Grâce à deux conférences et interventions, réalisées par le prieur de la dévote et respectable confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier, M. Guilhem Vandenhaute, par une pénitente, membre de la dévote et royale compagnie des Pénitents Bleus de cette même ville, Mme Christine Auche-hedounous nous avons d’abord découvert la riche histoire de ces confréries montpelliéraines et les liens qui les unissaient.
« En 1160 les premiers pénitents apparaissent et ils vivent alors selon l’ancienne règle imposée aux pénitents publics qui désiraient demander réparation. »
Ont alors été définis des œuvres de miséricorde avec donc des engagements sociaux dans les différentes confréries.
Une sorte de caisse de secours mutuel a été mise en place dans les celles-ci pour aider ceux qui en avaient besoin.
Au cours des siècles, évolutions diverses, certaines vers la spiritualité d’autres vers les Ordres avec même à une époque des « Battuti » où l’on se flagellait pour se rapprocher d u Christ et de Dieu.
La Cagoule était portée avec des gants, pour que l’on n’identifie pas le Pénitent. Tous les Pénitents étaient alors placés sur le même plan, manuels ou intellectuels, riches ou moins fortunés.
A Montpellier, les Pénitents blancs aidaient surtout les pauvres.
Il faut savoir qu’à une époque il y eut plus de 170 confréries en Languedoc plus ou moins associées entre-elles pour se maintenir et même coordonnées pour s’entraider.
Quant aux Pénitents de la dévote et royale compagnie des Pénitents Bleus, ils ont apparu en 1040 et sont toujours opérationnels à la Rue des Étuves, à Montpellier.
Leur mission principale est d’accompagner dans les œuvres de miséricorde les défunts et leurs familles.
Puis Fabrice Bertrand a présenté la Chapelle des Pénitents blancs de Poussan et comment ces derniers étaient liés aux autres confréries.
La chapelle des Pénitents de Poussan est très sobre, pourtant elle fut richement meublée et décorée avec plus de 48 tableaux de grande valeur, les lustres de l’église actuelle,e t d’autres éléments qui illustrent les anciennes caractéristiques de ce lieu.
Si la chapelle fut inaugurée en 1657, la confrérie existait depuis 1590. Et jusque là les Pénitents se réunissaient dans l’église Saint Pierre, « en chapelle » devant un tableau représentant le « Saint Esprit ».
Toujours en blanc, par symbole de pureté, à cette époque là, l’on devenait pénitent pour endiguer la progression de l’église réformée. Les principales œuvres étaient mutualistes pour ces Poussannais. De nombreuses archives et des documents sont conservées aux Archives Départementales et consultables.
Au 19ème, il y eut même des Pénitentes. Un rôle surtout social pour elles. Tous, hommes et femmes, assistaient les Poussannais lors des processions et étaient enterrés dans l’église puis dans la chapelle et quand il n’y avait plus de place, pour en libérer une, la dépouille la plus ancienne prenait la direction du cimetière, alors près de l’église.
En 1910, la chapelle fut désaffectée. Elle servit pour la soupe populaire, comme salle de bal et en 1980 elle faillit être achetée mais les opérations cessèrent suite à des doutes au niveau des Monuments historiques.
« Plus personne n’en voulait, sauf l’Association Saint Vincent qui put l’acheter à bas prix. »
Pour l’association Saint Vincent, cette journée se veut être un autre départ pour la chapelle, avec certainement bientôt, des travaux au niveau de la toiture.
Avant de poursuivre en pénétrant dans la chapelle des Pénitents blancs de Poussan, et en visitant ce bel édifice qui, qui depuis sa construction en 1656, est un des fleurons du patrimoine du Bassin de Thau, un moment de convivialité était partagé.
Et pour faire revivre cette chapelle, à 17 h 30, avait lieu sa Bénédiction par le père Bogdan Lesko, accompagné par les Pénitents de Montpellier.
Le Père Bogdan précisait que quelque soient les années ou les époques il fallait retenir que ces lieux avaient d’abord abrités des personnes désirant mutualiser leurs efforts autour de certaines valeurs pour aider ceux qui avaient besoin de soutien. Et dans ce sens; les visiteurs et paroissiens présents priaient lors d’une courte cérémonie pour que ce lieu garde son caractère spirituel en lien avec les valeurs de « l’église » Catholique.