Nous vous proposons à chaque 8 du mois, de découvrir un portrait ou une œuvre… en hommage aux Femmes et à leur place dans la société. En ce 8 mai, le service culturel de la ville de Poussan met à l’honneur le parcours de Lucienne Marchand l’indomptable « lieutenant Renée ».
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Née le 13 juillet 1911 à Saint-Germain-des-Bois (Cher), Lucienne Marchand choisit la carrière d’institutrice. Sous l’Occupation, elle participe à un service de passage clandestin pour les prisonniers évadés et dirige ensuite un service de renseignement.
« Au printemps 1944, voulant participer à la lutte armée, elle rejoint, près de Ménétréol-sur-Sauldre un maquis FTPF que Raymond Petit ( » capitaine Camille « ) a constitué avec beaucoup de peine. Sa vaillance, son intrépidité, l’a fait désigner comme lieutenant. C’est la » lieutenante Renée » qui deviendra très populaire dans les maquis du Vierzonnais et de Sologne.
Elle entre en contact avec » Saint-Paul » (de Vomécourt) qui distribue les parachutages aux résistants du Loir-et-Cher. Etant donné que le maquis de » Camille » a porté assistance aux FFI le 17 juin 1944, lors du combat de Souesmes dans le Loir-et-Cher, » Saint-Paul » lui fournit un FM et un bazooka.
Pour préparer la Libération, le maquis Camille se rapproche de Vierzon et vient s’installer à Saint-Hilaire-de-Court. » Renée » est au premier rang lors de la bataille qui oppose le 31 août trois cents FTP à deux mille Allemands.
Le 2 septembre, il faut récupérer des munitions dans un wagon allemand en gare de Vierzon. C’est Renée qui commande l’expédition. Un premier voyage se passe bien, mais au deuxième, lorsque la voiture des FTP veut passer le pont sur le Cher, les Allemands sont là et la bataille s’engage. Pour s’en sortir, il n’y a qu’une solution : enjamber le parapet et sauter dans le lit de la rivière. C’est ce que font les maquisards, presque tous blessés et à court de munitions. L’un d’eux, écrit : » Dans un éclair, je vois la lieutenante Renée abritée derrière la portière ouverte de la voiture. Elle riposte de son mieux avec sa carabine « . Blessée, elle aussi saute dans le vide et se fracture le bassin. Bien que grièvement blessée, pour éviter des représailles, elle demande aux habitants qui l’ont recueillie, de faire disparaître le cadavre d’un Allemand resté sur place et d’effacer les traces de la bataille. Transportée à l’hôpital, replié alors sur l’école du Briou, elle est soignée par le docteur Mérigot. »
« Demeurée dans l’armée, Lucienne Marchand devient capitaine AFAT. Elle est chargée de diverses missions, notamment aux États-Unis d’Amérique.
Elle épouse un ancien résistant et devient Madame Marchand Bonk. De 1947 à 1967, elle retrouve son métier en qualité de professeur d’histoire et de lettres.
Malgré les handicaps découlant de ses blessures, elle se consacre à la lutte contre les injustices, pour la liberté.
La capitaine Renée décédera en novembre 1978.
La France peut être fière d’avoir de tels enfants. »