Ce samedi le Strapontin avait mis « Le paquet »

Ce samedi 13 février, la Compagnie du Strapontin accueillait comme spectacle « le Paquet » joué par La Compagnie l’Illusoire Jardin.

Il faut dire, comme le précisait Jeannot Artières, qu’il le remettra le mois prochain, avec deux spectacles programmés à la salle Paul Vilalte dont un par la Scène Nationale de Sète.

Screen Shot 02-13-16 at 11.36 PM « On devrait toujours avoir un imbécile avec soi et il devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je suis persuadé que si le nombre d’imbéciles au mètre carré était multiplié ne serait-ce que par deux, le nombre de suicides et de dépressions diminuerait d’autant. » Telle est un peu la morale de cette pièce définit par Philippe Claudel.

Un homme, seul, tire un énorme paquet auquel il semble tenir plus que tout. Que renferme-t-il donc ? Le corps de sa femme qu’il aurait assassinée? Les débris de sa vie ?
Lui, toujours sur un fil, est à la fois pathétique et clownesque.

Screen Shot 02-13-16 at 11.37 PM 001Elle, complice, qui joue de son corps et de son regard qui ne vous quitte plus. Jusqu’à ce que tombent les masques. Lorsque le monde s’effondre, la question n’est pas de savoir ce que l’on sauve mais ce dont on ne peut se débarrasser.

Ce samedi soir la Compagnie Illusoire Jardin a captivé un public venu très nombreux à la salle Paul Vilalte : Un homme, seul, traînait un énorme paquet. Que renferme-t-il donc se demandent les spectateurs ? Ses rêves ? Ses joies ? son passé ? tout ce qu’il a aimé ? Tous ses maux et les débris d’une vie qu’il aurait aimé savourer alors qu’il n’en est que le pathétique spectateur…

Screen Shot 02-13-16 at 11.39 PM   Philippe Reyné après avoir lu le livre de Philippe Claudel a eu envie de le jouer sur scène et ce rôle qui à l’origine se joue seul, il a eu l’idée de s’adjoindre une danseuse. A tout les deux, ils représentent cet homme qui traîne son paquet. Lui en jouant le texte et elle en dansant pour traduire le bouillonnement intérieur du personnage. Screen Shot 02-13-16 at 11.39 PM 002« Cet homme sans nom, que la société a déboussolé, n’aura pour consolation que l’errance ; une errance froide et vide présentée comme la seule issue envisageable dans ce monde qui nous dépossède de notre identité. Mais n’est-ce pas nous qui collectivement avons rendu possible cette glorification de la possession ? N’est-il pas déjà trop tard pour faire marche arrière ? Toujours pas de réponses de l’auteur, qui jusqu’au dénouement laisse son lecteur-spectateur en plan face à sa propre remise en question. « L’homme au paquet » n’a pas fini de nous hanter, comme nous hanta en son temps la phrase toujours aussi actuelle  d’Albert Camus : « L’absurde naît de la confrontation de l’appel humain avec le silence déraisonnable du monde. » » Précise Screen Shot 02-13-16 at 11.39 PM 001« Avec cette pièce de théâtre, Philippe Claudel signe à nouveau un texte poignant et lucide sur notre faillite idéologique. Sans faire son prêcheur de paroisse, il s’aide de sa plume légère et poétique, non pas pour caresser mais pour rendre son lecteur conscient et éveillé. Ne reste plus au lecteur qu’à passer à l’action afin que le monde et l’homme ne divorcent pas définitivement. » Publié par le 19/03/2012 dans L’humeur de la chroniqueuse.Screen Shot 02-13-16 at 11.38 PM

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