« De la difficulté de se former à l’agriculture biologique et des contraintes que cela impose, mais aussi la satisfaction de protéger l’environnement et la santé des consommateurs membres de l’Amap, voilà quelques uns des sujets abordés par Magali et Denis Dorques, agriculteurs à Villeveyrac et fournisseurs de l’Amap Cantagal à l’issue de la projection du documentaire de Marie-Monique Robin, « Les moissons du futur », programmé par l’Amap à la MJC de Poussan ce vendredi soir (6 mars).
Une soixantaine de personnes avaient fait le déplacement et ont pu prolonger le débat à l’issue autour d’une bonne soupe chaude (choux et potirons produits par les Dorques) et d’un délicieux jus de pommes (issues des arbres cultivés en bio par les Dorques).
« Les choses vont dans le bon sens : quand nous avons démarré en 2004, nous avons dû nous battre pour trouver une formation en arboriculture biologique, se souvient Denis suite à une question dans la salle. Aujourd’hui, un lycée agricole est venu nous demander si nous pouvions intervenir chez eux. Le formateur chez qui nous allons constate que ses sessions sont pleines : ça montre bien que de plus en plus d’agriculteurs s’intéressent à ces méthodes ». Un progrès que nuancent les difficultés à bien vivre de leur travail pour les agriculteurs, qui travaillent 50 à 60 heures par semaine et n’ont pas les moyens d’embaucher pour se faire aider sur leurs 10 ha de terre.
Le film de Marie-Monique Robin a eu le mérite de générer le débat à Poussan, et de montrer que des méthodes alternatives aux pesticides existent et permettent de produire autant en préservant les ressources.
L’amap Cantagal existe depuis 2008. Ses membres s’engagent pour l’année à acheter la production des agriculteurs. Cela leur garantit un revenu et le consommateur partage ainsi le risque climatique avec le producteur. En circuit court, le système des amap permet de juger du véritable prix de production des fruits et légumes et de reverser l’intégralité du prix payé au producteur. Les distributions ont lieu chaque jeudi à Poussan et Villeveyrac, chaque lundi à Sète et Frontignan.
Le documentaire présenté vendredi s’intéressait aussi à l’une des premières amap créées dans le monde, au Japon. L’agriculteur pris en exemple arrivait à être complètement autosuffisant, allant même jusqu’à produire son propre carburant.
(Céline Dupin)