Après nous avoir fasciné il y a deux saisons avec Vortex, où la maîtrise du vent le disputait à la métamorphose du corps (les pièces de Vent), Phia Ménard entend travailler cette fois sur les « Pièces de l’Eau et de la Vapeur » avec Belle d’Hier : clin d’oeil au film Belle de Jour de Luis Buñuel, clin d’oeil aussi au mot Belle, en ayant la volonté de détruire un mythe, celui du prince charmant.
Phia Ménard nous invite donc au bal des prétendantes, celle des femmes princesses, à l’image des parures et des apparats. Ici, le prince charmant ne sera pas celui que l’on croit. Sur le plateau, cinq artistes féminines, cinq « rageuses » défont le mythe, allégeant leur carapace le temps d’un bal à la poésie débarrassée de mièvrerie. Elles affrontent la matière glacée, des costumes préalablement congelés sur une scène devenue un champ de bataille, où les lambeaux de vêtements sont dans l’engrenage d’une mécanique pour faire disparaître l’eau, symbole des larmes.