rumba congolaise quia toujours baigné dans ce prestigieux patrimoine musical. Doté d’une voix sublime, ce jeune gardien de la flamme a initié un trio d’instrumentistes du sud de la France qui se glisse avec grâce dans ce délicat canevas harmonique et rythmique. Fidèle à ce qui constitue la signature du genre et aux canons définis entre les années 40 et 70 par les pionniers, de Nico à Tabu Ley, Borumba revisite avec enthousiasme les standards de cet âge d’or.

biboIMG_20230722_223952L’on y était,  l’on se laissait porter par ces belles sonorités. « Un univers musical qui se passait là, à Poussan, ce 22 juillet » !! C’étaient celles de la rumba qui  coule dans les veines de Jocelyn Balu comme la Primus arrose le zinc des maquis de Kinshasa. Avec ses trois compères de Borumba (guitare, basse, batterie, percussions), toutes les occasions étaient bonnes pour voyager dans la fièvre des années 40 à 70…

Deux  concerts très différents, par deux groupes qui s’appréciaient mais qui se découvraient. Il y avait de la  qualité, et surtout la  joie et du plaisir  avec l’envie de partager outre leur conception de la musique, l’opportunité de se faire connaître.biboIMG_20230722_220145

Objectif  atteint car  une des volontés premières de ce festival est de est de s’affirmer en tant qu’entité culturelle, loin des tendances et des modes. L’on a pu le vérifier encore. Et n’hésitez pas à poursuivre car le festival s’attache cette année à mettre encore en lumière la diversité du patrimoine musical mondial, et à partager sans la moindre modération ces immenses richesses, fidèle à ses objectifs.

Pour en savoir plus : www.fiestasete.com/

 

Un voyage dans les pulsations de la sono mondiale

       Pour la 17ème saison, le légendaire Théâtre de la Mer va attaquer l’auguste mois d’août aux résonances multicolores de Fiest’A Sète. Cette année encore, voyage dans les pulsations de la sono mondiale.Et dès le 20 juillet, Fiest’A Sète joue son prélude dans les communes alentours (Poussan, Balaruc-les-Bains, Marseillan) avec une belle brassée d’artistes.

 voici la programmation complète que vous retrouverez sur www.fiestasete.com