Les moules sécrètent une substance adhésive qui pourrait servir de modèle pour d’importantes applications médicales.
Les moules peuvent s’accrocher aux rochers et y rester coller fermement quelque soit l’agitation de la mer et les conditions climatiques. grâce à un ensemble de filaments à la fois résistants et élastiques, le byssus.
Cette remarquable capacité est due à la sécrétion de protéines ayant une forte concentration d’un acide aminé appelé DOPA (dihydroxyphenylalanine ).
« Cette colle de moule » durcit rapidement en milieu aqueux et résiste à de très fortes pressions. Elle est en mesure de coller avec une constance et une force inégalée sur quasiment toutes surfaces, inorganiques comme organiques, sèches ou mouillées
L’équipe du Docteur Phillip Messersmith, professeur d’ingénierie biomédicale à l’université Northwestern près de Chicago, a eu l’idée de copier la nature et de synthétiser un nouveau materiau à base de DOPA pour diverses applications médicales.
A Boston, lors de la dernière Conférence de l’ AAAS (American Association for the Advancement of Science) il en a donné plusieurs exemples pour la réparation ou la reconstruction de tissus dans le corps humain.
Ainsi la première application pour ce nouvel adhésif s’inspirant de celui produit par la moule serait la réparation de trous dans la membrane fœtale responsable de fausses-couches ou de naissances prématurées, actuellement très compliquées à traiter.
Le Docteur Messersmith a encore indiqué qu’il serait possible de “fabriquer des timbres qui colleront au pancréas et sécréteront de l’insuline » ou encore de réparer des dents ou des os fracturés.
Dans un autre domaine,l’équipe de Chicago travaille sur des hydrogels antibactériens à base de ses nouvelles mocécules et d’ions d’argent à faible concentration.
Enfin, peut-être plus révolutionnaire encore, les chercheurs de Chicago travaillent sur des polymères “collés” in situ dans l’environnement humide particulièrement difficile du corps humain et capables de libérer de façon programmée des molécules anti-cancéreuses.
Pour en savoir plus : voir le site de l’équipe du professeur Messersmith