Archives pour la catégorie Patrimoine
Journées Européennes du Patrimoine, à la (re)découverte des richesses de Poussan
• 10h/12h – 14h/18h : Visite des ateliers de Madeleine et François Sergio, peintres et sculpteurs dans le cadre du centenaire de François Sergio. 287, chemin du parc d’Issanka
• 10h/12h – 14h/19h : Exposition des œuvres de Madeleine et François Sergio. Halles de Poussan
20 ̀ 1830
• 11h30 : Découverte du cadran solaire avec Roger Tognetti, gnomoniste créateur du cadran. Place de la Mairie
• 16h30 : Balade naturaliste à la crique de l’Angle avec l’Espangassat. Rendez-vous, place de la mairie pour co-voiturage
• 10h : Sur le chemin des capitelles avec l’association « Pierres et chemins de la Moure », randonnée découverte du patrimoine naturel et bâti en garrigue. Rendez-vous parking du complexe sportif des Baux
• 10h/12h – 14h/18h : Visite des ateliers de Madeleine et François Sergio, peintres et sculpteurs dans le cadre du centenaire de François Sergio. 287, chemin du parc d’Issanka
• 10h/12h – 15h/19h : Exposition des œuvres de Madeleine et François Sergio. Halles de Poussan
• 17h : Visite théâtralisée du centre historique., déambulation histomouristique par la Cie du Strapontin. Rendez-vous derrière les Halles
Qu’est-ce qui a forgé la personnalité de Poussan ?
Poussan avec un territoire communal vaste d’un peu plus de 3000 ha occupe la partie la plus méridionale du Bassin de Montbazin qui forme une sorte de couloir bordé au nord par la montagne de la Moure et au sud par le massif de la Gardiole.
Au milieu du XIX ème siècle il avait été écrit : « Sol béni du ciel et fécondé par les hommes, Poussan se suffit à lui-même. Entre la voie Domitienne et la route de Lyon à Béziers, Poussan côtoie la Méditerranée, entretient d’incessantes relations avec le port de Cette et ses magnifiques vignobles émaillés de champs fertiles et d’olivettes lui valent d’abondantes récoltes. »
De nos jours, les choses ont bien changé mais historiquement, ce sont les voies de communication, l’ouverture sur l’étang, les qualités agronomiques du terroir et les ressources de la garrigue qui ont forgé la personnalité de la commune.
Le bassin géographique joue en effet le rôle d’un couloir entre Montpellier et l’étang de Thau avec les principaux axes du Languedoc.
Le plus ancien serait la voie Héracléenne tracée selon la légende par Héraclès. En 218 avant J-C, Hannibal choisit de l’utiliser et pour de nombreux chercheurs, et la voie Domitienne reprendrait intégralement la précédente. Elle traverse le territoire communal en biais, du Nord-est au Sud-ouest passant au pied du Puech Gayes qui fut occupé par un oppidum protohistorique. Ce fut une route à caractère « international ». La via Domitia a été construite à partir de 121 avant J.C. Les traces visibles aujourd’hui appartiennent à celle-ci, une voie bien rectiligne qui fut rapidement modifiée pour le commerce.
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D’ailleurs pendant l’époque médiévale les chemins de pèlerinage (camin romieu) et plus tard au XVI ème le chemin de la Poste préféreront un parcours plus méridional, passant par Gigean et Bouzigues. Il sera repris par la RN 113 puis par l’autoroute A9.
Car si avant, l’étang touchait le camin Romieu, cette partie s’est comblée lentement. Mais l’on sait que parmi les Poussannais il y avait alors des pêcheurs qui l’utilisaient . D’autres s’en servaient pour les algues. De plus, le réseau hydrographique et lui aussi bien développé, avec plusieurs sources et de nombreux puits dans la commune. Si la Lauze qui traverse Poussan devait être en eau une bonne partie de l’année, le cours d’eau majeur de la commune reste La Vène. A Poussan, au XIX ème siècle, la rivière était assez puissante pour actionner six moulins entre Montbazin et Balaruc, dont celui de Frescaly, encore visible.
A Poussan, elle assurait l’irrigation de 30 ha de terres selon Marc Lugand qui aidé par Alain Degage, Jean-Paul Lacanal et Jean Laforgue a écrit un livre sur l’histoire de Poussan.
Et l’ouverture sur l’étang procure bien des richesses comme les algues, la salicorne (savon) mais surtout le sel, qui était utilisé par les Poussannais.
Certaines enquêtes comme celle de 1744, par l’intendant du Languedoc, le précisent.
Côté agricole, le bassin de Montbazin est né pendant l’ère tertiaire (35 millions d’années). Il a été submergé par la mer miocène (23 millions d’années) puis par la mer pliocène (5 millions d’années) avec une phase de volcanisme et des glaciations à l’ère quaternaire. Avec la remontée du niveau de la mer (18 000 ans) et la formation du cordon littoral (vers 6000 ans), la Vène édifiera un petit delta avec des marécages et des étangs.
Avec successivement des dépôts de coquilles brisées et de marnes, le bassin agricole ainsi formé ne sera pas parfaitement uniforme. Les promontoires serviront aux installations humaines et des zones entières resteront elles aussi boisées.
D’un point de vue agronomique les sols se prêtent à plusieurs cultures et avant que la vigne ne domine, celle des céréales était prépondérante au XIX ème siècle comme au Moyen Age.
Pourtant la vigne était bien présente à Poussan dès l’antiquité, occupait 1/3 des terres en 1630, et n’a culminé qu’au début du XX ème siècle.
Quant aux reliefs, il faut savoir qu’il y a 35 millions d’années, les vagues de la mer touchaient le bas de Moure. Tout a bien changé, les reliefs jurassiques constituant un milieu assez ingrat avec le rocher omniprésent, avec une terre rare, une végétation pauvre et l’eau souvent absente.
En 1870, après plusieurs dons et ventes qui avaient déjà eu lieu, la commune accepte de vendre des terres de garrigue à ceux qui l’on fécondée de leur sueur. La population ouvrière put alors trouver une augmentation de ses revenus et espérer ainsi accéder à la propriété.
Constructions de murailles et de capitelles se succéderont car les parcelles étaient souvent éloignées de Poussan. Les cultures resteront donc limitées : Celle de la vigne et celle de l’olivier seront dominantes.
Il faut y ajouter l’élevage de troupeaux d’ovins, avec plus de 12 bergeries signalées par le plan cadastral napoléonien et près de 5000 bêtes à Poussan.
L’industrie de la Pierre se développa aussi avec des carrières qui furent nombreuses comme au XIX ème siècle où les ouvriers ont œuvré pour le développement de Sète. S’il en subsiste aujourd’hui, le travail de la pierre pour les meules rotatives et pour la chaux a quant à lui totalement disparu
Faisant souvent débat, causant de multiples désagréments, la garrigue attire et fascine car elle provoque un sentiment de liberté qui est combattu par une volonté tenace de domestiquer la nature.
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Attachés à leurs terres agricoles et aux ressources liées à la garrigue, avec une ouverture sur l’étang et des liens privilégiés avec Sète, utilisant les voies de communication qui leur étaient offertes, aussi, les Poussannais se sont toujours adaptés pour vivre et pour certains survivre dans la commune en utilisant au mieux ce que le territoire communal leur offrait.
L’église Saint Pierre un si bel édifice !
Comprendre comment l’église Saint Pierre est devenue un si bel édifice.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir).
L’église de Poussan est vraiment un témoin de l’histoire de la commune.
« L’église Saint-Pierre, (apôtre, de Poussan), est une vaste église qui occupe une place particulière parmi celles du Bassin de Thau. Car Poussan, village languedocien, est situé sur le tracé de la Via Domitia entre garrigue et étang. Le territoire poussannais présente une occupation continue depuis l’antiquité, riche de plusieurs villas gallo romaines. »
« C’est à partir du Xe siècle que nous avons mention de l’existence d’une église Saint Pierre de Poussan et d’une tour, ancêtre du château. »
« Ces deux éléments du pouvoir, attirent alors l’habitat, et le village voit le jour, autour ce binôme. L’église et le château, éléments fondateurs du village, forment le noyau central du premier habitat et s’entoure d’une première enceinte. Avec la croissance démographique, au XIVe siècle, une seconde enceinte est construite afin d’englober les nouveaux quartiers. Au Moyen Age, Poussan connaît la prospérité malgré les épidémies, les guerres et les crises économiques que connaît le Languedoc. L’époque contemporaine voit l’agglomération sortir de ses murs et les habitations s’installer le long des voies d’accès plus larges autour des remparts. »L’histoire de sa construction et de son évolution ont été étroitement liées au développement de Poussan.
Des 2 églises de Poussan (Saint Vincent, Saint Pierre) qui la précédaient, à l’église actuelle, de nombreux événements ont rendu cet édifice un joyau pour la commune et le bassin de Thau. De 1350 à son agrandissement en 1496, de la révolution à l’arrivée de l’abbé Gept en 1827 elle est devenue une église simple à l’extérieur et « conquérante » à l’intérieur.
Reconstruit au XIXème siècle, cet édifice, par ses dimensions et ses ornements, est un témoignage de l’histoire de Poussan, de l’attachement des habitants de cette localité à la pratique religieuse. La plupart des grands événements, même civils et politiques, du Moyen-Age jusqu’à la Révolution, y étaient organisés.
Avec des voûtes magnifiques, un chœur à la hauteur de ses ambitions et une chaire à prêcher de haute facture, la Bourgeoisie Poussannaise avait tenu à matérialiser sa puissance.
Il en est de même pour les nombreux objets liturgiques qui y sont encore présents.
Le plafond de la salle Vinas à Poussan
Les plafonds en caissons peints de la Salle Vinas à Poussan sont un joyau pour la commune. Jean Laforgue, sur une proposition de Marc Lugand qui a écrit avec des Poussanais un bel ouvrage sur Poussan, lui avait proposé l’étude du plafond de la salle Vinas, dans le cadre de l’école de Chayot. Avant de commencer l’exploration du plafond de 54 m², il faut approcher d’une façon générale le « château d’en bas » devenu château Malbois au moment de la Révolution Française.
C’est un édifice très grand, avec une tour ouest construite au XIVe siècle qui en est le point fort. Au XVIe, toutes les structures en bois seront pétrifiées. Et après les Lévy, les propriétaires suivants ne firent plus grand chose. Il fut mis en sommeil, ce qui explique sa bonne conservation.
» Quant au plafond, il fut découvert en 1998 avec sa décoration. Mis à part un problème d’entretien, il était très bien conservé », précise Jean Laforgue.
Composé de 6 grands carrés, avec un espace libre pour la cheminée, il est fabriqué avec des poutres réelles et 4 fausses poutres transversales pour régulariser. On trouve ensuite selon des proportions bien définies, des planches et des couvre-joints. Mais entre le plancher supérieur et le plafond on s’aperçut que les concepteurs avaient utilisé de la paille compressée qui évite la déformation des bois. Outre les moulures classiques, rien n’a été laissé au hasard. Les solives moulurées sont posées perpendiculairement aux poutres à raison de 7 par caisson. »
Le charpentier et le tailleur de pierres parlent le même langage, d’ailleurs on retrouve le même plafond, mais moins riche, sous cette salle. C’est le frère jumeau de celui de la maison Jacques Coeur à Monpellier, qui date de 1447, ce qui permet de donner une approximation pour la construction de celui de Poussan, aux alentours de 1454.
En suivant l’évolution des structures cela corrobore cette estimation. Ce serait à Tarascon que l’idée du caisson régulier aurait pris forme. Mais pour Jean Laforgue la richesse de la salle et du château provient aussi de l’immense cheminée gothique fixée dans le mur entourée par un magnifique escalier en colimaçon (grande vis). Si tout semble lié, le château d’en bas, qui pourrait être bâti sur un édifice antérieur, n’a pas fini de nous étonner.
Ces caissons peints, sont toujours aussi beaux tout en étant des éléments fondamentaux de l’art européen.
J.-M P
Le Centenaire de François Sergio, une célébration en plusieurs actes, digne d’un illustre créateur
Le Centenaire de François Sergio, une célébration en plusieurs actes, digne d’un illustre créateur, ce 15 août, à Sète et à Poussan
Ce 15 août 2024, Madeleine Sergio-Molinier et l’association des Amis des Sergio-Molinier, avaient organisé dans l’après-midi puis en soirée, plusieurs évévenements successifs à l’occasion du centenaire de François Sergio.
François Sergio « J’ai la tête dans les étoiles et les pieds dans la mer ».
Dans le parc d’Issanka où ils se sentaient si bien, Madeleine Sergio, artiste peintre, et François Sergio, sculpteur, avaient trouvé des sources d’inspiration qui alimentaient leur créativité. Pour que les amateurs et les passionnés d’art puissent découvrir leur travail, ils ouvraient régulièrement leurs ateliers .
Pendant plusieurs années, ils ont participé aux journées « Portes ouvertes » organisées par le Service culturel de la mairie de Sète en accueillant chaque fois près de 200 personnes durant le week-end. Parallèlement François créait des œuvres monumentales tout en travaillant le minuscule, en exposant aussi surtout en Europe.
Pour François ces échanges étaient nécessaires. Ils lui permettaient d’évoluer au niveau plastique : « Je travaille toujours avec des éléments de grande taille et parallèlement avec des structures assez réduites. Il y a des œuvres récentes à découvrir et tous les avis me font progresser. »
Car le couple Sergio, c’était 1 plus 1, c’est à dire 2 artistes qui avaient des cheminements différents, mais heureusement quelquefois parallèles.
Chaque année était une renaissance et chacune des rencontres un bonheur. Malgré les années qui passaient, Madeleine et François étaient toujours aussi motivés et leur envie de créer était permanente.
« François explorait durant ses dernières années le bois après avoir travaillé de nombreuses matières.
« J’y associe le bambou en l’intégrant harmonieusement. Ce sont des matières pas très voisines qui permettent d’illustrer les illusions dans la société. Pour moi toutes les matières sont susceptibles d’être sculptées. Ce n’est pas la valeur de cette dernière qui fait la valeur de l’objet mais ce que l’on en fait. Une fois le squelette en place c’est le travail de création qui changera la nature du matériau pour adresser un message , pour communiquer avec l’époque. » Précisait François qui ne s’arrêtait jamais de penser, qui vivait pour et avec ses œuvres qu’il souhaitait partager aussi avec ceux qui les appréciaient.
S’il aimait côtoyer d’autres sculpteurs dans des symposiums ou des expositions, s’il savait que la sculpture n’était pas un art « facile », il recherchait toujours l’harmonisation, que son cheminement soit simple ou complexe.
Après nous avoir laissé de nombreuses œuvres et un monde fait d’imaginaire, ce créateur, cet artiste explorateur, s’est éteint le 7 mars 2017 en fin d’après-midi, à l’heure à laquelle l’on peut baisser de rythme pour contempler ce que la journée nous à donné l’occasion de créer.
Sur la plage de la Corniche avec le monument dédié à Brassens, sur l’esplanade Aristide Briand avec sa fontaine, à Issanka et à bien d’autres endroits, l’on ne peut l’oublier, car François qui a traversé différentes périodes qui ont laissé des structures et des œuvres, des empreintes et des traces de son long cheminement au travers de la matière, a exploré de nombreux univers.
« J’ai la tête dans le ciel et les pieds dans la mer, ce qui me permet de survivre », nous précisait-il.
Il ne faut pas oublier que François a vu ses œuvres de nombreuses fois primées. Elles font partie de collections privées et publiques dans le monde entier. C’est un sculpteur d’espace et d’environnement à caractère monumental qui nous a quitté… L’Art est en deuil mais peut être fier de François qui a su insuffler sa passion et son énergie à bon nombre de créateurs en leur laissant de très beaux témoignages.
A Sète, ce 15 août 2024, un hommage avait lieu au cimetière marin de Sète, suivi en fin d’après-midi par une bénédiction à la chapelle de la Salette, sur le Mont Saint clair
Après ces instants de recueillement durant lesquels toutes les pensées convergeaient vers François Sergio, rendez-vous était donné au amis et proches de François et de Madeleine, au Foyer des Campagnes de Poussan pour une soirée culturelle et conviviale.
Dans un premier temps un vin d’honneur permettait aux amis des Sergio ou de l’association, de se retrouver autour d’un moment de convivialité avant de se réunir autour de Madeleine et des membres de l’association qui expliquaient que les oeuvres de François et de Madeleine devaient faire partie d’un patrimoine artistique à la disposition du public désirant en profiter, plutôt que de s’endormir dans la villa d’Issanka.
Plusieurs pistes étaient présentées sachant que l’objectif principal pour Madeleine et l’association est que ce lieu s’ouvre à un public désirant apprécier les oeuvres de François Sergio, associées à celles de Madeleine. Vidéo https://youtu.be/dMq7GBIPSOI
Un projet va peut-être se concrétiser en septembre 2024 : en effet la villa d’Issanka pourrait être labellisée « Maison des Illustres ».
Le label « Maisons des Illustres » a été créé le 13 septembre 2011. A travers cette distinction, le ministère de la Culture souhaite valoriser les lieux dont la vocation est de conserver et transmettre la mémoire des femmes et des hommes qui se sont illustrés dans l’histoire politique, scientifique, sociale et culturelle de la France. Présentes dans toutes les régions métropolitaines comme en Outre-Mer, ces Maisons dessinent une véritable cartographie, à la fois insolite et proche, des lieux où s’est façonnée l’histoire de notre pays.
Ces lieux montrent combien le patrimoine est un territoire vivant, combien il se nourrit de la personnalité et de la sensibilité de ceux qui y ont laissé leur trace et l’ont habité. Les « Maisons des Illustres » regroupent des lieux de mémoire permettant de mieux relier l’histoire locale et l’histoire nationale, l’intime et le collectif. Pour François, il s’agit de la mémoire culturelle et artistique. L’attribution de ce label représente une reconnaissance officielle de l’intérêt patrimonial de la Maison. Le label est également un dispositif de valorisation, qui s’accompagne d’avantages divers.
Et pour ne pas oublier François il était temps de visionner « De la mer aux étoiles » un film réalisé par Lucie Cros, et sponsorisé par l’association Labas (Les amis des Beaux-Arts de Sète)…
Après des échanges enrichissants à partir du film projeté, place à un moment festif de convivialité, en musique… Le partage pouvait se poursuivre toujours autour de l’univers artistique de François, un créateur infatigable, qui nous le savons, a toujours, même à cent ans, la tête dans les étoiles et qui y restera pour que toutes ses oeuvres scintillent et nous émeuvent.
Pour en savoir plus sur François :
AU SON DES CLOCHES DE POUSSAN
4 inspecteurs pour mener l’enquête : ce n’est pas de trop, quand Madame le Maire a été kidnappée
Cerise sur le gâteau, dans les magnifiques halles de Poussan, rénovées et restaurées, (l’inauguration ne saurait tarder) une introduction musicale permettait aux retardataires d’être à l’heure. Sous la baguette de Samuel Zaroukian la chorale de Cournonsec ( Le Choeur Riez) associée à l’ensemble vocal de Fabrègues (Eole) allait nous interpréter avec entrain plusieurs chansons comme « Papa ou t’es? » ou encore « Voyage-Voyage », plus de cinq chansons bien entraînantes.
Retour sur les Halles qui resplendissaient avec un descendant de son bâtisseur qui se félicitait que celles-ci aient été rénovées. Madame Sanchez, Maire de Poussan était appelée pour donner des explications sur l’historique de celles-ci qui ont maintenant plus d’un siècle et sur leur avenir.
Mais alors que Florence Sanchez terminait, un groupe de personnes masquées, en chemise de nuit et coiffées de bonnet de nuit ont couvert la tête de Madame le Maire avec un sac et l’ont enlevée vers on ne sait où !
La foule était en émoi, mais il était déjà trop tard pour les poursuivre.
Heureusement quatre inspecteurs de police faisaient partie du public et non des moindre : le Capitaine Marleau, Hercule Poirot, Miss Marple et Colombo. Avec eux, en principe, l’on allait retrouver Madame le Maire, mais ce n’était pas gagné.
A travers cette déambulation rapidement nocturne, les inspecteurs invitaient chaque fois les spectateurs à repartir sur les traces d’un Poussan qui d’un siècle à l’autre depuis plus de 1000 ans a connu bien des péripéties, des périodes troubles et d’autres d’expansion, tout en restant concentrés sur l’enquête.
Et la troupe du Strapontin aidée par des volontaires passionnés avait même amélioré le circuit en l’adaptant en fonction de ses analyses de ses expériences… Mais cette année, l’histoire en elle-même laissait souvent place aux mystères qui subsistent encore autour de l’histoire de Poussan
Vous comprendrez encore que l’intégralité de la déambulation ne vous sera présentée qu’en fin d’été.
Toutefois des vidéos vous donneront un avant-goût de de la visite…
Deux nouvelles vidéos :
Les précédentes :
https://youtu.be/ZXA61Bs7Alk?t=64
Entre les Halles et les portes des remparts de Poussan, entre les places du vieux village et ses châteaux, entre les ruelles et son église et au-delà, entre la salle « Vinas » et la chapelle des Pénitents, les histoires imaginées et les saynètes décalées ont trouvé leur place, ce qui recentraient l’auditoire sur la réalité des faits, nécessaire, pour une telle visite, sans les éloigner de son objectif, retrouver Madame le Maire, car très peu d’indices permettaient de développer un scénario.
Chacun a pu en faire son interprétation après une visite où l’humour et les mystères ont côtoyé la grande Histoire de Poussan. L’on n’avait pas de mal à dissocier les deux pour remonter le temps, mémoriser les légendes, mais aussi découvrir ou redécouvrir notre patrimoine…..
Toujours est-il qu’entre Dracula en l’église de Poussan et Don Camillo accompagné de Peppone non loin de là, point d’indices pour récupérer Florence Sanchez.
Même avec « La Denrée » un être venu d’une autre planète avec des pouvoirs surnaturels et avec l’intervention de Rabbi Jacob, aucune piste, aucun témoin…
L’on n’y croyait presque plus, quand……
Mystère à Poussan
Pour visiter le centre ancien de Poussan
Il vous faudra près de deux heures, pour découvrir ce patrimoine exceptionnel poussannais, avec les châteaux de Montlaur et de Malbois, la chapelle des Pénitents, le prieuré bénédictin, le Presbytère et un plus modeste patrimoine tout autant intéressant. Avec l’observation de nombreuses façades et maisons, l’on comprend comment les siècles ont façonné en fonction des besoins la structure du village.
Car jadis deux lieux de culte s’étaient développés : Saint-Vincent et Saint-Cléophas. Poussan est toujours une limite, mais entre deux évêchés, celui d’Agde et de Maguelone.
De St-Cléophas-des-Moulières il ne reste aucune trace. Exploitation agricole devenue hôpital pour permettre aux pèlerins de se reposer, il fut détruit durant la guerre de Cent ans, certainement. En revanche, Saint-Vincent-de-Jonquières, en bordure de la nouvelle voie, était un prieuré dépendant des Bénédictins de la Chaise-Dieu et un noyau d’habitat se serait constitué autour de l’église dont il reste certaines ruines, aujourd’hui.
Ce commerce avec la Chaise Dieu a permis aux Bénédictins de s’enrichir et de de rassembler autour du territoire un certaine population. D’autres lieux de culte comme celui de Saint-Sulpice-de-Thoron, ou celui de l’Ermitage en allant vers le Puech Gayès montrent avec d’autres sites comme celui du Cous où une nécropole a été mise à jour, que des points de peuplement, bien que très dispersés, étaient nombreux sur la commune. Tous disparaîtront à plus ou moins long terme car certainement à partir de l’ancienne villa Porcianus ou plus précisément sur son territoire vont apparaître l’église Saint-Pierre et le château.
L’église sera mentionnée en 960 certainement construite sur un lieu de culte du IXe siècle.
En 990, elle est associée à un château construit à la place d’une tour qui l’aurait précédé.
Le village ou castrum ne sera clairement cité qu’en 1105 se développant d’abord sur les flancs sud et ouest du plateau où dominent église et château.
Vous pouvez commencer la visite par les Halles puis vous diriger vers la place de l’église petit à petit.
Profitez de votre visite pour apprécier les travau de restauration des Halles dernièrement terminés.
Il faut savoir qu’en 1905, par une délibération du conseil municipal, la construction des halles couvertes fut engagée : Etant donné l’augmentation progressive de la population et en raison de l’absence absolue d’abri pour mettre à la disposition des marchands locaux ou de passage dont le nombre grandit de jour en jour, le conseil municipal de la Ville de Poussan, par délibération, en date du 19 janvier, décidait la construction d’un marché couvert.
Pour construire ce nouveau marché, l’administration procéda à l’acquisition de nombreux immeubles ou parties d’immeubles. Une dizaine de maisons devaient disparaître et céder la place à ce bel édifice.
Le projet de réalisation fut confié à un architecte du nom de Louis Jarre. Cet architecte, né à Montpellier le 13 février 1869, comptait parmi les plus réputés du Languedoc.
Cet architecte au talent reconnu dessina un édifice adapté aux besoins de la population poussannaise. L’édifice envisagé se présentait sous la forme d’un rectangle de dix mètres en façade sur vingt mètres de profondeur et était un véritable hymne à la modernité.
Son ossature métallique reposant sur un socle de pierres de taille, de pierres froides et de briques s’inspirait des halles Castellanes ou des halles Laissac de Montpellier ou encore des halles de Sète achevées en 1889.
Le 15 mai 1905, le maire, Jean Tudès, présenta au conseil municipal les plans et devis des nouvelles halles couvertes dressés par l’architecte.
Et vous pouvez terminer par l’observation des remparts pour apprécier le caractère global du centre historique de Poussan