L’on attendait cette journée avec impatience car elle allait nous plonger dans une quatrième dimension, celle du ciel, qui semble pour nous un élément magique, impalpable. Pour la plupart d’entre nous son contenu reste flou, ses lois de fonctionnement inconnues et son exploration très sommaire.
Ce samedi 2 juin, nous allions être un peu plus près des étoiles avec outre les images, le son avec les commentaires de passionnés, sur le parvis de la mairie.
Cette expérience allait nous permettre de démystifier les cieux en nous y plongeant sans retenue avec l’aide de spécialistes comme Roger Tognetti ainsi que des membres du club d’astronomie de Sète, l’ASAT.
A partir de 16 h, Roger Tognetti, le créateur du cadran solaire se faisait un plaisir d’expliquer le mode d’emploi de cette merveille. Car s’il en a été le concepteur au niveau des calculs et des plans, il tenait à remercier la mairie qui lui a permis de réaliser cette œuvre ainsi que l’Homme de Pierre, Vincent Gascon, qui sur le site de son entreprise a su avec l’aide de compagnons, tailler des pierres semi-précieuses, découper, puis sur place, monter et ajuster le tout.
Tandis que les membres de l’ASAT proposaient une observation du soleil grâce à 2 de leurs télescopes, Roger expliquait à un auditoire attentif le fonctionnement du cadran pour lequel l’humain peut être le style ou la tige.
C’est un des plus beaux cadrans solaires de France, qui donne l’heure à 1 minute 1/2 près. Il est en cours d’homologation. Il suffit de se placer au bon endroit en fonction de la saison, du mois et de la date, de lire l’heure sur le cadran et d’apporter la correction nécessaire indiquée par le tableau prévu à cet effet (Attention à l’heure d’été et d’hiver). Sans celui-ci, il faudrait se baser sur plus 45 minutes. Pour être précis, il faudra toujours en fonction du mois, enlever ou rajouter des minutes à ces 45 qui sont une moyenne.
Ça fonctionne, Roger en faisait la démonstration. Pour vous faciliter les choses dès ce samedi soir, il est possible de scanner le flash code placé sur le panneau à l’aide de votre smartphone. Vous serez dirigé ver le site cadranpoussan.perso.sfr.fr où vous aurez de nombreuses précisions complémentaires.
A cette occasion le cadran solaire rénové allait être inauguré : Vincent Gascon revenait sur le talent de Roger, un gnomoniste qui est maintenant rentré dans l’histoire : « C’est un bâtisseur, un homme exceptionnel qui a transmis ses connaissances et ses calculs aux Poussannais. Ils peuvent être fiers de cette réalisation. Une fois homologué, et cela ne saurait tarder, le cadran va attirer de nombreux visiteurs avec de belles retombées pour la commune. C’est vraiment une belle réalisation de part sa précision, sa taille et par les matériaux qui le composent ».
Tiendra-t-il les 5 milliards d’années durant lesquelles le soleil doit nous éclairer?
Pour Monsieur Robot, spécialiste des cadrans solaires, c’est de toute façon un témoin de l’histoire de l’humanité, du temps qui passe. Si Roger en a réalisé près de 40 dans Poussan et 60 en tout, l’on pourrait imaginer un circuit des cadrans qui saurait captiver bon nombre de visiteurs. Monsieur Robot et Roger remerciaient la mairie pour avoir fait le bon choix, celui de la culture scientifique.
D’ailleurs, Monsieur le Maire précisait que si pour être beau il fallait souffrir, il aurait souhaité que l’on puisse l’inaugurer avant mais que tout n’est pas toujours possible. Grâce à Roger, un passionné qui n’a pas lâché prise, grâce à l’Homme et la Pierre, aux ateliers municipaux et à l’entreprise Joulié, le résultat est probant et magnifique. Roger voyait se réaliser après 9 ans d’efforts la seconde étape de son projet. La troisième ce sera que chacun d’entre nous le découvre et l’utilise en commençant par les élèves des écoles et les collégiens.
Avant d’assurer la transition entre le jour et la nuit, l’auditoire était invité à partager le verre de l’amitié sachant que jusqu’à 19 h, le Soleil était analysé de toutes parts avec sa composition, ses tâches, sa température, ses humeurs…Avec ses caractéristiques, l’on comprend que cette étoile de type naine jaune synonyme de vie, soit notre préférée.
A partir de 21 h 30 (à la tombée de la nuit), une projection sur écran de la lune observée en direct avec une caméra fixée sur un télescope était prévue. Les nuages n’ont pas permis une observation régulière de celle-ci. Il fallait trouver les bons créneaux.
Il en était de même pour les planètes ( Vénus, Mars, Saturne ) et les curiosités du ciel. L’on passait à l’étude des galaxies, de leurs collisions, des amas stellaires, des étoiles doubles…). Les spécialistes de l’ASAT étaient intarissables sur le sujet et un public nombreux en profitait : évolutions des planètes, risques pour le soleil et pour la terre puis plus précisément les transformations qui pourraient perturber la planète ou provoquer sa disparition, étaient à l’ordre du jour. En principe, pour des milliards d’années, l’on peut être rassuré de ce côté là, le danger viendra plutôt de l’homme car la mécanique naturelle a fait ses preuves.
Bien que les galaxies aient presque toutes des noms de héros mythologiques se rapprochant de figures humaines ou monstrueuses, elles semblent respecter certains principes fondamentaux qui ont peu de chance de nous mettre en péril.
Rassuré par ces discours, la tête dans les étoiles et les yeux un peu dans les nuages, il ne restait plus qu’à rejoindre, au choix, les bras de Morphée, dieu des rêves dans la mythologie grecque, d’Hypnos, celui du sommeil ou de Nyx, déesse de la nuit.