Ce mardi 4 avril dans le cadre de l’opération « 20 ans, 20 œuvres » François Commeinhes s’est déplacé à Poussan, où, accompagné par Florence Sanchez, Maire de Poussan, et Michel Bernabeu, Adjoint au Maire de Poussan, délégué à la Culture, au Patrimoine, et d’autre-part, un des référents mémoriels de la commune, en compagnie d’André Cervera, artiste sétois résidant depuis quelques années à Poussan, pour visualiser la future création d’un itinéraire culturel et artistique valorisant le patrimoine architectural, historique et culturel de Poussan qui est bien « riche ».
André Cervera né en 1962, une référence dans le milieu artistique, vit et travaille à Sète (Hérault-FRANCE) puis à Poussan ainsi qu’au hasard de nombreux voyages aux quatre coins du monde.
« Certains verraient chez lui un nouveau « genre » baptisé « expressionnisme latin » identifiable du fait même de son propre style … A l’image du personnage, la peinture d’André Cervera est une pensée en mouvement, instinctive et sous pression. Elle est à la fois nerveuse et sophistiquée. Toujours remise en question…
Lorsqu’il peint, l’artiste dit son propre rapport au monde »…
(Son site) :http://www.andre-cervera.com/
Revenons sur le projet car il faut se souvenir que lors de la cérémonie des vœux de Sète Agglopôle, à Gigean, François Commeinhes, Président de Sète Agglopôle précisait qu’allait se développer cette année 2023 un nouveau projet pour le territoire : « 20 ans, 20 œuvres », un projet pour mettre en valeur les liens qui unissent les communes au sein de Sète Agglopôle.
Il avait alors dévoilé les grandes lignes du projet : « 2023 marque le vingtième anniversaire de la « dynamique communautaire sur le territoire », le Président de Sète Agglopôle a dévoilé le projet « 20 ans, 20 œuvres », pour « faire converger deux ressources essentielles du territoire, reconnues par ses habitants et par tous ses publics extérieurs : le dynamisme culturel d’un côté, et la beauté des espaces naturels de l’autre, la créativité et l’environnement ».
« Un projet qui de plus sera en lien avec la candidature Montpellier, capitale européenne de la culture 2028 à laquelle Sète est associée, et qui permettra d’assurer un lien des territoires par l’art. »
« Chaque commune proposera, en lien avec une direction artistique , à un artiste de réaliser une œuvre ou une installation « célébrant le patrimoine historique et naturel ». qui viendra renforcer les projets communaux : réfection d’un site, création d’un itinéraire dans les espaces naturels, mise en projet d’un nouveau quartier…. Un budget de 2 M€ devrait être dégagé pour les cinq années à venir, avec en outre la participation de l’office de tourisme intercommunal pleinement associé pour assurer au mieux la mise en valeur et la promotion du parcours et des réalisations par différents moyens en utilisant l’interactivité du numérique, bien entendu… »
Depuis, chaque commune a réfléchi à la direction artistique qu’elle souhaitait retenir et à l’artiste susceptible d’illustrer au mieux celle-ci.
A noter que le budget global, pour SAM, sur les 5 ans à venir, est estimé à 2 millions d’euros, pour les 20 œuvres mais pour 14 communes. Certaines d’entre-elles, les plus grandes, en auront plusieurs : comme Sète, Frontignan, Marseillan…
Poussan, avec plus de mille ans d’histoire, a un patrimoine architectural particulier lié même à l’origine à la présence des Romains sur notre territoire…
Poussan, ville languedocienne, est située sur le tracé de la Via Domitia entre garrigue et Méditerranée.
Son territoire présente une occupation continue depuis l’antiquité, riche de plusieurs villas gallo-romaines. Étymologiquement, Poussan viendrait du nom d’un propriétaire de domaine romain : Porcius. On trouve pour la première fois dans les textes le terme de Porcianus en 960. C’est à partir du Xe siècle que nous avons mention de l’existence d’une église Saint Pierre de Poussan et d’une tour, ancêtre du château. Ces deux éléments du pouvoir, attirent alors l’habitat, et le village voit le jour, autour ce binôme. L’église et le château, éléments fondateurs du village, forment le noyau central du premier habitat et s’entoure d’une première enceinte. Avec la croissance démographique au XIVe siècle, une seconde enceinte est construite afin d’englober les nouveaux quartiers. Au Moyen Age, Poussan connaît la prospérité malgré les épidémies, les guerres et les crises économiques que connaît le Languedoc. L’époque contemporaine voit l’agglomération sortir de ses murs et les habitations s’installer le long des voies d’accès plus larges autour des remparts. Aujourd’hui, Poussan compte plus de 6 500 habitants…(Le centre-ancien en circulade offre de nombreux points d’intérêts historiques : ancienne maison prieurale, église Saint-Pierre, remparts, chapelle des pénitents… Mais également les superbes halles, érigées en 1905 dans le style Baltard.)
Et puisque c’est le centre ancien qui a été retenu pour le projet 20 ans 20 oeuvres, et qu’à priori l’on va se diriger vers la création d’un itinéraire, selon André Cervera, parmi les édifices et structures qui pourraient être les supports des œuvres, plusieurs ont été retenus, avec aussi deux rues comme celle Sadi Carnot et Révolution, une place, une porte des remparts de Poussan, celle Notre Dame…
L’on retiendra pour les édifices, LA CHAPELLE DES PÉNITENTS BLANCS construite en 1656 . La façade est de style classique, assez sobre avec des ouvertures hautes. Seul l’encadrement de la porte, qui n’est d’ailleurs pas monumentale, est travaillé. Il est orné de pierres taillées en pointe de diamant et surmonté d’une niche sculptée d’une coquille qui accueillait à l’époque une statue de la vierge…
Mais aussi LE CHÂTEAU MONTLAUR qui tient son nom de la famille Montlaur qui prend possession de la seigneurie en 1210. C’est l’élément fondateur du village avec l’église St Pierre. Le château présente un plan en U avec une cour centrale dans laquelle se trouvait probablement un puits. De nombreux remaniements ont altéré les corps de bâtiments. Aujourd’hui, on trouve dans l’aile droite une salle voûtée que les sœurs St Charles ont réaménagée en chapelle au XIXe. L’on y a retrouvé il y a peu des fresques intéressantes datant du XVIe siècle. Les tourelles d’angle ou poivrières semblent dater du XVIIe. À l’origine, le château en possédait une dans chaque angle, les deux encore conservées présentent un travail de sculpture élaboré…
Le projet étant assez avancé du moins dans l’esprit d’André Cervera, en accord avec la Mairie de Poussan, notre ville était la première à recevoir François Commeinhes qui en compagnie des élus poussannais a réalisé une visite du centre historique tandis qu’André lui présentait les différents supports retenus. Ceux-ci permettront grâce au cheminement de découvrir notre patrimoine historique, architectural et culturel, et de le valoriser…
Si François Commeinhes précisait que le projet global a été choisi pour mettre en valeur le patrimoine de Sète Agglopôle dans les les 5 ans à venir, que techniquement, toutes les options sont possibles, André Cervera s’est dit très honoré d’avoir été retenu par les élus poussannnais : « Pour mette en valeur ce beau patrimoine , pour moi, c’est une évidence, il faut une œuvre vivante, avec un parcours qui permette de cheminer dans le Centre Ancien tout en revenant (à ma façon) sur des témoins de cette histoire si particulière : le cochon (animal totémique), les vignes, … J’ai donc retenu de 4 à 6 lieux où les œuvres artistiques devraient prendre place ».
Pour mieux comprendre, déambulons dans le centre ancien. Une porte des remparts, la Porte Notre Dame », en principe du XIVème siècle, marque le début du cheminement. A l’arrière de la porte une niche dans laquelle il y eut une statue de « La Vierge » a été retenue.
Direction le Plan Victor Hugo, un peu plus haut avec 2 possibilités : le mur arrière, protégeant la chapelle des Pénitents, ou encore l’arrière en relief (en façade) d’une alcôve réservée jadis à l’évier d’une cuisine…
Non loin de là, dans la ruelle qui permet de monter à l’église, sous la poivrière, l’entrée du sous-sol du château Montlaur condamnée depuis longtemps par un muret devrait abriter une œuvre et valoriser cet édifice autour duquel se regroupèrent depuis mille ans, petit à petit, les Poussannais.
Direction la façade de la chapelle des Pénitents avec une niche au-dessus de la porte qui pourrait, elle aussi, convenir.
Après avoir visité la chapelle, déplacement vers le haut de la rue de la Révolution où un mur aurait-été retenu…………
Rien n’est définitif, André Cervera n’a pas souhaité en dire plus mais l’on sait qu’avec son talent et sa sensibilité, il saura valoriser Poussan où il vit et trouve son inspiration depuis quelques années, un village qu’il affectionne et auquel il souhaite témoigner son attachement.