Si durant les 5 jours de festivités carnavalesques de Poussan, du 14 au 18 mai, en 2022, la cavalcade du dimanche après-midi est incontournable, la cérémonie du mardi , cette année le 17 mai, reste un événement important tant pour son côté rituel que par son côté exceptionnel.
Le mardi du carnaval a lieu les danses traditionnelles dont le Branle de la Chemise. Dans cette vidéo réalisée par Sylvain Ferraiolo retrouvez l’histoire et les origines de cette danse.
Comme le précisait Maurice Chauvet dans ses Itinéraires du Pays d’Oc, le Branle de la chemise est un exemple de survivances certainement unique en France. Ce cérémonial remonterait au temps des seigneurs. Afin de faire pénitence pour avoir manqué de respect au Seigneur de Provence ce dernier aurait obligé les Poussannais à danser en chemise de nuit. Deux siècles après, la punition serait devenue une danse.
Pourtant selon Chauvet, pour trouver de semblables survivances il faudrait remonter aux temps des romains avec les Attelances de Campanie ( région d’Italie méridionale ) où s’exprimait la joie rustique des colons du Latium et des vétérans de la 7ème légion.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Colonie_romaine_de_Cosa
Toujours est-il, que depuis plusieurs décennies et même entre les 2 guerres mondiales, tous les Mardis du Carnaval de Poussan, l’on voit se former dans le village une longue « théorie » composée d’hommes portant des chemises de nuit et des bonnets de femme et inversement de femmes affublées de chemises d’homme et d’un bonnet à mèche.
Avec une bougie allumée à la main ( protégée par du papier) la procession va dérouler ses arabesques à travers le village, dans le centre ancien et quelque fois jusqu’à la place de l’église. Depuis plusieurs années, les hautbois et les tambours sont nombreux pour accompagner les danseurs sauteurs tout au long du circuit. Durant plus d’une 1/2 heure retentira le fameux « Diga mé Jacou, diga mé Margarida », sur une musique lancinante et trépidante. Arrivés au foyer des campagnes d’autres danses du pays d’Oc prendront le relais.
Mais attention, naguère, à minuit, chacun devait rentrer chez lui sans tarder. Pour conjurer le mauvais sort, la patrouille fescennine composée de costauds, parcourait les rues avec des serments de vignes pour caresser le dos des retardataires. Ils avaient eu le temps de faire halte devant les cambuses, de rompre avec le quotidien durant trois jours. Finie la retraite gastronomique, finies les réjouissances, Carnaval était alors bien mort…