L’importante exposition que le Centre d’art contemporain de Sète consacre à Jacques Julien jusqu’au § Juin est marquée du sceau du jeu et de l’humour.
Le jeu, qui est l’un des moteurs de l’imagination artistique, et l’humour, qui suppose une distance, animent les empilements et l’assemblages d’objets, et contribuent à leur aspect insolite. L’humour et le jeu se retrouvent également dans le choix des matériaux aux couleurs vives, et dans le recours aux faux-semblants.
Une sélection de livres de Jacques Julien (pour la plupart réalisés en collaboration avec le poète Pierre Alferi) montre des variations à partir de terrains de jeux aux couleurs vibrantes, déjà présentes dans leur livre plus ancien, Personal Pong (1996). Les démarches sur papier sont transposées dans l’espace tridimensionnel des sculptures dans lesquelles Jacques Julien dispose d’un choix de matériaux insolites pour renforcer l’humour de ses œuvres.
Dans la série Pagliacci au titre déjà clownesque, les sculptures sans socles sont directement posées sur des genres de paillassons de couleurs souvent très vives, à l’opposé de l’usage consistant à donner aux socles des couleurs neutres afin de ne pas attirer le regard au détriment de l’œuvre. Quant aux matériaux, ils sont aussi inattendus: à côté de la terre crue et le métal, on trouve une panoplie d’objets tels que des plantes artificielles, une tête de balai, un seau, des roues bleu tourquoise, un clairon rouge attaché à un tronc d’arbre, etc.