Jean-Pierre Dacher est un pur bourguignon qui apprécie beaucoup les rapports naturels et particulièrement ceux qu’il a développés jeune avec les viticulteurs de sa région. Ils sont chaleureux, ils aiment faire goûter et à Mâcon Jean-Pierre a suivi le même chemin en organisant des expositions dès 16 ans, en recevant des artistes comme Brel, les Frères Jacques et Fernand Raynaud, en étant un jeune dessinateur humoristique pour un journal, ou encore en étant inscrit à plusieurs associations.
Après les Beaux Arts de Mâcon, c’est l’ENS de Cachan, puis, en 69, la coopération en Algérie avec Irène devenue son épouse. Ses expositions y feront un tabac mais il reviendra vite en France et grâce au développement de la Culture lancé par Jack Lang, il obtiendra avec son épouse un poste double à Strasbourg comme professeur. Durant 32 ans ils enseignera les Arts sans trop avoir le temps de pratiquer lui-même.
Mais une fois à la retraite, « Après avoir poussé, il s’est poussé lui-même ».
Il trouvera un prétexte avec le corps de la femme qu’il tenait à valoriser et s’orientera vers celles qui ont été oubliées ou qui sont restées méconnues malgré leur engagement. Il retiendra Louise Michel (institutrice, militante anarchiste, franc-maçonne, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris), Anna Lopizo ( connue lors de la manifestation des ouvriers textiles de Lawrence, Massachusetts en janvier-mars 1912 ou encore Marie de Gournay (née le 6 octobre 1565 à Paris et morte le 13 juillet 1645 à Paris, femme de lettres française des XVIe et XVIIe siècles et « fille d’alliance » de Michel de Montaigne), des femmes exceptionnelles parmi une multitude d’entre-elles.
A partir de ces faux prétextes qu’il oublie un peu durant son travail, il prend des photos, il reformate sur son PC, il bidouille utilise son rétro ou son vidéo projecteur.Il met alors en place les éléments, , travaille la structure, réalise des tirages vidéo un peu comme Degas qui se servaient de photographies. Mais le travail de peinture se fait à tout moment grâce aux pochoirs, aux brosses, aux rouleaux et aux tissus avec très rarement les pinceaux.
« L’informatique me permet de prendre des raccourcis techniques car de nos jours, j’estime qu’il n’est pas nécessaire de souffrir pour réaliser des tableaux ou des œuvres. J’aime les chemins faciles qui permettent de ne pas se mettre la pression. Je suis un artisan de la technologie. D’ailleurs pour rester dans la lignée de ce que j’ai enseigné je travaille actuellement à partir de cartons d’emballages qui m’invitent à la création. » Précise Jean-Pierre.
Que du bonheur pour cet artiste qui souhaite faire partager son plaisir aux visiteurs de son exposition.
Irène et Jean-Pierre Dacher exposent leurs œuvres du 25 avril au 11 mai, du mardi au dimanche, de 17h à 20h au foyer des Campanes. Entrée libre.