Pour les enfants, en ce Mardi 13 février 2024, le rendez-vous avait été fixé à 18 h, devant la Mairie. L’on en était au 4ème jour de Carnaval, un carnaval avec une météo assez clémente même si quelques nuages se sont insinués dans un beau ciel bleu, et ce 4ème jour est par la coutume synonyme de traditions, de retour vers un passé qui nous a laissé un patrimoine culturel. Et de nombreux Poussannais apprécient cette journée car ils peuvent partager leur amour pour un village dont l’histoire remonte à plus de 1000 ANS autour de son église.
Vidéo : https://youtu.be/V3fUu7V18YQ
Et pour cette année 2024, alors que les jeunes danseurs du Branle de la chemise allaient être soit des petits de la Maternelle soit de l’élémentaire, et même des plus jeunes très en forme et bien nombreux cette année, 5 groupes étaient présents pour le chevalet, des élèves de niveau CM1 venant des deux écoles : 3 de l’une et 2 de l’autre, des formations entraînées par des spécialistes de ces danses traditionnelles. A Véronique Hébert et aux Baux, Marianne et Michel s’étaient impliqués. Les beaux chevaux étaient prêts, les outils aussi car pour la fête, les enfants étaient bien motivés.
Il faisait bon, tout était OK, pour une belle soirée…
Le départ : en vidéo : https://youtu.be/z_-AS_OQ3lM?t=2Les candidats au fameux branle de la chemise, le tube de la soirée, étaient bien volontaires et avaient répondu présents, assurant la relève devant un public toujours plus impressionnant et participatif. Tous se sont rassemblés pour prendre le départ d’un défilé ludique et jovial mais contrôlé car il n’était pas question de déroger à la tradition qui se perpétue depuis des décennies. La plupart des danseurs du « Branle de la chemise » avaient un peu répété la chorégraphie avec son saut particulier quand leurs parents la connaissait et si ce n’était pas le cas, il suffisait d’observer et de garder le rythme.
En présence de la Reine du Carnaval 2024 et de ses deux dauphines bien motivées, Franck Leblond, Maître de cérémonie, en première ligne, accompagné par Isabelle Maselli, a lancé les festivités qui ont pu commencer rapidement. Et la soirée a débuté, sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Sous la houlette de plusieurs adultes , une belle « théorie » a pris forme. Pas de bougies ou très peu, sécurité oblige, mais des enfants suivant tant bien que mal le rythme imprimé par près d’une dizaine de musiciens sur l’air du : « Diga-me Jacou, Diga-me Margarita, per de qu’aves mes la camisa poulida? ». Tous sentaient qu’ils vivaient un moment important, au cœur de la tradition poussannaise et prenaient du plaisir, encouragés par des spectateurs qui partageaient sans retenue ces instants uniques. Ils étaient concentrés pour suivre le rythme répétitif et surtout rester attachés à ceux qui les précédaient. Souriants et naturels, ils ont déambulé avec sérieux et organisation. Les candidats à la danse se sont faits de plus en plus nombreux. Habillés de blanc, même pour les plus petits, ils n’avaient pas tous la tenue réglementaire. Leurs ancêtres les pardonneront, ils préfèrent que des jeunes soient prêts à prendre le relais ce qui est bien nécessaire.Car si la légende veut qu’il y a des siècles, des Poussannais, lassés par les exigences de leur seigneur, se présentèrent un soir devant le château, affublés d’une chemise de nuit en attestant qu’ils n’avaient plus rien, ils doivent être fiers que Poussan ne les ait pas oubliés.
Une très belle « théorie » est descendue vers le Centre Ancien après être passée par la Rue de la salle pour rejoindre en passant par l’arrière des Halles, le Foyer des campagnes qui les attendait.
Pas question de se séparer sans quelques rondes et farandoles toujours sur des airs de notre beau Languedoc ou de la Provence toute proche. Des enfants qui ont fait honneur à cette danse ancestrale en terminant par une petite ronde.
Le calme se fit d’un seul coup : les 5 groupes d’interprètes du chevalet allaient se succéder pour une danse rituelle qui chaque année fait honneur aux chevaux et à tous les métiers qui s’y rattachent.
A Poussan, cette danse du Chevalet se pratique avec 5 danseurs :
- Le meneur, devant, muni d’un tambourin, donne l’avoine ;
- Le porteur de cheval, au milieu, fait valser l’animal;
- Les chasseurs de mouches, équipés d’un fouet, évoluent de part et d’autre du cheval ;
- Le maréchal-ferrant, derrière le cheval, manie le marteau et la tenaille.
C’était parti, l’on prenait du plaisir et l’on appréciait la synchronisation des danseurs qui assureront plus tard le respect de la tradition. De longs applaudissements les remerciaient puis tous défilèrent comme des « pros », heureux d’avoir fait eux aussi honneur à Poussan.
Chevalets en vidéo
https://youtu.be/IorfvWRXd5c?t=
Un grand succès qui prouve la bonne santé de cette danse traditionnelle.
Les danseurs étaient même félicités par les musiciens, toujours motivés, dont les meneurs étaient Jean-Michel et Marie-Josée Lhubac, formés par des Poussannais comme Fabien Martinez, Messieurs Larose et Patissier. Eux qui n’oublient jamais ce rendez-vous étaient sur scène pour assurer l’accompagnement musical. Ils avaient invité des amis et rajoutaient même des paroles à leurs interprétations musicales.
D’autres de Pézenas, de Lézignan la Cèbe, de Provence, de Montpellier et de Saint Pons ou bien encore des Cévennes, avec fifres, clarinettes et hautbois, tambours traditionnels et boudègues viennent nombreux, pour les adultes, en général, pour réveiller dans son château, l’esprit du seigneur de Poussan.
Le 1er Acte de la soirée s’était déroulé de la meilleure des façons. On se préparait déjà pour le second.
Avant que les adultes ne se rassemblent vers 20 h 45, il faisait bon partager un dernier repas tiré du sac. Une ambiance calme pour commencer, mais le cœur y était et les corps et les cœurs commençaient à monter en rythme a l’issue de ce repas convivial réunissant des passionnés, des carnavaliers et les musiciens. Ces derniers se faisaient nombreux car les rejoignaient des Catalans, d’autres venus d’Uzès, de Nîmes et d’au-delà… Ils étaient plus de trente.
Les préparatifs : https://youtu.be/WiOEZfT7ZvM?t=29
D’autant qu’arrivaient au fur et à mesure des visiteurs qui avaient tenu à participer auprès des Poussannais. Parmi eux, certains étaient déjà venus pour cette soirée de tradition comme Christophe Morgo, Conseiller Départemental du Canton.
Ils étaient bien motivés pour participer et partager avec des élus de Poussan ainsi qu’avec les Poussannais des instants durant lesquels la légende rejoint le présent. La musique permettait aux initiés de se préparer et aux hautboïstes de s’entraîner activement…
Et pendant ce temps, le Branle de la chemise prenait sa source au centre du Riverain.
Devant les Halles, les 30 musiciens mettaient toute leur énergie pour rassembler tous les volontaires, attendant que la famille « chemise blanche » soit au complet en interprétant des airs bien rythmés devant le café Beauséjour, sur le Riverain. Les derniers danseurs-sauteurs arrivaient nombreux. Ils étaient près de 130. (au plus fort de la déambulation)
(Cliquez sur les photos pour les agrandir.)
Vidéo : https://youtu.be/x1yUjG9jkYs
https://youtu.be/r05S5S1A-i8?t=12
A 21 h, à partir des Halles, puis du café Beauséjour qui fut envahi rapidement et visité dès le départ, une théorie de silhouettes blanches s’est formée avec l’accompagnement motivé des musiciens qui s’étaient rassemblés.
Une fois accrochés les uns aux autres, les sauteurs-danseurs, derrière Franck, Maître de cérémonie, assurant avec énergie et motivation un rôle assez physique de meneur, ainsi que derrière la Reine du Carnaval et ses dauphines précédées par Didier Navarro et Michel Bernabeu, se sont engagés dans les ruelles du Centre Ancien à la lueur des flambeaux et des lanternes.
Sans se désunir, tout en gardant le rythme tous les participants étaient heureux de partager ces instants de tradition et de grimper vers le haut du Centre- ancien.
Ils ont longé l’église et le château Montlaur, déambulé à travers les rues, allant narguer le fantôme du Seigneur qui avait fait souffrir leurs ancêtres, ont exploré les ruelles puis le Peyrou tout en chantant et en prenant leur temps, descendant en colimaçon. Ils ont pris la direction du foyer des Campagnes en décrivant de joyeuses arabesques sur les Boulevards Prosper Gervais et René Tulet.
De plus en plus forte, la musique a alors entraîné les danseurs dans une queue leu-leu se transformant en farandole, en escargot puis en ronde, les musiciens se joignant alors aux danseurs, pour mieux les motiver.Un moment inoubliable pour eux comme pour les musiciens heureux de partager leur passion. Le tout s’est terminé par un petit colimaçon bien sympathique, les danseurs remerciant leurs accompagnateurs du soir.Danses occitanes et provençales ont encore permis au public et à certains danseurs de découvrir une infime partie de ce patrimoine culturel qu’essayent de valoriser Jean-Michel et Marie-Josée Lhubac . Une bonne participation et ce moment ludique fut très apprécié… D’autant qu’un spécialiste des chorégraphies à réaliser sur les musiques étaient présentées par Jean-Michel.Mais déjà, les équipes qui allaient interpréter le chevalet dans les règles de l’art se présentaient :
Et comme depuis quelques années un premier groupe allait lui aussi assurer un maximum, un groupe féminin : l’idée avait germé en 2018, elle s’était réalisée en 2019 et se ré-édite chaque année avec bonheur. Elle revenait donc en 2024 avec Séverine Campagna, Marianne Arrigo, Gaëlle Guénal, , Sophie et Charlotte Souverain ainsi qu’Ingrid Laborde…vidéos https://youtu.be/YCLgbzOpd4I
https://youtu.be/yVKGB_4oU90?t=4
Ce fut une belle interprétation appréciée par un public demandeur.
Toujours de la qualité et du travail pour y parvenir, tout comme avec les garçons, Jérémy Galindo, Enzo Liguori, Kévin Cabanac, Terry Adgé et l’accompagnant Olivier Bernabeu. Ils furent longuement applaudis car bien motivés et énergiques, certains rentrant dans le Foyer avec leurs petits enfants au bras.Les deux interprétations furent saluées par le public amateur car danseuses et danseurs étaient restés fidèles à la chorégraphie de légende. Ils avaient donné le meilleur d’eux-mêmes.
Et cerise sur le gâteau, garçons et filles dansèrent ensuite en commun…
Il fallait tout de même se séparer après avoir profité des groupes, enfants et adultes, qui ont dansé ce chevalet. Si le chevalet allait rendre visite au café Beauséjour, ce qui est devenu une coutume, c’était pour poursuivre ce carnaval et finir en beauté cette belle soirée. Des moments de tradition vécus et revécus par des passionnés. Que du bonheur pour ceux qui aiment la Région, le Languedoc et bien-sûr Poussan.
La soirée avait tenu ses promesses, calmement, avec sagesse mais avec plaisir, toujours avec ferveur, passion et convivialité.
Ils sauront profiter de cette joie intérieure jusqu’à ce que Paillasse ne soit jugé ce mercredi.
L’esprit de Poussan était bien passé sur le village, en cette belle soirée de partage et en souvenir de ceux qui ont permis à la cité de perdurer, il y a des siècles et des décennies, et au village de forger son identité….