Des « circuits courts » qui ne demandent qu’à s’allonger

Si la notion de « transition énergétique » était dans la bouche de notre Président de la République ce lundi soir, la notion de « ville en transition » est présente depuis plus longtemps chez les jeunes animateurs frontignanais d’un groupe constitué depuis trois ans autour de la question : comment préparer la vie et celle de nos descendants qui sera celle de la période qui suivra la proche pénurie de pétrole ? Tout notre quotidien en subira des conséquences et c’est ce à quoi ce groupe veut réfléchir et y proposer des solutions. Beaucoup d’écologie, une pincée d’idéalisme, une formidable volonté de bien vivre les uns avec les autres, du dynamisme et de l’imagination à revendre, pour une autre vie, meilleure, sans le superflu, l’inutile et toutes ces contrefaçons de bonheur qui nous faussent la vie d’aujourd’hui. L’esprit des « Transition », c’est un peu ça et encore beaucoup d’autres choses.

Donc à Frontignan, ce petit groupe de pionniers -puisqu’ils sont encore peu nombreux- après diverses actions dont « les incroyables comestibles », qui consistent à planter des légumes dans des jardinières de ville pour que le public se les partage( !) est très attaché actuellement au projet de mettre en place des « circuits courts » de distribution de produits frais de qualité  par des producteurs locaux situés dans un rayon proche des lieux de distribution. Or ces « circuits » existent déjà en Pays de Thau et lors d’une récente réunion, les Transition de Frontignan ont attentivement écouté l’exposé de  Emilie Varraud, la directrice du C.P.I.E. Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) Pays de Thau sise à Mèze.

Emilie Varraud, en plein exposé.

Composé d’une quinzaine de structures, toutes liées à l’éducation à l’environnement, ce centre valorise les produits du territoire de Thau, pour inciter à mieux manger, à mieux consommer, en étant plus responsable par ses choix  et ses modes d’achats et à ainsi « raccrocher » les gens au territoire.

Un auditoire « en circuit court » aussi mais ce n’est qu’un début…

Quatre villages : Montbazin, Poussan, Villeveyrac et Mèze, offrent « les paniers de Thau » et par internet, desconsommateurs bénévoles se font les intermédiaires entre les différents producteurs et les consommateurs, pour gérer les commandes et les livraisons (qui se font dans ces seuls villages, pour l’instant). L’expérience a démarré en 2006 avec une équipe de six personnes mais depuis que la télévision avec « Des racines et des ailes » est passée, les paniers de Thau sont en train de prendre….leur envol !

Cette année, 32 producteurs ( viande, œufs, produits de l’abeille, fruits, légumes, vins….) offrent leurs productions, donc gérées par des consommateurs relais sur internet, sur les quatre villages en question. La commande passée, on va récupérer sa commande auprès du producteur, que l’on règle directement.

L’intérêt de ce système- encore différent des AMAP ou des « Ruches »…-réside sur la confiance dans ses producteurs, qui diffusent leurs produits de qualité à la vente ou même chez eux, à l’exploitation, qu’on peut aussi visiter ; cela crée aussi du « lien social », dans cette relation avec des professionnels de petits métiers mal connus, qui offrent, en plus de la convivialité, flexibilité et liberté dans la commande des produits. La satisfaction s’affiche des deux côtés, producteurs et consommateurs, avec au milieu, ces gentils consommateurs –relais (bénévoles) qui gèrent les opérations.

Très séduisant, ce système a convaincu les personnes présentes ce soir-là et elles comptent bien informer et récolter avis et/ou participations, à tous niveaux, lors de la Journée du Développement Durable à laquelle « Frontignan en transition » participe avec son stand, ce samedi 5 avril dans le parc Orsetti, boulevard Victor Hugo. Pour ainsi prendre à Frontignan le train en marche des Paniers ? Affaire d’information et de conviction….

Pour découvrir plus en détails « les paniers de Thau » : http://paniersdethau.fr/paniers-de-thau.html

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