« Toute connaissance commence par les sentiments ».
C’est ainsi que débute l’histoire d’amour entre un génie, peintre et homme de science italien, Leonardo di ser Piero da Vinci et un architecte toscan de Larciano Andréa Néri.
Léonard de Vinci est né le 15 avril 1452 dans les environs de Vinci, un petit village de Toscane, en Italie, près de Florence, à seulement 5 kms de Larciano où vit Andréa Néri.
Andréa a toujours vécu dans le milieu du bois. Dans son atelier d’ébénisterie, son père a appris à ses quatre enfants à construire leurs propres jouets. Lui-même construisait ses machines à bois. C’est dire que dans cette famille, le travail du bois et l’amour pour cette matière prédominaient.
«Nous sommes nés dans la sciure de bois», s’amuse à dire Andréa. Au départ Andréa
a créé un pistolet, puis passionné, il s’est penché sur des réalisations plus complexes, des maquettes d’avion, de maison, de bateau comme le Titanic. «Si je n’avais pas consommé autant de bois quand j’avais 13 ans, se souvient Andréa, mon père serait
riche aujourd’hui !».
Puis vint l’amour d’une toute autre discipline, le basket. En jouant à un niveau professionnel, il n’avait alors plus de temps à consacrer au modélisme. Il faut vous dire qu’Andréa mesure 2m, il était donc prédestiné à ce sport !
Une rencontre et 150 maquettes plus tard : Adulte Andréa a toujours cette passion
pour le modélisme. Tout comme Léonard de Vinci, il aime dessiner, il aime comprendre, observer et expérimenter. Il va regarder tout ce qu’il peut améliorer de l’intérieur et décortiquer le fonctionnement d’un objet. Il aime également pardessus tout, l’histoire du Moyen-âge. Alors, avec son frère Alessandro, il intègre un groupe médiéval. Ils vont alors tous deux, rechercher les techniques, les costumes, les tissus de l’époque. Ils vont aussi se mettre à construire leurs propres «machines de guerre» comme la catapulte ou la baliste.
Ils vont également apprendre à tirer à l’arc en respectant en tous points les techniques
de l’époque. En plus de ce loisir, Andréa devenu architecte (on s’en serait douté,
tant il aime l’histoire et tant il aime construire), va participer à la rénovation du château de Larciano et même prouver à tous que cette bâtisse avait à l’époquequatre tours. Il va aussi se remettre au modélisme. Sa collection compte aujourd’hui 150 maquettes. Et comme son père, il imagine les outils et améliore les machines dont il a besoin pour ses créations. Il a d’ailleurs une foultitude de petits instruments minuscules pour travailler. Et l’on se demande comment avec ses «mains de charpentier», il arrive à concevoir des pièces infiniment petites avec une habileté, une finesse et un geste extraordinairement précis. Une rencontre avec le professeur Carlo Pedretti, historien de l’art Italien, l’un des meilleurs experts actuels de la vie et des œuvres de Léonard de Vinci, va permettre à Andréa d’avoir une autre vision des dessins du génie. Ensemble, ils vont étudier et interpréter les dessins. «Chacun avait sa propre interprétation, explique Andréa, tant historique que technique. Il nous a fallu également nous replonger dans l’univers de l’artiste et dans l’histoire pour ne pas commettre d’erreur dans la construction des maquettes. Impossible par exemple d’utiliser des vis car elles n’existaient pas à l’époque».
Une exposition incroyable. C’est lors d’une de ces multiples rencontres avec le comité de jumelage et notamment lors d’un dîner avec Nicole Zanetti, professeure au collège de Poussan, qu’est née l’idée d’exposer ici à Poussan, l’intégralité des maquettes représentant les dessins de Léonard de Vinci, réalisées par Andréa. «J‘avais 50 maquettes à exposer, explique Andréa, et en lisant le dossier de présentation de l’exposition, j’ai vu que vous aviez présenté des modèles que je n’avais pas encore construits. Alors pendant trois mois, j’ai vécu, mangé, dormi Leonardo Da Vinci,
pour présenter sept maquettes de plus. Ce n’était pas facile car il faut savoir que le
peintre a fait des dessins sans aucune proportion et qu’il faut donc entrer en quelque sorte
dans son cerveau pour comprendre l’objet et son fonctionnement». Pari tenu, 57 maquettes sont arrivées à Poussan. »
Lorsqu’Andréa a découvert l’exposition pour la première fois, il a été très ému.
«Je n’avais pas de mots, je suis resté bouche bée. L’émotion a été immense, jamais je n’aurais pensé que cela serait aussi beau. Ce fut une très belle surprise. Merci »
. Et si, comme le dit Léonard de Vinci, «toute connaissance commence par les sentiments», alors ici à Poussan, au foyer des campagnes, nous allons tous être riches de ces sentiments tant l’amour, la passion et l’émotion sont présents autour de chacune des maquettes d’Andréa. Merci à vous l’artiste.
Nathalie Chauvet
Foyer des Campagnes de Poussan
Jusqu’au 30 juillet (le samedi et le dimanche : 10h/12h et 15h/19h – Foyer des campagnes à Poussan