Andréa Neri, architecte, membre de l’association italienne de jumelage Larciano-Poussan a réalisé une cinquantaine de maquettes d’après les croquis du génial créateur de la renaissance et les a mis généreusement à la disposition du service culturel de la ville de Poussan.
Dans le cadre de cette exposition, le 6 mai, à la salle de spectacle de la MJC, avait lieu une conférence animée par Armando Bartolini, « L’expérience de la beauté nous interroge entre Art et poésie : Léonard de Vinci. »
Pour Armando Bartolini, professeur de religions, citoyen de la commune de Vinci, l’expérience de la beauté nous interroge d’une façon philosophique sur l’Art. Très lié à Poussan et au collège Via Domitia grâce à des projets Coménius vécus il y a près de 10 ans, il a développé un projet sur l’éducation à la beauté en lien avec la poésie et à la demande de Madame Zanetti et du Comité de Jumelage faisait profiter de son analyse, ce samedi soir, près de 70 Poussannais et visiteurs.
Entre Baudelaire et Léonard de Vinci, entre le Moyen-âge et l’époque actuelle en passant par les peintres maniéristes du XVI ème siècle, si certains critères de la beauté sont restés d’autres ont évolué au gré des périodes.
« Toutefois la beauté a existé dans toutes les cultures sachant que jusqu’au Moyen-âge l’on se devait dans notre civilisation, d’apprécier autant le laid que le beau. A la Renaissance, l’homme sera placé au centre entre culture chrétienne et sciences : perspective, peintures, mysticisme, imitation de de la Nature et contemplation seront alors de rigueur. »
« L’harmonie proportionnée » sera appréciée.
Léonard de Vinci fera une synthèse de ces composantes en y associant un caractère vertueux comme les autres grands Maîtres, Raphaël et Michelangelo avant que l’on ne se dirige vers le maniérisme.
« Léonard a alors découvert la Nature en mettant à jour la beauté plutôt que de la copier. Ses œuvres, seront, comme pour celles d’un artisan, le fruit de ses recherches, de ses études, et sa peinture consistera à peindre l’homme mais aussi le concept de son esprit : mouvements, expressions du visage, conformité à la Nature, lui permettront de créer un nouveau monde en restant en conformité avec la Nature. Il aura atteint la beauté, tout en gardant une certaine humilité en essayant de s’approcher d’une perfection insaisissable. Il tracera un chemin que des poètes comme Beaudelaire seront explorer : »La beauté contient dans son œil le Couchant et l’Aurore », une beauté qui ne peut durer mais qui peut se partager. »
« Car même si chacun a sa définition de la beauté, pour la plupart elle est synonyme de convivialité, elle nous transporte ailleurs, elle est synonyme d’harmonie, elle nous guide pour avancer car elle est une promesse de bonheur.«
« C’est un gilet de sauvetage pour ne pas se noyer et à l’heure ou tout va très vite ou tout est jetable, il faut apprendre aux jeunes générations à percevoir les « choses » avec soin, à valoriser les réalisations, il est nécessaire de favoriser la contextualisation et les aider à évoluer harmonieusement par des expériences esthétiques qui les mèneront sur les chemins de Léonard de Vinci. » Précisait Armando Bartolini.