Après une pause sieste, pour certains, l’étape du Tour de France ou la plage pour d’autres, les Poussannais qui le désiraient pouvaient partager une bonne paella préparée par Fauconnier, un traiteur de Loupian, ce 14 juillet, au soir. Les convives avaient rendez-vous sur le parking de la cave coopérative qui se faisait un plaisir d’être à l’honneur pour cette fête Nationale avant les concerts de Fiest’A Sète et le récital de Véronique Chevallier, donné mardi à 21 h.
Car si le Carré d’As avait organisé ce repas bien convivial c’était pour mettre en bouche des Poussannais qui aiment les spectacles et les animations. Ce dimanche soir, dès que la nuit fut tombée, les 25 acteurs qui officiaient pour la Compagnie du Kiosque, étaient prêts pour s’intégrer au banquet, invités à présenter un spectacle qui se déroule à Narbonne, en avril 1907. De nouveaux spectateurs rejoignaient les convives pour former une belle assemblée. Le voyage pouvait commencer.
Lors d’une soirée ordinaire, alors que sur le canal de la Robine, la péniche « Marie-Thérèse» est à quai, à son bord, Justinien le journalier a fini de rouler ses fûts ; il rentre, une rude journée se termine.
A deux pas de là, un café-concert. « L’Echo de la Robine », un lieu où l’on peut autour du piano, écouter et reprendre en chœur les chansons de ce début de siècle, tout en dégustant les différents crus du terroir, permet de voir aussi, assis à la même table, le riche propriétaire et l’ouvrier agricole ; on entend débattre avec passion royalistes et républicains.
« L’Echo de la Robine » un café où tout est possible : On y croisera une diva internationale qui y interprète des airs de Bizet ou Verdi…
Mais ces barrières sociales qui s’évanouissent le temps d’une
soirée correspondent à l’idéal de Marcelin Albert et à son rêve d’union qui prend corps tout à coup dans ce grand café ?
De nombreuses voix comme celle de Ferroul le Maire de Narbonne, de Piquemal et de l’Héritier nous font pénétrer en action dans le paysage économique, social et politique, de ce début de XX° siècle.
Autour des discours naissent et s’expriment de nombreux sentiments : l’angoisse de la crise qui frappe, la révolte, l’espoir…Mais avec le vin comme fil rouge, la musique reprend ses droits, et dans les verres, les robes des nectars aux multiples
couleurs scintillent pour que la vie continue, et l’amour aussi…
Avec de très belles voix comme celles de Véronique Chevallier et de Nausica, c’est une bien belle soirée qui nous a plongé dans le Languedoc de 1907.
Et c’est sur le mode festif et convivial que le spectacle nous a donné à comprendre cette époque peut, en la transposant à nos jours, nous aider à trouver des solutions pour résoudre les multiples problèmes auxquels notre société est confrontée : chacun des participants aura su réfléchir mais au moins le café imaginaire aura permis aux spectateurs d’être sensible à des idéaux et à des choix proposés par les clients de ce café imaginaire quelque peu philosophique.