Patrimoine : Le Verdet au centre de la soirée

Ce lundi soir avait lieu une rencontre autour du Patrimoine de Poussan, proposée par M Fabrice ​Bertrand, membre de l’association Saint-Vincent, association qui met à disposition le Jardin des Frères pour le festival d’Arts et d’Agapes du 13 septembre prochain.
 
DSC_0034Fabrice Bertrand souhaitait réunir les amis du patrimoine de Poussan une dernière fois, durant l’été ce lundi 20 juin à 18 heures. Il ne nous donnait pas de thème pour cette petite réunion. « Vous aurez la surprise… » Mais il parlera d’un objet et de son histoire.
Et sur la table centrale nous découvrions 2 récipients mis à jour ce week-end dans la cave du château Montlaur  (ancienne salle d’armes). Il s’agissait de 2 petites gargoulettes dont la plupart étaient réalisées au 18ème près du Bousquet d’Orb. Elles servaient surtout pour le vin et pour la pharmacie. Et si il a aussi été trouvé des jattes ce qui était le plus intéressant c’était dans l’une des gargoulettes, des traces du « Verdet de Montpellier ».
(. Vert de gris du commerce, acétate basique de cuivre, utilisé en teinture. * * * ● verdet nom masculin (diminutif de l ancien français verd, vert) Nom donné à divers acétates de cuivre,…)
Avant 1830 il était produit à Montpellier. Énorme production dirigée par des femmes et réalisée par la plupart des femmes. Il fallait du cuivre, du vin et des cruches spéciales).
DSC_0024 (2)
Chaque femme en produisait 30 à 40 kg par an ce qui permettait souvent de nourrir la famille (120 livres de l’époque)
Il fallait avoir des plaques de cuivre et du marc de raisin. On les disposait en forme de sandwiches puis on les séparaient et on les faisait tremper dans de l’eau pour que les plaques s’oxydent au maximum.
Technique que Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste du 1er siècle, avait approchée.
Plus tard Jean-Antoine Chaptal, homme de sciences mort le 29 juillet 1832 écrira aussi un livre sur le Verdet.
DSC_0032Il faut savoir que le Verdet était réalisé et stocké dans les caves car toxique et dangereux. Les femmes avaient obtenu de posséder la clef de la cave et petit à petit le marché devint National avec même des courtières en verdet.
Exclusivité du groupe marchand,  elles sont donc au centre du système reliant les trois autres acteurs de ce commerce (inspecteur, fabricantes, négociants). Elles seront ainsi intégrées à la société urbaine de Montpellier au xviiie siècle ou, du moins, au secteur marchand et artisanal.
Et ce verdet avait en effet de multiples fonctions.
Outre le fait qu’il soit présenté en le préparant , bon contre le cancer, utile en psychiatrie ou traitant la syphilis, plus raisonnablement, en l’associant à d’autres éléments il était utile contre le Mildiou de la vigne, pour soigner les plaies des animaux et les cicatriser.
On le retrouvait aussi pour préparer les peintures, pour réaliser des teintures, de la résine de cuivre (carrosserie), et en pharmacie pour fabriquer des emplâtres, pour soigner les ulcères et d’une autre façon les cors aux pieds.
  1. index (2)On le voit, ses propriétés étaient multiples et si il a été petit à petit déprécié  c’est que le commerce l’a rendu de moins bonne qualité et que d’autres produits sont apparus.
Quant aux gargoulettes il resterait à vérifier si certaines ne proviendraient pas de la tuilerie qui se trouvait sous la chapelle actuelle du jardin des Frères. Mais cela est une autre histoire.
Avant de terminer il présentait également : - les livres dont il est l’auteur,  « les seigneurs de Poussan », « les Poussannais dignes de mémoire ». Mais nous y reviendrons ultérieurement

Les commentaires sont fermés.