La CCI de Sète-Frontignan-Mèze entend continuer à défendre l’intérêt économique du pays de Thau
L’état lève sa tutelle renforcée sur la CCIT de Sète-Frontignan-Mèze La CCIT de Sète-Frontignan-Mèze vient de sortir de la tutelle renforcée à laquelle elle était soumise depuis plus de 3 ans. Les nombreux contentieux représentant un enjeu financier global de 12 millions d’euros ont été réglés ou sont en passe de l’être à l’avantage de la CCI. En 2012, pour la première fois depuis 8 ans, les comptes ont pu être approuvés et certifiés par les commissaires aux comptes et l’an dernier en 2014 les comptes de l’institution sont redevenus positifs. Au bilan, le fonds de roulement est redevenu lui même positif. Un véritable performance puisque dans le même temps la CCIT a du faire face à la baisse importante des dotations de l’état. |
Une part importante de l’avenir économique du Pays de Thau se joue en ce moment même avec la refonte de la carte des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) qui devra intervenir au 1er janvier 2017 lors de la mise en place de la future Région, fruit de la fusion des actuelles Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées
Deux voies sont possibles. La première, celle de la régionalisation, consiste à créer une CCI régionale forte qui aurait seule le statut d’établissement public unique avec des représentations locales au plus près du terrain. Le seconde, celle de la départementalisation, qui garderait des CCI départementales et donnerait aux CCI territoriales qui le souhaiteraient, la possibilité de se maintenir à condition qu’elles aient au moins 10.000 ressortissants, les plus petites étant ramenées à de simples délégations.
La régionalisation allégerait les CCI départementales de tous les services fonctionnels et administratifs et permettrait de dégager des économies importantes pour renforcer l’action de CCI locales en prise directe avec les acteurs économiques locaux. C’est la voie rationnelle en cohérence avec la révision générale des politiques publiques (RGPP), commencée en 2007, puis remplacée en 2012 par la MAP (modernisation de l’action publique).
Lors de leur Assemblée Générale, les présidents des CCI du Languedoc-Roussillon ont cependant préféré retenir l’option de la départementalisation. Dans ce cas de figure, Béziers resterait CCI Territoriale avec ses 17000 ressortissants, par contre Sète avec ses 6500 ressortissants deviendrait une délégation, simple antenne, sans politique autonome et sans budget propre.
Dans un tel schéma la départementalisation ressemblerait davantage à un métropolisation Montpelliéraine.
C’est pourquoi l’Assemblée Générale de la CCIT de Sète-Frontignan-Mèze vient de refuser, à l’unanimité, que ce schéma de départementalisation retenu par la CCI LR en juin dernier soit la base de la construction de la carte consulaire qui sera proposée au vote de la prochaine Assemblée de la CCI Régionale le 29 octobre à Montpellier.
La CCI de Sète-Frontignan-Mèze demande à devenir une CCI LOCALE rattachée à la future CCI Régionale de l’ensemble Languedoc-Roussillon & Midi-Pyrénées. Elle demande en outre que sa circonscription soit redéfinie pour couvrir la totalité du bassin de Thau avec le rattachement de Marseillan à son territoire actuel à l’exception de Villeneuve-lès-Maguelone qui a vocation à rejoindre l’aire de Montpellier.
Le statut de CCI LOCALE, permettrait, entre autres, de maintenir une forte représentativité de l’institution et la possibilité de contracter avec les Établissements publics de coopération intercommunale comme Thau agglo ou la CCNT (agglo de Mèze).
Déjà, dans un appel lancé en juin dernier, François Commeinhes, président de Thau agglo, Yves Pietrasanta, président de la CCNBT (l’agglo de Mèze), Pierre Bouldoire, 1er vice-président du Conseil départemental, les députés Assaf, Denaja et Roigt, François Liberti et la totalité des autres élus du Pays de Thau avaient affirmé la nécessité de maintenir une chambre de commerce et d’industrie locale .
Les élus indiquaient ainsi que l’intérêt général prévalait sur la somme des intérêts particuliers et que le seul objectif à retenir était celui du développement économique de Thau et de son corolaire la création d’emplois. Force est de constater qu’à ce jour, ils n’ont guère été entendus.
Avec son port en eaux profondes, Sète permettra à la nouvelle grande Région d’affirmer sa vocation méditerranéenne, un atout majeur pour son développement. Thau c’est aussi la première station thermale de France à Balaruc, un littoral touristique et un patrimoine viticole unique dans la région. Le nombre de ressortissants d’une CCI ne reflète pas la qualité ni la diversité d’un tissu économique. Ce serait donc une erreur de rabaisser celle de Thau pour en faire un simple rouage administratif ne pouvant ni être réactif ni innover, en totale contradiction avec la culture de créativité du pays sétois.
Perdre encore un centre de décision à Sète serait tout aussi à l’opposé de l’esprit de décentralisation inscrit dans la loi de la réforme territoriale. Il est urgent, au contraire, qu’on fasse confiance aux entrepreneurs de Thau et qu’on leur donne les moyens de se développer. Avec son équipe, Olivier Oddi, le Président de leur CCI, connaît leur dynamisme et leurs capacités. Avec leur soutien il a déjà réussi, en peu d’années, le redressement spectaculaire des comptes de l’institution territoriale (voir encadré).
Il engage aujourd’hui un combat tout aussi fondamental : celui de la survie à terme de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sète-Frontignan-Mèze.