Le projet Dem’Eaux Thau, a été lancé ce lundi 3 juillet 2017, à l’IUT de Sète.
Ce démonstrateur illustrera le savoir-faire régional dans le domaine de l’eau à travers un partenariat entre organismes de recherche, université et entreprises. L’objectif est de mieux comprendre les ressources en eau souterraine afin de développer d’ici 2020 un modèle de gestion. Le bassin de Thau a été choisi pour tester ce démonstrateur. Ce projet est soutenu par l’Etat, la Région, l’Agence de l’Eau, Montpellier Méditerranée Métropole, la ville de Balaruc-les-Bains et le SMBT, ainsi que par l’ensemble des partenaires scientifiques et techniques (BRGM, Université de Montpellier, CNRS, Synapse).Alimentation en eau potable sur des villes comme Sète, activité conchylicole au niveau de l’étang, thermalisme sur la presqu’île avec ses dizaines de milliers de curistes annuels… ces usages sont dépendants des ressources en eau souterraine dans le secteur de Thau et de Balaruc-les-Bains. Or cette ressource est complexe, car sur ce secteur convergent différents réservoirs superficiels et profonds : eaux karstiques froides des Causses d’Aumelas et de la Gardiole, eaux d’origine marine (lagune et mer), eaux thermales chaudes et minéralisées. L’aquifère de la presqu’île de Balaruc a notamment subi des intrusions d’eau saumâtre par l’intermédiaire de la source sous-marine de la Vise, située dans l’étang de Thau. Lors de ce phénomène dit « d’inversac », cette source absorbe l’eau saumâtre de la lagune au lieu de fournir de l’eau douce utile à la vie biologique de l’étang. Six mois d’inversac ont ainsi été observés en 2010 ou en 2014, avec par exemple pour conséquence l’abandon de la source Cauvy pour l’alimentation en eau potable.
Le but est de parvenir à établir les conditions d’une exploitation raisonnée. Les enjeux économiques, la fragilité de l’équilibre entre les différents réservoirs et la complexité de leur fonctionnement ont justifié que le projet de démonstrateur Dem’eaux s’ancre sur ce territoire. Les compétences régionales mobilisées couvrent la géologie, l’hydrogéologie, la géochimie, la modélisation, la gestion des données… Des campagnes de mesure en surface et en profondeur seront menées dès l’automne 2017. L’objectif est de développer un outil de gestion des eaux souterraines intégrant l’impact des prélèvements mais aussi des changements globaux comme le dérèglement climatique. A terme, la démarche scientifique fournira les éléments techniques indispensables à une gestion patrimoniale et concertée de la ressource en eau animée par le Syndicat Mixte du Bassin de Thau. Ce transfert de technologie permettra aux instances de concertation et plus particulièrement à la Commission Locale de l’Eau du SAGE Thau-Ingril d’établir les conditions d’une exploitation raisonnée des ressources, en maintenant la qualité des eaux de la lagune de Thau et les activités économiques qui en dépendent.
Le projet Dem’Eaux Thau durera jusqu’en 2020. Coordonné par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), il est mené en partenariat avec d’autres unités de recherche (UMR Géosciences Montpellier, UMR Hydrosciences) et une entreprise spécialisée en informatique (Synapse), ainsi que les gestionnaires de la ressource en eau du territoire (Syndicat mixte du bassin de Thau).
Dem’eaux Thau est un programme de recherche scientifique d’envergure et multipartenarial qui vise à améliorer la connaissance du karst du pli Ouest, principale ressource en eau du bassin de Thau. Cet aquifère est stratégique pour le territoire puisqu’il alimente en eau thermale la ville de Balaruc-les-Bains, en eau potable la ville de Sète et contribue également à la qualité de l’écosystème de la lagune de Thau et au maintien des activités traditionnelles de pêche et de cultures marines.
En tant que structure de gestion des bassins versants de la lagune de Thau et de l’étang d’Ingril, le Syndicat mixte du bassin de Thau s’associe à ce programme de recherche. Sous l’égide de la Commission Locale de l’Eau du bassin de Thau, il participe au projet scientifique et sera chargé d’animer le réseau de suivi de cet aquifère pour optimiser la gestion de cette ressource.
« Le lancement du projet Dem’eaux est une excellente nouvelle. Une excellente nouvelle pour l’ensemble des pêcheurs et conchyliculteurs de la lagune de Thau, qui représentent plus de 6000 emplois directs et indirects et qui forment l’ADN de notre territoire. Une excellente nouvelle pour l’activité thermale de Balaruc-les-Bains, qui constitue un autre poumon de notre économie. Une excellente nouvelle pour les habitants de ce territoire qui ont besoin que nous leur garantissions un approvisionnement durable en eau potable« , a déclaré Yves Michel, président du Syndicat mixte du bassin de Thau.