El Duende
metteur en scène
Benjamin Barou-Crossman
assistante à la mise en scène
Marine de Missolz
avec :
Pascal Bongard, Benjamin Barou-Crossman, Luis Davila Oria guitariste, Karine Gonzalez danseuse
Durée estimée : 1h15
Création du spectacle le
12 mars 2016 à la MJC La Passerelle à Sète
Spectacle créé dans le cadre de « Collèges en tournée »,
une initiative du Département de l’Hérault
Ce spectacle est soutenu par Réseau en scène Languedoc-Roussillon
La Compagnie TBNTB est soutenue par la Région Languedoc-Roussillon
Soutien en résidence : Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis
Production : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Yvon Tranchant, direction
http://www.theatredesete.com/
Voici que paraît dans le retable un de ses héros les plus nets : Antonito el Camborio, le seul de tout le livre qui m’appelle par mon nom au moment de la mort. Gitan authentique, incapable de faire le mal, comme beaucoup qui en ce moment meurent de faim pour ne pas vendre leur voix millénaire à des messieurs qui ne possèdent que de l’argent, c’est à dire bien peu de choses. »
Federico García Lorca
Le fil rouge de cette adaptation va être le texte de Lorca, Jeu et théorie du duende. Le
duende c’est le feu sacré, le supplément d’âme.
De mon point de vue, ceux qui aujourd’hui se rapprochent par leur art de vivre du duende si cher à Lorca sont les gitans.
Ils possèdent un art de vivre qui ne s’éloigne pas de l’émotion, du corps, de l’oralité, de
l’imprévu, du hors cadre, du chaos.
C’est pour cette raison que j’ai mêlée dans mon adaptation des poètes tsiganes avec Lorca. J’ai souhaité témoigner d’un art de vivre qui interroge les dysfonctionnements de la culture occidentale.
Le duende se réinvente sans cesse. J’ai mis plusieurs fois les mêmes poèmes pour obliger les interprètes à les dire de plusieurs manières différentes.
Le duende nécessite du risque. Je pense à ce poème que j’ai mis dans mon adaptation :
« ne mésestime jamais le corbeau et le loup car ils savent des choses que tu ignores ».
Le texte va aussi être un prétexte pour atteindre, palper ce fameux duende. On va s’amuser à dire le texte avec des rythmiques différentes.
J’ai choisi un enchaînement d’extraits qui permet de ne jamais être là où on s’attend. On
passe très vite d’une thématique à une autre (par exemple les tribus gitanes puis Pastora
Pavon face à son public). De mon point de vue, le duende c’est la sublimation de la
souffrance.
Le duende demande de plonger dans son intériorité, sa douleur afin de l’extérioriser et d’en
rire. C’est ce que montre notamment le passage de Pastora Pavon.
Ce fil tendu entre la joie et la peine, je le retrouve dans le poème de Tcha Baliardo, Je
voudrais être un clown.
Dans mon adaptation, j’y mêle l’oralité (« oh Federico » dit un acteur à un autre). Ce qui
permet une joute entre celui qui a la parole, qui est au centre et les autres, ceux qui sont
autour. Et aussi d’être connecté au présent.
Il est essentiel de garder ce plaisir du jeu. On joue à être Federico. Je tiens à rappeler que
Lorca dans son texte, Jeu et théorie du duende, réunit les genres (masculin/féminin), les
émotions (pulsion de vie et de mort), les cultures (monde arabo-andalou), les âges.