Pour les enfants, en ce Mardi 21 février 2023, le rendez-vous avait été fixé à 18 h, devant la Mairie. L’on en était au 4ème jour de Carnaval, un carnaval avec une météo assez clémente même si quelques nuages ont laissé tomber quelques gouttes de pluie, et ce 4ème jour est par la coutume synonyme de traditions, de retour vers un passé qui nous a laissé un patrimoine culturel.
Et de nombreux Poussannais apprécient cette journée car ils peuvent partager leur amour pour un village dont l’histoire remonte à plus de 1000 ANS autour de son église.
Et pour cette année 2023, alors que les jeunes danseurs du Branle de la chemise allaient être soit des petits de la Maternelle soit de l’élémentaire, et même des plus jeunes très en forme cette année (le plus petit ayant moins de 22 mois), 5 groupes étaient présents pour le chevalet, des élèves de niveau CM1 venant des deux écoles : 3 de l’une et 2 de l’autre, des formations entraînées par des spécialistes de ces danses traditionnelles. A Véronique Hébert et aux Baux, Séverine et Michel s’étaient impliqués. Les beaux chevaux étaient prêts, les outils aussi car pour la fête, les enfants étaient bien motivés.
Il faisait bon, tout était OK, pour une belle soirée…
Le départ : en vidéo
Les candidats au fameux branle de la chemise, le tube de la soirée, étaient en plus assez nombreux par rapport aux précédentes éditions et ils avaient répondu présents, assurant la relève devant un public toujours plus impressionnant et participatif. Tous se sont rassemblé pour prendre le départ d’un défilé ludique et jovial mais contrôlé car il n’était pas question de déroger à la tradition qui se perpétue depuis des décennies. La plupart des danseurs du « Branle de la chemise » avaient un peu répété la chorégraphie avec son saut particulier quand leurs parents la connaissait et si ce n’était pas le cas, il suffisait d’observer et de garder le rythme.
En présence de la Reine du Carnaval 20223 et de ses deux dauphines bien motivées, Isabelle Maselli, Maître de cérémonie, en première ligne, a lancé les festivités qui ont pu commencer rapidement. Et la soirée a débuté, sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Sous la houlette de plusieurs adultes , une belle chenille a pris forme. Pas de bougies ou très peu, sécurité oblige, mais des enfants suivant tant bien que mal le rythme imprimé par près d’une dizaine de musiciens sur l’air du : « Diga-me Jacou, Diga-me Margarita, per de qu’aves mes la camisa poulida? ». Tous sentaient qu’ils vivaient un moment important, au cœur de la tradition poussannaise et prenaient du plaisir, encouragés par des spectateurs qui partageaient sans retenue ces instants uniques. Ils étaient concentrés pour suivre le rythme répétitif et surtout rester attachés à ceux qui les précédaient. Souriants et naturels, ils ont déambulé avec sérieux et organisation. Les candidats à la danse se sont faits de plus en plus nombreux. Habillés de blanc, même pour les plus petits, ils n’avaient pas tous la tenue réglementaire. Leurs ancêtres les pardonneront, ils préfèrent que des jeunes soient prêts à prendre le relais ce qui est bien nécessaire.
Car si la légende veut qu’il y a des siècles, des Poussannais, lassés par les exigences de leur seigneur, se présentèrent un soir devant le château, affublés d’une chemise de nuit en attestant qu’ils n’avaient plus rien, ils doivent être fiers que Poussan ne les ait pas oubliés.
Une très belle « théorie » a traversé le Riverain après être passée par la Rue de la salle pour rejoindre en passant par le bas du Centre Ancien le Foyer des campagnes qui les attendait.
Pas question de se séparer sans quelques rondes et farandoles toujours sur des airs de notre beau Languedoc ou de la Provence toute proche. Des enfants qui ont fait honneur à cette danse ancestrale en terminant par une petite ronde.
Le calme se fit d’un seul coup : les 5 groupes d’interprètes du chevalet allaient se succéder pour une danse rituelle qui chaque année fait honneur aux chevaux et à tous les métiers qui s’y rattachent.
A Poussan, cette danse du Chevalet se pratique avec 5 danseurs :
- Le meneur, devant, muni d’un tambourin, donne l’avoine ;
- Le porteur de cheval, au milieu, fait valser l’animal;
- Les chasseurs de mouches, équipés d’un fouet, évoluent de part et d’autre du cheval ;
- Le maréchal-ferrant, derrière le cheval, manie le marteau et la tenaille.
C’était parti, l’on prenait du plaisir et l’on appréciait la synchronisation des danseurs qui assureront plus tard le respect de la tradition. De longs applaudissements les remerciaient puis tous défilèrent comme des « pros », heureux d’avoir fait eux aussi honneur à Poussan.
A venir : Branle de la Chemise et Chevalets en vidéo
Une 1ère vidéo : https://youtu.be/5lS9n0VSNtY
Un grand succès qui prouve la bonne santé de cette danse traditionnelle.
Les danseurs étaient même félicités par les musiciens, toujours motivés, dont les meneurs étaient Jean-Michel et Marie-Josée Lhubac, formés par des Poussannais comme Fabien Martinez, Messieurs Larose et Patissier. Eux qui n’oublient jamais ce rendez-vous étaient sur scène pour assurer l’accompagnement musical. Ils avaient invité des amis et rajoutaient même des paroles à leurs interprétations musicales.
D’autres de Pézenas, de Lézignan la Cèbe, de Montpellier et de Saint Pons avec fifres, clarinettes et hautbois, tambours traditionnels et boudègues viennent nombreux, pour les adultes, en général, pour réveiller dans son château, l’esprit du seigneur de Poussan.
Le 1er Acte de la soirée s’était déroulé de la meilleure des façons. On se préparait déjà pour le second.
Avant que les adultes ne se rassemblent vers 20 h 45, il faisait bon partager un dernier repas tiré du sac. Une ambiance calme pour commencer, mais le cœur y était et les corps et les cœurs commençaient à monter en rythme a l’issue de ce repas convivial réunissant des passionnés, des carnavaliers et les musiciens.
Les préparatifs : https://youtu.be/aEeWN34x89I
D’autant qu’arrivaient au fur et à mesure des musiciens mais aussi des invités qui avaient tenu à participer auprès des Poussannais. Parmi eux, certains étaient déjà venus pour cette soirée de tradition comme Christophe Morgo, Conseiller Départemental et Alain Vidal, Maire de Loupian, mais pour François Commeinhes, Maire de Sète et Président de Sète Agglopôle, c’était bien une première.
Tous étaient bien motivés pour participer et partager avec les élus de Poussan ainsi qu’avec les Poussannais des instants durant lesquels la légende rejoint le présent. La musique permettait aux initiés de se préparer et aux hautboïstes de s’entraîner activement…
Et pendant ce temps, le Branle de la chemise prenait sa source au centre du Riverain.
Devant les Halles, les 17 musiciens mettaient toute leur énergie pour rassembler tous les volontaires, attendant que la famille « chemise blanche » soit au complet en interprétant des airs bien rythmés dans et devant le café Beauséjour. Les derniers danseurs-sauteurs arrivaient plus nombreux que lors des dernières éditions, ils étaient près de 230. (au plus fort de la déambulation)
(Cliquez sur les photos pour les agrandir.)
A 21 h, à partir des Halles, puis du café Beauséjour qui fut envahi rapidement et visité dès le départ, une théorie de silhouettes blanches s’est formée avec l’accompagnement motivé des musiciens qui s’étaient rassemblés.
Une fois accrochés les uns aux autres, les sauteurs-danseurs, derrière José, assurant avec énergie et motivation un rôle assez physique de meneur, en tant que Maître de cérémonie Adjoint, ainsi que derrière les dauphines les Reines du Carnaval, se sont engagés dans les ruelles du Centre Ancien à la lueur des flambeaux et des lanternes.https://youtu.be/CaW97ZVYdl8
Sans se désunir, tout en gardant le rythme tous les participants étaient heureux de partager ces instants de tradition.
Ils ont longé l’église et le château Montlaur, déambulé à travers les rues, allant narguer le fantôme du Seigneur qui avait fait souffrir leurs ancêtres, ont exploré le haut centre ancien puis le Peyrou tout en chantant et en prenant leur temps, descendant en colimaçon..
Ils sont alors redescendus vers le foyer en décrivant de joyeuses arabesques sur les Boulevards Prosper Gervais et René Tulet.
De plus en plus forte, la musique a alors entraîné les danseurs dans une queue leu-leu se transformant en farandole, en escargot puis en ronde, les musiciens se joignant alors aux danseurs, pour mieux les motiver.
Un moment inoubliable pour eux comme pour les musiciens heureux de partager leur passion. Le tout s’est terminé par un petit colimaçon bien sympathique, les danseurs remerciant leurs accompagnateurs du soir.
Danses occitanes et provençales ont encore permis au public et à certains danseurs de découvrir une infime partie de ce patrimoine culturel qu’essayent de valoriser Jean-Michel et Marie-Josée Lhubac . Une bonne participation et ce moment ludique fut très apprécié… D’autant qu’un spécialiste des chorégraphies à réaliser sur les musiques étaient présentées par un spécialiste en la matière
Mais déjà, les équipes qui allaient interpréter le chevalet dans les règles de l’art se présentaient :
Et comme depuis quelques années un premier groupe allait lui aussi assurer un maximum, un groupe féminin : l’idée avait germé en 2018, elle s’était réalisée en 2019 et se ré-édite chaque année avec bonheur. Elle revenait donc en 2023 avec Séverine Campagna, Laure Artières, Sandrine Hablitz , Sophie Souverain et Ingrid Labarbe…
En vidéo : https://youtu.be/B5PRHE6F0pI
Ce fut une très belle interprétation qui fit sensation mais une surprise attendait le public, un second groupe féminin était annoncé avec des jeunes dames et jeunes filles motivées : l’on pouvait noter la présence de Morgane Cabanac, Eglantine Janssen, Typhany Alibert, Marie Vié et Virginie Guillin. Félicitations aux deux groupes qui ont su s’imprégner de ces danses qui grâce à elles traversent les années pour toujours rester d’actualité.
Les vidéos :
Toujours de la qualité et du travail pour y parvenir, tout comme avec les garçons, Jérémy Galindo , Robin Granier, Kévin Cabanac, Terry Adgé et l’accompagnant Olivier Bernabeu. Ils furent longuement applaudis car bien motivés et énergiques.
Les trois interprétations furent saluées par le public amateur car danseuses et danseurs étaient restés fidèles à la chorégraphie de légende. Ils avaient donné le meilleur d’eux-mêmes.
Et cerise sur le gâteau, garçons et filles dansèrent ensuite en commun…
Il fallait tout de même se séparer après avoir profité des groupes, enfants et adultes, qui ont dansé ce chevalet. Quelques carnavaliers poursuivaient la soirée par des danses traditionnelles qui résonnaient encore beaucoup plus tard dans les cœurs et dans les corps et même dans les rues. Si le chevalet allait rendre visite au café Beauséjour, ce qui est devenu une coutume, c’était pour poursuivre ce carnaval et finir en beauté cette belle soirée. Des moments de tradition vécus et revécus par des passionnés. Que du bonheur pour ceux qui aiment la Région, le Languedoc et bien-sûr Poussan.
La soirée avait tenu ses promesses, calmement, avec sagesse mais avec plaisir, toujours avec ferveur, passion et convivialité.
Ils sauront profiter de cette joie intérieure jusqu’à ce que Paillasse ne soit jugé ce mercredi.
L’esprit de Poussan était bien passé sur le village, en cette belle soirée de partage et en souvenir de ceux qui ont permis à la cité de perdurer, il y a des siècles et des décennies…