Ce jeudi 29 octobre, l’assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Languedoc-Roussillon a approuvé, à 39 voix sur 53, le schéma directeur présenté en juin, dit schéma de départementalisation. Ce schéma conduit à reléguer au rang de simples délégations plusieurs CCI Territoriales dont celle de Sète.
Les futures délégations, rattachées la CCI départementale à Montpellier, seront sans aucune véritable autonomie ni budget propre ce qui fait dire à beaucoup que ce schéma ressemble fort à une métropolisation montpelliéraine. En tout cas elle signe la fin de la spécificité économique du Pays de Thau et peut-être même son existence à terme. Pas étonnant dans ces conditions que la CCI de Sète ait voté contre ce plan, comme celle de Béziers et celle d’Alès.
De façon plus cohérente, Olivier Oddi, président de la CCI de Sète souhaitait que la voie de la régionalisation soit suivie avec la transformation de la CCI Territoriale de Sète-Frontignan-Mèze en une CCI Locale rattachée à la future Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale vraisemblablement celle de Toulouse.
Il est vrai que perdre encore un centre de décision à Sète dans un schéma de départementalisation serait à l’opposé de l’esprit de décentralisation inscrit dans la loi de la réforme territoriale et la création des grandes régions.
Déjà, dans un appel lancé en juin dernier, François Commeinhes, président de Thau agglo, Yves Pietrasanta, président de la CCNBT (l’agglo de Mèze), Pierre Bouldoire, 1er vice-président du Conseil départemental, les députés Assaf, Denaja et Roigt, François Liberti et la totalité des autres élus du Pays de Thau avaient affirmé la nécessité de maintenir une chambre de commerce et d’industrie locale.
Union sacrée en juin dernier pour une CCI locale
Les élus indiquaient ainsi que l’intérêt général prévalait sur la somme des intérêts particuliers et que le seul objectif à retenir était celui du développement économique de Thau et de son corolaire la création d’emplois. Force est de constater qu’à ce jour, ils n’ont guère été entendus.
Tout n’est cependant pas encore perdu
La loi est en effet suffisamment ambigüe pour qu’il y ait matière à interprétation, en particulier une lecture de la loi conduit à conclure qu’une solution de rattachement ne peut être imposée à une CCI contre son gré. Le vote de l’Assemblée Générale de la CCI du Languedoc-Roussillon n’est qu’un des éléments de décision. En effet, sur avis du préfet de région, c’est au gouvernement qu’il appartiendra in fine de trancher « au plus tard fin janvier 2016″ précise Bernard Fourcade, le président de la CCI du LR, avant d’ajouter « la tutelle ou les tribunaux statueront, et s’ils optent pour les CCI locales, je m’inclinerai. »
Concernant Sète, la prochaine rencontre du Député Denaja au ministère de l’économie et des finances est donc très attendue. Le jeune député de Thau réussira-t-il à convaincre Emmanuel Macron?
Le député Denaja aux avant-postes pour défendre les intérêts économiques de Sète et du Bassin de Thau
Face au Ministre de l’Economie et des Finances Emmanuel Macron et à la Secrétaire d’Etat chargée duCommerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire Martine Pinville, Sébastien Denaja défendra la semaine prochaine et « avec force » l’idée que la CCI de Sète obtienne le statut de CCI locale directement rattachée à la CCI de Région, refusant ainsi catégoriquement tout rattachement à la CCI de Montpellier. Le député estime « vital pour le Bassin de Thau » de protéger l’existence de sa CCI « en refusant la dilution voire la disparition, à moyen terme, de ce territoire au profit des aires biterroise et montpelliéraine. La Bassin de Thau doit affirmer avec force sa spécificité économique, écologique, sociologique et historique ». |