Ce week-end vous aviez l’occasion de partir à la rencontre des paysans avec « L’Hérault de ferme en ferme », deux journées durant lesquelles 35 producteurs du Département proposaient gratuitement des visites commentées de leur ferme accompagnées de démonstrations et de dégustations de produits fermiers. Visites des fermes, dégustation de produits, découverte de savoir-faire agricoles, repas à la ferme, ateliers pour les enfants, échanges sur l’avenir de l’agriculture étaient au rendez-vous. Et dès ce samedi, ce fut un énorme succès avec des fermes devenues des lieux de rassemblement et des routes sillonnées par de nombreux véhicules allant de ferme en ferme.
Viticulture, apiculture, élevage de chèvres, de vache, d’escargots, maraîchage, culture de spiruline… Vous aviez le choix. Autour du Bassin de Thau, ce 29 avril, dans ce cadre; le CPIE Bassin de Thau vous proposait un circuit spécial Paniers de Thau. Un moment convivial d’échange et de partage entre producteurs, consommateurs et consommateurs-relais et de plus vous pouviez rejoindre le circuit à tout moment de la journée.
Rendez-vous était donné vers 10 h chez Nelly et Christophe BRODU, éleveurs de chèvres Ferme des Saveurs, au Mas Saint Farriol, à Villeveyrac avec un atelier « Comment fait-on du fromage ? ». Une présentation du troupeau et des différentes opérations nécessaires pour obtenir de bons fromages : après la collecte, le lait de chèvre peut être utilisé cru ou pasteurisé, c’est-à-dire chauffé pendant 30 secondes à 74°C. Ramené à une température de 18-19°C, le lait est ensuite additionné de ferments lactiques, mis en œuvre depuis toujours pour fabriquer fromage et yaourt. Pour permettre la lente coagulation du lait, pendant un ou deux jours, on y ajoute également un peu de présure. Le plus souvent égoutté sur une toile, le caillé solide est constitué de caséines (grosses molécules de protéines de lait) et de matières grasses.Et si le e chèvre frais est souple et humide, à peine sorti du moule et déjà doté d’une saveur délicate, il s’accommode très bien d’un saupoudrage de fines herbes fraîches ou séchées, persil, ciboulette, coriandre…, voire du trait d’un bon poivre en moulin ou de fleur de sel. Pour le reste ce sera une question d’affinage.
Et Nelly précisait : « En mars, après une période de calme imposée par la nature, la fabrication du fromage de chèvres reprend. Le Pélardon est un fromage saisonnier et ce que l’on veut, c’est sauvegarder un produit de qualité fermière et ne pas tomber dans du standardisé». Dans la fromagerie ultra moderne, les fromages sont affinés jusqu’à l’obtention d’une pâte fine au grain parfait, apportant au fromage tout son fondant. Dans ce laboratoire point de mécanisation, tout ici est fait manuellement.
Pour en savoir plus : https://www.bio34.com/chevrerie_la_ferme_des_saveurs_p77.php
Des premiers contacts qui en appelaient d’autres avec vers midi, la visite de l’élevage en plein air de Luc MARTIN, éleveur de cochons rouges à la Ferme de Mérifons Les porcs fermiers élevés en plein air ou en liberté (Label Rouge) ou les porcs biologiques ont un accès au plein air. Dans les meilleurs systèmes d’élevage, les truies comme les porcs à l’engraissement sont élevés à l’extérieur ou sur paille et certains passent toute leur vie au pré. Ils ont plus d’opportunités d’exprimer leurs comportements naturels. A Mérifons ce sont des cochons Duroc. Le duroc est une race porcine originaire des États-Unis, où il est apparu au cours du XIXe siècle à la suite de divers croisements opérés entre des cochons à la robe rouge, vraisemblablement importés par divers navigateurs auparavant.Le Duroc doit essentiellement son succès à ses fortes performances de croissance, et à la qualité de sa viande, plus richement pourvue en gras intramusculaire que celle des autres races, sans que sa carcasse soit trop grasse.
Et de plus ce sera un gage de qualité pour la viande porcine car pour avoir un label il faut suivre des mesures bien précises surtout au niveau de l’alimentation. Du naissage à l’engraissement vous pouviez en apprendre beaucoup sur le développement des porcs et vous aviez en plus l’occasion de vous restaurer sur place avant de poursuivre votre circuit.
Pour en savoir plus : http://www.defermeenferme.com/participant-1549-ferme-de-merifons
A 15 h, visite du moulin et de l’oliveraie chez Muriel DELATORRE, oléicultrice au Moulin de la Dentelle, Villeveyrac. Le moulin de la dentelle premier moulin privé de Villeveyrac depuis la fin des années 50 est une entreprise familiale crée en 2009. Muriel,(la moulinière) s’emploie a fabriquer dans les meilleures conditions l’huile de sa production avec le souci d’une agriculture raisonnée. Et aussi celle des petits apportant des villages environnants. Muriel produit des huiles issues de variétés ancestrales du Languedoc, la lucque, la picholine L’olivière, la bouteillan.
Et elle précisait : « L’huile mono variétale est élaborée dans le respect le plus total de la qualité depuis la cueillette manuelle à la mise en bouteille : nous travaillons en famille sur une propriété de 5 hectares d’oliviers, regroupant l’ensemble des variétés proposées à notre clientèle. La zone de réception permet le vidage de deux véhicules en simultané et de procéder à la pesée et à l’enregistrement des lots ; Les lots sont placés dans des contenants ajourés de 200 kg de capacité qui peuvent être triturés dans la foulée. L’effeuillage et le lavage sont les premières étapes puis intervient le broyage cette phase tout comme la suivante sont déterminantes pour la réussite d’une huile de qualité. La dernière opération consiste à extraire l’huile de la pâte d’olive par centrifugation, l’huile sera stockée directement dans nos cuves en inox, l’autre sera l’évacuation du mélange de margines et de grignons vers l’extérieur puis répandus sur nos oliveraies servant ainsi de fertilisant naturel.«
Mais elle ne s’arrête pas là en proposant une gamme de produits issus de son savoir-faire, gage de qualité et de respect de la nature. Et que dire d’une belle démonstration de taille des oliviers par Pépito, un grand spécialiste, qui donnait des conseils : « Éviter janvier et février, préférer le printemps, et quelquefois ne as avoir peur d’arroser ».
Pour en savoir plus : http://www.moulindeladentelle.com/
Direction la safranière de Jorge FERNANDES, producteur de safran au Clos de la libellule, toujours à Villeveyrac. Son choix de vie est né avec une conviction : l’agriculture doit rester humaine, en symbiose avec la nature. Il travaille avec son épouse.
Mais, saviez-vous qu’il en existe différentes qualités de safran ?
On ne coupe que le haut du pistil, avant l’union des stigmates et sans le style (partie basse blanche). Appelé aussi « All Red ».
« Nous avons donc choisi de récolter et d’émonder notre safran avec la méthode « Sargol » ou « all red ». Toutes les qualités organoleptiques du safran se trouvent dans la partie rouge du pistil. Il sert à parfumer et colorer tous les plats ! Il sert aussi pour réaliser de nombreux dérivés comme l’élixir de safran, du miel au safran, des confitures… »
Et un travail de longue haleine pour ce safranier car la culture du safran dont le parfum comme celui du miel possède de subtiles consonances métalliques qui suit un cycle bien précis. Pour en savoir plus : http://www.myhomefarmer.com/
Et alors que des visiteurs avaient visité la Ferme des saveurs de Nelly et Christophe BRODU toute la journée en posant de nombreuses questions, en découvrant le troupeau et les produits réalisés, le groupe CPIE pouvait profiter d »une initiation à la traite des chèvres et des brebis vers 17 h 30 avant de clôturer la journée par un apéritif convivial offert par le CPIE Bassin de Thau.Un beau week-end pour valoriser l’Agriculture et le Milieu rural et un samedi très instructif qui pouvait se poursuivre le dimanche sur d’autres sites. Que du bonheur avec un respect de la nature par chacun des fermiers, qui doivent aussi s’occuper de la commercialisation de leurs produits, souvent en circuits-courts, sur les marchés et d’autres façons pour pouvoir maintenir leurs exploitations et en vivre en s’épanouissant.