La Ville de Poussan, en partenariat avec le CPIE du Bassin de Thau et la LPO, vous invitait ce vendredi 8 octobre en soirée à participer à une animation nocturne sur les chauves-souris, dans le cadre de l’ABC (Atlas de Biodiversité Communale) des Garrigues et à découvrir aussi, en partie, le monde de la nuit, en pleine Nature…
» Les chauves-souris sont en effet les seuls mammifères à avoir acquis la capacité du vol actif. Ces petites créatures s’éveillent à la tombée du jour pour partir animer notre ciel nocturne et partir sur leur territoire de chasse. Le challenge était d’aller à la rencontre de ces petits êtres de la nuit et découvrir leur vie fascinante, loin des préjugés qui leur collent aux ailes. «
Camille Montégu de la Lpo 34 avait fixé le rendez-vous à l’aire de covoiturage de Poussan sur la RD2E5
Elle allait entraîner la vingtaine de volontaires inscrits, dans le monde nocturne où l’oreille donne plus d’informations que la vue.
Car nuit venue, d’inquiétantes bêtes à poils et à plumes prennent en effet leur envol au dessus de la Crique de l’Angle, le long de la Vène ou de la voie verte. Pas besoin d’attendre trop longtemps, dès que le soleil a faibli en intensité, dès que l’air s’est rafraîchi, des oiseaux sont venus trouver un havre de paix et de quoi manger au-dessus des bassins de l’ex lagunage mais il fallait attendre un peu pour les stars de la soirée.
Camille a profité des dernières lueurs du jour pour présenter les championnes de la nuit, ces volatiles qui sont à l’aise quand les autres dorment mais pas en toutes saisons.
A l’aide d’animaux en plastique, presque aussi vraies que des chauves-souris réelles, les participants pouvaient se familiariser avec ces mammifères qui volent et qui ont des caractéristiques qui leur sont vraiment propres.
Insectivores et quelquefois frugivores, il en existe des vampirisées mais pas en France, ,en Amérique du Sud. On compte 1200 espèces sur Terre, 36 en France métropolitaine et 30 en Occitanie…
vidéo : https://youtu.be/mdJFFhkdPOE
Alors que la nuit avait enveloppé la Crique de l’Angle, que les premières chauves-souris pouvaient être aperçues, les animateurs de la LPO allaient aider les participants à mieux connaître ces animaux qui font partie de l’ordre des chiroptères : « qui volent avec les mains. », à l’ide de jeux.
Avec plus d’un millier d’espèces, c’est l’ordre de mammifères le plus nombreux après celui des rongeurs, auquel il est parfois associé. Ces animaux, comme les Cétacés, sont souvent capables d’écholocation. Généralement actifs la nuit, ils peuvent se diriger dans l’obscurité en émettant des ultrasons dont ils captent la réflexion, écholocalisant ainsi leurs proies et les obstacles. Les chiroptères sont les seuls mammifères doués du vol actif et se déplacent dans les airs grâce à une aile formée d’une membrane de peau entre le corps, les membres et les doigts. De nombreux détails étaient donnés à l’auditoire sachant que souvent, les chauves-souris sont victimes d’idées reçues qui leur ont valu longtemps d’être persécutées par l’homme. En France et même dans la région, certaines font l’objet de plans de restauration ou bénéficient d’un statut de protection. Vidéo : https://youtu.be/NkkB_bnt5VQ
Les fréquences pratiquées par les chauves-souris françaises s’échelonnent de 12 à 120 kHz suivant les espèces. Chacune possède sa propre plage d’utilisation de fréquence. Chez les chauves-souris, on peut distinguer deux types d’émissions :
• Des signaux émis à fréquence constante, de plusieurs dizaines de millisecondes. C’est le cas de la famille des rhinolophidés. Leur fréquence élevée (plus de 80 kHz), la durée longue d’émission (65 millisecondes) permettent de repérer et identifier des proies à courte distance, en milieu encombré. Une brève modulation en fin d’émission donnera précisément la distance.
• Des signaux en fréquence modulée et brefs, sans chevauchement avec l’écho. Typique chez les vespertilionidés, d’une durée de 1 à 5 millièmes de seconde, ils semblent mieux appréhender la distance et la direction des objets visés.
Les chauves-souris souffrent actuellement d’une baisse significative en effectifs, même si elles sont protégées par la loi. L’urbanisation qui est source d’éclairages intenses, la nuit, les animaux qui la chassent comme la chouette, la fouine ou les chats, des Mustélidés, des pollutions diverses et les insecticides ont un réel impact sur les chauves-souris qui ont des nuits rarement sombres sauf dans certains départements comme l’Ariège.
Ces mammifères volants qui ont des bras avec des ailes et des pieds avec une membrane bien innervée qui les recouvre mangent souvent 1/3 de leur poids par jour (araignées, insectes… en France), n’ont pas de nids, ne peuvent pas s’envoler à partir du sol, ne sont pas aveugles, bien au contraire et s’orientent avec des ultra-sons et avec leurs échos en produisant des sons jusqu’à 120 KHertz.
Elles ont donc un 6ème sens.
Si elles vivent principalement en colonie entre femelles, elles ont des gîtes d’été, d’hiver et souvent des gîtes de secours intermédiaires car elles hibernent en vivant au gré des saisons : hibernation, l’hiver. Au printemps naissance des petits(1 fois par an et au maximum,2), en été développement car en 1 mois le jeune a une taille adulte, puis en automne, accouplement, et mise en sommeil du système de reproduction par une baisse de température : en effet,vu sa position de repos, l’hiver seul son cerveau reste réactif et bien irrigué.
Un fonctionnement particulier : Elles doivent faire un effort musculaire pour ouvrir leurs petits pieds et donc ne tombent pas en dormant et comme certains animaux, les petits qui apprennent à voler collés à leurs mères, sont gardés en nurserie jusqu’à leur autonomie.
Fidèles à leurs gîtes il est donc préférable de ne pas les ennuyer.
Une petite pause permettait aux plus grands d’enrichir leurs connaissances à l’aide de documents mis à leur disposition.
Il ne restait plus qu’à partir à leur recherche munis d’amplificateurs de sons et ultras sons. Une belle découverte : celle d’une faune méconnue qui vit pourtant à côté de nous.
Camille nous précisait que plusieurs espèces avaient pu être identifiées et contactées dans l ‘Hérault grâce aux Batbox : la Pipistrelle commune, la Pipistrelle pygmée, la Pipistrelle de Kuhl, le Murin de Daubenton et le Grand rhinolophe. Un monde magique s’offrait aux visiteurs qui purent, avant de se séparer, aborder les problèmes relatifs à la pollution lumineuse sur la biodiversité.
la « chasse » à la chauve-souris s’est révélée très efficace. La Batbox a joué son office en laissant entendre très clairement les sons émis non seulement par la chauve-souris, mais également par l’insecte qu’elle poursuivait et qu’elle finissait par dévorer en direct.
Grâce à la mesure précise des ultrasons captés par la batbox, et en peu de temps, différentes sortes de chauve-souris ont été identifiées :
- La Pipistrelle Kuhl, La Pipistrelle Pygmée, La Noctule (de plus grand gabarit)
Les participants se quittèrent donc heureux d’avoir pu compléter l’exposé par une expérience pratique si convaincante.
Merci à la LPO et à Camille, une chiroptérologue passionnée et passionnante !
Et si vous désirez aider la LPO à prendre soin de ces volatiles nocturnes vous pouvez contacter le 06 81 37 81 63. L’on pourra vous confier un gîte adapté ou vous montrer comment en construire un.