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Guilhem bastide d’izard, Pharmacien biologiste à la retraite nous avait donné des précisions sur la bourrache que vous commencez à trouver en fleurs quelquefois chez vous et souvent non loin de votre demeure si vous faites du sport ou de la marche. Cette année elle est bien précoce. Elle est originaire de l’Europe méridionale et centrale.
Elle est assez commune dans les terrains vagues des contrées à climat tempéré, ainsi que comme plante adventice dans les cultures sarclées et les jardins.
Elle est souvent cultivée surtout dans les jardins.
La bourrache est une excellente plante mellifère et de plus les jardiniers apprécient son effet répulsif sur les limaces
A quoi ressemble-t-elle ?
C’est une plante de 15 à 60 cm qui pousse un peu partout en France surtout dans des lieux ensoleillés, comme dans notre région, à l’état sauvage. Tous les terrains lui conviennent, même les plus incultes, et toutes les altitudes puisqu’on peut la rencontrer dans nos montagnes, jusqu’à des hauteurs approchant 2000 mètres. La tige est cylindrique creuse et velue, les feuilles alternes larges sont couvertes de poils blancs sur les deux faces qui fleurissent de Juin à Août.
Les fleurs, légèrement retombantes et perchées au sommet des tiges, possèdent cinq pétales en forme d’étoile qui passent du rouge au bleu foncé.
Pendant la floraison, la BOURRACHE produit de grandes quantités de nectar, jusqu’à 2,5 mg par fleur et par jour, c’est pour cette raison et à juste titre qu’elle est considérée comme mellifère et très fréquentée par les abeilles !
Un peu d’histoire
Le nom de la bourrache vient de l’arabe abou-rash, ce qui signifie « père de la sueur ». Cette plante sudorifique nous vient, en effet, d’Asie Mineure et ce sont les Croisés qui la ramenèrent de Damas au XVe siècle.
Coté scientifique : les principes actifs
La plante renferme des mucilages, du potassium, de l’allantoïne, des tanins, une saponine et des anthocyanidines ainsi que des flavonols et des alcaloïdes pyrrolizidiniques. L’huile de bourrache, extraite des fruits, est riche en AGE oméga-6 (Acide Gras Essentiels), acide linoléique, gamma-linolénique et en vitamines A, D, E et K.
C’est ce qui donne tout son intérêt à cette huile hydratante et antirides.
Ses propriétés
Joseph Rogues, en 1837, affirmait: «C’est une boisson excellente quand les reins et la vésicule biliaire sont irrités et agités de douleurs spasmodiques, et que les urines sortent avec difficulté». La bourrache n’est pas d’une importance médicinale vitale, mais il ne faut pas sous-estimer sa valeur : elle possède des propriétés adoucissantes, émollientes, rafraîchissantes, dépuratives, sudorifiques et diurétiques !
En fonction de son état de maturité les propriétés sont différentes :
- Avant la floraison, quand elle commence à pousser, elle est plus émolliente, on peut la manger en salade ou comme des épinards.
(Au Moyen Age, la bourrache était considérée comme une plante potagère et entrait dans la composition de nombreux plats, associée au cresson et au pissenlit).
- Quand elle est en fleur elle est plus apéritive, dépurative, sudorifique
- Quand elle porte ses fruits elle est plus diurétique.
Ce sont là des nuances subtiles mais importantes !
Il faut cueillir et faire sécher la plante entière car, contrairement à une opinion assez répandue, ce n’est pas la fleur qui est la plus riche en principes actifs, mais la tige et ensuite les feuilles. Elles sont très fragiles et aqueuses, donc difficiles à sécher car il faut veiller à ce qu’elles ne moisissent pas.
Côté cuisine : préparation et utilisation en tisane
Plongez 40 g de bourrache séchée (tige, fleurs et feuilles) dans un litre d’eau froide, chauffer à feu doux jusqu’à ébullition et laisser cuire quelques minutes.
Laisser reposer un quart d’heure et boire trois ou quatre tasses dans la journée.
C’est un merveilleux remède contre toutes les affections fébriles dues aux refroidissements ou à la grippe. Elle fera rapidement baisser la température, désintoxiquera l’organisme et réduira singulièrement le cours d’une affection grippale.
Toutes les maladies éruptives de l’enfance sont promptement matées par une infusion de bourrache.
Pour décongestionner les reins c’est un excellent diurétique.
Attention : la tige de bourrache contient des alcaloides de pyrrolizidine toxiques pour le foie mais en quantités si faibles que quelques tisanes ne sont pas délétères.
L’huile de bourrache, l’antiride naturel !
L’huile est préparée à partir des graines de la BOURRACHE qui contiennent principalement des acides gras insaturés (80 %), des stérols, de la chlorophylle, en quantité moindre des insaponifiables et les vitamines A, D, E et K.
Comme nous le disions plus haut, c’est sa richesse en acide gamma-linolénique qui donne tout son intérêt à cette huile hydratante et antirides. Elle permet également de lutter contre la déshydratation des ongles et des cheveux !
Elle constitue une excellente base de dilution des huiles essentielles : quelques gouttes d’huile essentielle de Bois de Rose, Lavande, Géranium dans un petit flacon d’huile de bourrache, en application sur la peau avant de se coucher, sera très précieux pour lutter contre le vieillissement cutané !
Elle peut également être consommée par voie orale. Elle diminue nettement le syndrome prémenstruel en agissant sur toutes ces manifestations (irritabilité, seins douloureux, rétention d’eau, douleurs abdominales, maux de tête…).
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L’huile de bourrache peut être associée à l’onagre qui accentue les propriétés hydratantes de la peau.