Depuis plus d’un an le Père Bogdan Lesko exerce son sacerdoce dans la paroisse du bon Pasteur. Nous avons recueilli ses réflexions sur notre société qui pour avancer a besoin de savoir dans quelles directions elle doit évoluer.
Père Bogdan, vous êtes chargé de la Paroisse depuis plus d’un an, quels ont été les événements les plus marquants que vous retenez ? Comment jugez-vous les relations que vous entretenez avec les paroissiens ? Avec les non croyants ? Avec les institutions ?
« La vie d’une paroisse se déroule surtout autour du calendrier liturgique : Noël, Pâques, la première communion, la profession de foi, etc. Donc, toutes ces célébrations, en tant que curé ont été des événements marquants. J’ai découvert une Paroisse très vivante grâce aux personnes engagées. Il ne s’agit pas seulement de grandes fêtes, mais aussi des messes de famille, Kermesse et Loto bien organisés par mes frères et sœurs laïcs, dans trois villages. Ce qui est remarquable, c’est que ces personnes avec leur vie professionnelle et familiale sont des bénévoles, et font le don de leur propre temps pour l’Église. Ce qui me marque aussi, c’est que dans notre Paroisse du Bon Pasteur, les gens savent coopérer entre eux, malgré des différences de générations. Ces personnes ne sont pas seulement présentes pour m’aider à faire fonctionner la Paroisse. Elles m’inspirent, elles m’aident à réfléchir et parfois à changer ma propre façon de penser. Évidemment j’essaie de rencontrer ceux qui fréquentent l’église. Mais ce n’est pas facile. J’habite à Sète et j’ai aussi ma vie communautaire. En plus, j’ai d’autres responsabilités hors de ma charge de curé. Quant à moi, je suis ouvert à rencontrer chaque personne de bonne volonté. »
Les derniers événements nationaux ont perturbé les idées et les pensées des Français. Comment et sur quelles valeurs vous vous appuyez pour accompagner les paroissiens dans leurs questionnements ?
« En France , nous sommes touchés profondément par les attentats qui se sont passés à Paris (Bataclan, Stade du France) et à Nice, ainsi que par l’assassinat du Père Jacques Hamel pendant la messe au mois de juillet. Cela nous impressionne parce qu’il n’y a pas d’endroit où on peut se sentir en sécurité. Les victimes n’ont pas pu se défendre. Leur mort était injuste et restera marquée pour toujours dans l’esprit de leurs proches. La situation est la même pour ces enfants qui meurent lors d’un avortement. Ils ne peuvent pas se défendre et sont morts aussi d’une façon injuste. Je prends cet exemple pour souligner que pour nous chrétiens, chaque mort est une perte ; parce que nous croyons que chaque homme est un don de Dieu et a une grand valeur à ses yeux. Même si quelqu’un ne partage pas nos valeurs, nous sommes d’accord que chaque individu est invité à construire ce monde dans le bien. Il n’y a pas de le plus grande valeur que la vie. Il n’y a pas de plus grande richesse que le travail sur soi-même pour offrir le bien aux autres. »
Selon vous comment peut-on tendre vers une société plus harmonieuse tout en facilitant l’intégration de ceux qui en ont besoin ?
« Ce n’est pas à moi de dire ce que doivent faire les politiques et les mains qui tiennent le pouvoir de décision dans notre société. Je suis chrétien et pour moi Dieu c’est Quelqu’un, comme dit la Bible, en qui « nous avons la vie, le mouvement et l’être ». Donc, en Lui nous mettons notre espoir chaque jour. Mais cela ne signifie pas que nous soyons passifs, que nous restions seulement dans nos célébrations religieuses. Jésus, dans son sermon sur la montagne -les béatitudes-, a proclamé que heureux sont ceux qui font œuvre de paix. Comment peut-on être un artisan la paix dans son entourage ? Dans la lettre de saint Paul aux Romains nous trouvons cette excellente indication : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal ». Pour moi c’est quelque chose de naturel de trouver la qualité de quelqu’un qui est devenu mon prochain par le travail, dans le voisinage, etc… Même s’il ne partage pas les mêmes convictions, la religion, comme moi. Pour les chrétiens, c’est Jésus qui nous inspire pour nous aimer les uns les autres. Personne ne vit dans ce monde pour lui-même. Nous sommes plus heureux en diffusant le bien qu’en manifestant son pouvoir. »
Et au niveau mondial ?
« Cela concerne aussi le niveau mondial. L’Église, le Pape François, nous incite au travail pour la paix, pour le respecter d’autrui ; mais le désir de paix doit d’abord commencer à germer dans le cœur de chacun d’entre nous. Si mon cœur a pour but le bien, ce n’est pas seulement pour moi et mes proches mais surtout pour améliorer les relations dans notre société. »
« Au niveau mondial, il y a beaucoup de déclarations, mais nous constatons que « ça ne marche pas beaucoup pour la paix » ; Je pense que le pire dans notre société c’est l’indifférence et le manque de respect. »
Quelles pierres chacun peut apporter à l’édifice pour aller vers une société plus harmonieuse (valeurs) ?
Pour construire une société plus harmonieuse la pierre la plus importante que chacun doit apporter, c’est le dialogue avec l’ouverture et l’écoute mutuelle sans préjugés sociaux et religieux.
Quels sont vos objectifs généraux pour la Paroisse pour l’année à venir en tenant compte de votre 1ère année ?
« Mes objectifs, en principe, sont toujours les mêmes ; être près de Jésus et des hommes qu’Il a mis sur mon chemin. Nous essayons avec une grande sensibilité comme Jésus, d’aller vers autrui. Cela ne concerne pas seulement les prières pour tout le monde qui apparemment ont une grande valeur. Chaque année pour bien se préparer à Noël et à Pâques, dans la mesure du possible, notre paroisse prend l’initiative d’aider les personnes qui sont dans le besoin. Cela permet aussi l’engagement pour les personnes qui ne pratiquent pas régulièrement. »
« A cette occasion je voudrais signaler qu’à partir de ce dimanche au fond de chaque église de notre Paroisse on peut trouver une « Feuille d’informations de la Paroisse du Bon Pasteur pour l’année pastorale 2016/2017 », également sur le site de notre paroisse (www.paroisse-dubonpasteur.com) ».
« Cela permet une meilleure connaissance de son fonctionnement et de l’agenda. »