L’Italie de Raquel Hadida

 Une projection de jeune photographie régionale était organisée par la Maison de l’image documentaire à Sète ce jeudi 19 décembre à 19h Parmi 13 séries qui s’annoncent variées et pleines de surprise, Raquel Hadida proposait une série de photos en noir et blanc sur l’Italie de rue, dont les attitudes rappellent fortement celles de Sète. Une façon de remettre en valeur les liens d’immigration entre la population sétoise et celle de la région napolitaine (dont Cetara, la « ville » jumelle de Sète), à travers toutes les générations.

ITALIE DE RUE : L’ÂME SŒUR DE SÈTE
« Au Quartier-Haut, c’était la comœdia dell’arte en permanence », se souviennent les anciens enfants de ce quartier italien de Sète. Pendant un siècle, des pêcheurs d’Italie du Sud ont choisi de s’installer dans le port languedocien, par vagues. Leurs descendants représenteraient même un tiers de la population. Et cette immigration a donné à la ville son caractère, rugueux et exubérant. Alors j’ai eu envie de palper le fond de l’âme sétoise sur les rivages napolitains. J’ai retrouvé les noms en « o » et en « a » qui font les grands jouteurs, les grandes familles de la ville. J’ai retrouvé les tielles aux fourrages variés, les mots d’insultes qui ont perduré. J’ai même retrouvé des visages familiers. J’ai parcouru des petites villes qui dévalent les collines jusqu’à la mer, à Gaeta et Cetara. J’ai découvert « en vrai » les lamparo sur les barques, une technique de pêche importée à Sète, puis supplantée en 1983 par les chalutiers. Mais, autour de Napoli, j’ai surtout cru entrer de plain pied dans les récits des Italo-Sétois, dans les scènes de rue qu’on glane encore (heureusement) à Sète. Jouées par des acteurs qui s’ignorent, dans un théâtre à ciel ouvert. L’art de tchatcher avec son corps: un spectacle de rue populaire, multi-générations et permanent… Sauf à l’heure de la sieste. Raquel Hadida

 

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