Philippe Martin, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, ainsi que Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, ont annoncé le 6 janvier deux mesures visant à lutter contre l’érosion côtière, dont un quart du littoral français est actuellement victime.
Suivre le trait de côte
Afin d’identifier les secteurs où l’érosion est forte, nécessitant d’être intégrés en priorité dans les politiques publiques et ainsi hiérarchiser l’engagement de finances publiques en matière de travaux et d’aménagements, une méthode pour construire des indicateurs nationaux homogènes sera déterminée en 2014, permettant de suivre l’évolution du trait de côte ; sur cette base, il sera produit d’ici la fin de l’année une première cartographie à l’échelle nationale de l’aléa d’érosion côtière, afin de permettre une bonne connaissance des aléas et du fonctionnement des écosystèmes côtiers dans leur état actuel, avec une prévision de leur évolution à 10, 40 et 90 ans.
Erosion et submersion
Afin d’améliorer la prévention des risques littoraux, il est nécessaire de favoriser la cohérence et la coordination entre lutte contre l’érosion et prévention de la submersion. Pour cela, un programme particulier dédié au littoral proposant une gestion intégrée des risques littoraux (inondations, submersions marines et estuariennes, érosion…) est défini. Un certain nombre d’actions communes ont été identifiées pour faire avancer les objectifs suivants :
- Mieux intégrer les risques naturels dans une dynamique de recomposition spatiale des territoires littoraux : il est nécessaire de planifier maintenant et de préparer les acteurs à la mise en oeuvre de la relocalisation à long terme des activités et des biens exposés aux risques littoraux, en fonction des enjeux et de l’importance de l’érosion ;
- N’envisager les opérations de protection artificialisant fortement le trait de côte que dans des secteurs à très forte densité ou d’intérêt stratégique national et les concevoir de façon à permettre à plus long terme un déplacement des activités et des biens ;
- Assurer une prise en compte conjointe des aléas submersion et érosion dans les plans de prévention des risques littoraux ;
- Restaurer le fonctionnement des écosystèmes littoraux (zones humides, cordons dunaires, mangroves, récifs coralliens…) pour leur rôle en faveur de la protection du littoral car ils constituent des espaces de dissipation de l’énergie de la mer et contribuent à limiter l’impact de l’érosion côtière sur les activités et les biens.