« On en compte un par étoile. Ça fait nombre. Ça fait nombre. Assez pour éteindre le jour. Car ils sont noirs comme les ombres. Ils sont des ombres. En vérité. Ils sont les ombres des étoiles. Il y en a autant que d’étoiles. Et ils nous privent du jour quand, versés à plein panier, ils se balancent dans l’air. Comme autant d’abeilles folles. Comme voile en tempête. Tourne, que tu tourneras, ils sont des nuages en tourbillon. Et nous amènent la nuit. Et puis, d’un coup, nous la dérobent, et nous rendent le soleil. Pour mieux nous l’effacer. Et dans le jour, ils sont là pour nous faire souvenir du grand vivier des étoiles. Au cas où nous l’oublierions. »
Voici ce qu’écrivait un auteur occitan montpelliérain, Max Rouquette, à propos des étourneaux.
Un modèle mathématique : vous pouvez aisément les observer le soir, par exemple, à l’est de Sète, depuis quelques jours. c’est magnifique.
Mais il faut savoir que leurs déplacements suivent un modèle mathématique :
https://blogs.futura-sciences.com/lehning/2018/09/24/les-vols-detourneaux/
Voir une vidéo : lien : https://youtu.be/WAA6sdWrV20
Car à ce jour, les « vrais » oiseaux migrateurs, sont quasiment partis ou vont partir, même s’il restent encore quelques passereaux (Fauvettes par exemple) qui font le plein d’énergie dans les arbustes à baies avant d’entamer le grand voyage, quelques Hirondelles retardataires qui vite, vite, regagneront l’Afrique (à raison de 1000km par jours). Et en ce moment, on peut entendre (de jour comme de nuit) les drôles de cris des Grues cendrés qui descendent des pays nordiques jusqu’en Espagne pour passer l’hiver.
Par contre, en cette saison, régulièrement dans le ciel, l’on peut observer des rassemblements postnuptiaux d’Étourneaux sansonnets et de Choucas des Tours.
Ces rassemblements sont impressionnants mais néanmoins tout à fait normaux.
Pour Valérian Tabard, de la LPO de Villeveyrac : « Les individus quittent les sites de nidification sur lesquels ils avaient un comportement territorial et changent de stratégie en devenant grégaires à l’automne et durant tout l’hiver. Jeunes et adultes se rassemblent ainsi afin d’éviter les prédateurs, des voisins des pays nordiques se joignent également aux oiseaux autochtones.
Cette migration partielle (communale, régionale ou européenne) permet par exemple pour le cas des étourneaux de faire bénéficier aux agriculteurs de véritables « insecticides gratuits et biologiques » vu que ces volatiles vont débarrasser les champs de divers ravageurs. Malheureusement la source de chaleur dégagée par les villes et la quasi absence de prédateurs sur ces sites favorisent la création de dortoirs avec les nuisances que l’on connait (fientes, odeurs, bruits,…).
La LPO préconise donc des méthodes d’effarouchement à mettre en place avant et pendant la période d’installation en septembre afin de créer un climat d’insécurité pour les oiseaux qui vont choisir un autre secteur pour s’installer. Après le mois d’octobre, il est bien souvent trop tard pour intervenir. Et le problème est bien souvent reporté sur le quartier d’à côté… »
Malgré ces quelques nuisances, les ballets aériens que nous offrent ces volatiles sont de véritables tableaux vivants.
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