L’intime a besoin d’une belle musique, d’un peu d’apparat, d’un zeste théâtral pour ne pas s’abimer dans l’impudeur en se livrant au public. Ce jour-là doit être grand pour ne pas être obscène.
Dans la petite baraque du Théâtre Dromesko où les convives seront assis dans un dispositif bi-frontal, se bousculent mariages, processions de la vie, deuils. Salle des fêtes d’un soir où l’on peut encore humer les préparatifs du matin. Entre le plaisir ou l’obligation d’être là, rien à faire : tout le monde est de mariage.
« Je suis de mariage ou je suis le cortège funèbre, je m’habille ou suis habillé, j’ai le sourire ou pas, mais dans tous les cas, ce jour- là, tout est différent : les minutes sont comptées, les propos prennent un sens nouveau. On se rappelle des choses, celles qu’il est bon de rappeler ou pas.
On est ensemble, comme on dit : mettre les pieds dans le plat et la tête dans ce théâtre d’images et de paroles, de musiques et de libations. Du texte en vrac et du visuel en tous sens : cela tombe sur la salle, avec la traîne de mariée en décor continu, comme ces rêves auprès desquels on court. Les êtres comme les paroles, les situations comme les accessoires : tout cela est polyphonique. Et on se dit que c’est un des rares moments humains où il y a un avant et un après… Comme au nouvel an. »