Ce vendredi 15 mai, en soirée, au foyer des campagnes, avait lieu le vernissage de l’exposition d’Anne de Chabaneix : « Les Migrants ».

1ère exposition d’art contemporain pour la saison 2015.

  Anne de Chabaneix accueillait chacun des visiteurs avec gentillesse et disponibilité les associant à son voyage dans la vie des Migrants faite de douleurs, d’héroïsme et d’espoir, des Migrants qui côtoient la mort à chaque instant.

  Rien ne prédisposait Anne à la réalisation de telles œuvres. Un parcours de 30 ans dans la mode : Styliste, ayant travaillé dans l’Art Déco, elle s’engagera dans un magazine « Cent Idées » en mai 68 et deviendra le bras droit de Kenzo dont elle sera durant 10 ans la directrice de création. Anne partira vivre à New York où elle se dirigera vers les arts plastiques, accueillie en résidence dans un lieu d’art-thérapie à Harlem où elle y représentera les patients durant plusieurs années. Elle étudiera au New York Studio School of Painting, Drawing and Sculpture puis migrera à Sète en 2002 où elle continue à peindre dans son atelier au 65 rue des Fauvettes au Barrou.

  Elle va devoir déménager et migrer vers un autre atelier. Et si elle peint depuis 15 ans elle n’hésite pas à utiliser tous les outils dont elle dispose. »La peinture, c’est de la cuisine » Précise Anne qui travaille sur du TYVEK et sur des toiles.

Elle tenait à nous préciser à propos des œuvres exposées :

  Le visiteur était plongé dans un autre monde, celui de l’héroïsme et de la souffrance des migrants : « J’ai été très touchée par le développement des grandes migrations vers l’Europe avec tout ce que cela engendre. La Méditerranée est devenu un vrai cimetière. Nous ne pouvons rester indifférents. »

  Grâce à 11 grands formats, avec même des messages sculpturaux qui nous interpellent, Anne, qui a choisi d’utiliser la technique du goudron, sait attirer le visiteur pour qu’au plus profond de lui même il soit touché dans sa sensibilité.

  C’est ce que précisait Florence Sanchez, Adjoint au Maire délégué à la Culture,  en la présentant au public : C’est un grand plaisir pour nous et c’est un grand honneur de débuter cette saison 2015 en recevant Madame Anne de Chabaneix que nous avions rencontrée à Sète, il y a quelques mois, à la Chapelle du quartier haut, avec le service culture de la ville de Poussan.

Elle a peint des gens qui l’ont touchée, des prophètes majeurs, puis a abandonné la couleur pour le noir et blanc. Sa peinture actuelle sombre, à base de pétrole, en grand format, dépeignant ces figures de fuite, ces visages d’effroi et de courage guidés par l’espoir nous a beaucoup impressionnés. »

  Et Michel Bernabeu, très touché par l’exposition de Sète rajoutait : « Là, j’avoue que cela a été pour moi un choc, j’ai reçu un coup de poing au creux de l’estomac, j’ai été impressionné par le travail d’Anne de Chabaneix, par la taille de ses toiles, par la matière qu’elle utilise et, bien évidemment, par le sujet qu’elle traite. Le rôle de l’artiste est aussi de nous montrer ce que nous n’avons pas envie de voir : ces drames humains. Les conditions d’accueil des étrangers en Europe sont déplorables, et constituent une grave atteinte à leur dignité et à la nôtre. Cette réalité nous dérange, nous souhaiterions ne pas la connaître, ne pas y être confrontés. Nous savons très bien qu’il n’y a pas de solution facile, que la tâche est également pénible voire insurmontable pour ceux qui sont obligés d’intervenir (je pense aux forces de l’ordre), le problème n’est pas prêt d’être résolu… »

  « Si les frontières européennes doivent être sécurisées et protégées, nul ne le conteste, personne ne doit oublier les raisons qui poussent ces êtres humains, confrontés à des conditions de vie insupportables, à risquer leur vie pour échapper à l’enfer.

  Et la question qui nous hante est alors la suivante: que ferions-nous à leur place ? Que ferions-nous si nous étions un de ces jeunes, un de ces pères ou une de ces mères espérant un monde meilleur pour nous-mêmes ou pour nos enfants ? »

  « Je sais, ce sont de jolies phrases et de jolis mots mais qui se heurtent malheureusement à une réalité cruelle où nous nous sentons tellement impuissants. Alors, Madame de Chabaneix, merci, merci de bousculer nos consciences, merci de nous forcer à regarder plus longuement et plus intensément ces drames que la télévision nous relate, certes, mais qui, les noyant dans le flot des autres informations, nous évite de trop y réfléchir. »

  « Votre œuvre dérange, agace peut-être ou nous glace d’effroi… En tout cas, elle ne nous laisse pas indifférents. »

  Après avoir remercié tous ceux, comme Ivan, qui ont permis la réalisation de cette très belle exposition, Anne et Florence invitaient les participants à se désaltérer tout en poursuivant leur visite.

 Visite de l’exposition du 15 au 31 mai 2015, du mardi au dimanche, de 17h à 20h. entrée libre

Renseignements

Son site : http://www.annedechabaneix.com/

Service culture : 04 67 18 35 94
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