La CCI inaugurée malgré un avenir encore incertain

La CCI inaugurée malgré un avenir encore incertain

Lundi, le président Oddi a présidé l’inauguration des nouveaux locaux de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Sète-Frontignan-Mèze dans la Villa d’Est, avenue Maréchal Juin. De nombreuses personnalités y assistaient, dont le député Denaja, le conseiller régional André Lubrano, Antoine de Rinaldo vice-président de Thau agglo et Hervé Merz représentant le sénateur-maire de Sète. L’occasion pour le Président de la CCI et les élus de montrer une nouvelle fois leur confiance en l’avenir malgré les menaces qui planent sur l’institution.

Un avenir encore incertain

Une part importante de l’avenir économique du Pays de Thau se joue en ce moment même avec la refonte de la carte des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) qui devra intervenir au 1er janvier 2017 lors de la mise en place de la future Région, fruit de la fusion des actuelles Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées

Deux voies sont possibles. La première, celle de la régionalisation, consiste à créer une CCI régionale forte qui aurait seule le statut d’établissement public unique avec des représentations locales au plus près du terrain. Le seconde, celle de la départementalisation, qui garderait des CCI départementales et donnerait aux CCI territoriales qui le souhaiteraient, la possibilité de se maintenir à condition qu’elles aient au moins 10.000 ressortissants, les plus petites étant ramenées à de simples délégations.

La régionalisation allégerait les CCI départementales de tous les services fonctionnels et administratifs et permettrait de dégager des économies importantes pour renforcer l’action de CCI locales en prise directe avec les acteurs économiques locaux. C’est la voie rationnelle en cohérence avec la révision générale des politiques publiques (RGPP), commencée en 2007, puis remplacée en 2012 par la MAP (modernisation de l’action publique).

Lors de leur Assemblée Générale, les présidents des CCI du Languedoc-Roussillon ont cependant préféré retenir l’option de la départementalisation. Dans ce cas de figure, Béziers resterait CCI Territoriale avec ses 17000 ressortissants, par contre Sète avec ses 6500 ressortissants deviendrait une délégation, simple antenne, sans politique autonome et sans budget propre.
Dans un tel schéma la départementalisation ressemblerait davantage à un métropolisation Montpelliéraine.

C’est pourquoi l’Assemblée Générale de la CCIT de Sète-Frontignan-Mèze vient de refuser, à l’unanimité, que ce schéma de départementalisation retenu par la CCI LR en juin dernier soit la base de la construction de la carte consulaire qui sera proposée au vote de la prochaine Assemblée de la CCI Régionale le 29 octobre à Montpellier.

La CCI de Sète-Frontignan-Mèze demande à devenir une CCI LOCALE rattachée à la future CCI Régionale de l’ensemble Languedoc-Roussillon & Midi-Pyrénées. Elle demande en outre que sa circonscription soit redéfinie pour couvrir la totalité du bassin de Thau avec le rattachement de Marseillan à son territoire actuel à l’exception de Villeneuve-lès-Maguelone qui a vocation à rejoindre l’aire de Montpellier.
Le statut de CCI LOCALE, permettrait, entre autres, de maintenir une forte représentativité de l’institution et la possibilité de contracter avec les Établissements publics de coopération intercommunale comme Thau agglo ou la CCNT (agglo de Mèze).

Déjà, dans un appel lancé en juin dernier, François Commeinhes, président de Thau agglo, Yves Pietrasanta, président de la CCNBT (l’agglo de Mèze), Pierre Bouldoire, 1er vice-président du Conseil départemental, les députés Assaf, Denaja et Roigt, François Liberti et la totalité des autres élus du Pays de Thau avaient affirmé la nécessité de maintenir une chambre de commerce et d’industrie locale .
Les élus indiquaient ainsi que l’intérêt général prévalait sur la somme des intérêts particuliers et que le seul objectif à retenir était celui du développement économique de Thau et de son corolaire la création d’emplois. Force est de constater qu’à ce jour, ils n’ont guère été entendus.

 

« Toute l’équipe d’élus, le directeur général, tous les collaborateurs de la CCi et moi même, nous réjouissons de vous accueillir pour cette inauguration qui vient officialiser notre installation et donner une nouvelle perspective à la mission de proximité à laquelle nous sommes très attachés » – » lire le discours intégral

Après avoir quitté le Palais consulaire de Sète où elle était installée depuis 1929, la CCI avait provisoirement déménagé à quelques dizaines de mètres de son emplacement définitif au 220 Avenue du Maréchal Juin. Aujourd’hui, avec ses nouveaux locaux,  elle met à la disposition de ses élus, permanents et ressortissants, une surface d’environ 700m2 dont 5 Salles et 14 bureaux , répondant aux normes d’accessibilité, à l’entrée est de la ville de Sète.

Une situation assainie

Olivier Oddi  a d’abord rappelé le travail accompli avec son équipe qui a permis à la CCI de Sète de présenter des comptes positifs en 2014 pour la première fois depuis longtemps. L’Etat reconnaissant cette gestion rigoureuse vient d’ailleurs de lever en cette année 2015  la tutelle renforcée à laquelle était soumise l’institution depuis plus de 3 ans.

Ce résultat est d’autant plus remarquable que dans le même temps la CCIT a du faire face à la baisse importante des dotations de l’état.
De 2,8 millions d’euros, le budget est passé à 1,6 million d’euros en 2015 et il ne sera plus que d’un peu plus de 1,4 million d’euros en 2016. Une réduction de moitié des moyens alloués mais l’emploi a quand même pu être globalement sauvegardé, de 21 personnes, l’effectif est passé à 18 avec 3 départs en retraite non remplacés.

Une institution dynamique pour assurer ses missions de proximité

Le président Oddi a également rappelé les nombreuses actions et réalisations menées depuis 4 ans par la Chambre de Commerce et d’Industrie du pays de Thau : la création de l’Observatoire Economique, la création du Club des Entrepreneurs en partenariat avec la plateforme InitiativeThau, la réalisation d’un Livre Blanc du Commerce, la mise en place d’un Observatoire de Tourisme, l’organisation locale des Nuits de l’Orientation, un événement national qui mobilise chaque année la jeunesse et les recruteurs, le lancement de la plateforme Formation-Emploi, la constitution de l’Association pour la Promotion de la Gastronomie Sétoise en vue de la labélisation IGP pour la Tielle de Sète, etc.

2016 ne doit pas être vu comme une menace pour nous mais bien au contraire une nouvelle naissance,

Déterminé , Olivier Oddi, a expliqué sa vision de la future CCI Locale si cette solution est finalement retenue (voir encadré).
« Cette nouvelle structure, permet de garder une assise territoriale forte tout en mutualisant entièrement le back office à la CCI de Région.

  • Non la CCI Territoriale de Sète-Frontignan-Meze, n’existera plus au 1er janvier 2017 c’est un fait mais
  • Oui les porteurs de projets garderont des interlocuteurs en local pour les aider, les accompagner.Oui les apprentis garderont un centre de formation à Sète.
  • Oui les entreprises garderont des élus pour porter leurs messages.
  • Oui les collectivités du bassin de Thau garderont un lien avec le monde économique
  • Oui enfin l’histoire séculaire de notre institution ne se terminera pas.

 2016 ne doit pas être vu comme une menace pour nous mais bien au contraire une nouvelle naissance, a continué Olivier Oddi:.

  • Nous devrons faire connaitre et optimiser tous nos atouts au sein de cette grande région.
  • Nous devrons afficher l’industrie agro-alimentaire dynamique du territoire.
  • Nous devrons attirer de nouvelles entreprises sur les zones créés par les villes et l’agglo.
  • Nous devrons accompagner les mutations structurelles du bassin de thau.
  • Nous devrons enfin marteler encore et encore que le port de Sète doit être la porte d’entrée maritime privilégié de la nouvelle région ».

Il est vrai  que perdre encore un centre de décision à Sète serait tout aussi à l’opposé de l’esprit de décentralisation inscrit dans la loi de la réforme territoriale. Il est urgent, au contraire, qu’on fasse confiance aux entrepreneurs de Thau et qu’on leur donne les moyens de se développer. Avec son équipe, Olivier Oddi, le Président de leur CCI, connaît leur dynamisme et leurs capacités. Avec leur soutien il a déjà réussi, en peu d’années, le redressement spectaculaire des comptes de l’institution territoriale (voir encadré).
Il engage aujourd’hui un combat tout aussi fondamental : celui de la survie à terme de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sète-Frontignan-Mèze.

Avec son port en eaux profondes, Sète permettra à la nouvelle grande Région d’affirmer sa vocation méditerranéenne, un atout majeur pour son développement. Thau c’est aussi la première station thermale de France à Balaruc, un littoral touristique et un patrimoine viticole unique dans la région. Le nombre de ressortissants d’une CCI ne reflète pas la qualité ni la diversité d’un tissu économique. Ce serait donc une erreur de rabaisser celle de Thau pour en faire un simple rouage administratif ne pouvant ni être réactif ni innover, en totale contradiction avec la culture de créativité du pays sétois.

Le député Denaja aux avant-postes pour défendre les intérêts économiques de Sète et du Bassin de Thau

Face au Ministre de l’Economie et des Finances Emmanuel Macron et à la Secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire Martine Pinville, Sébastien Denaja défendra la semaine prochaine et « avec force » l’idée que la CCI de Sète obtienne le statut de CCI locale directement rattachée à la CCI de Région, refusant ainsi catégoriquement tout rattachement à la CCI de Montpellier.
Le député estime « vital pour le Bassin de Thau » de protéger l’existence de sa CCI « en refusant la dilution voire la disparition, à moyen terme, de ce territoire au profit des aires biterroise et montpelliéraine. La Bassin de Thau doit affirmer avec force sa spécificité économique, écologique, sociologique et historique ».

Les commentaires sont fermés.