Depuis quelques jours des abeilles avaient élu domicile à l’école maternelle, sous une avancée de toit. Pas de dangers tant qu’il n’était pas nécessaire d’ouvrir les baies vitrées dans la journée.
Mais avec les premières chaleurs et les petits courants d’air nécessaires, elles n’hésitaient pas à tenter leur aventure dans les classes, pour s’instruire. Il fallait intervenir. Les services techniques se sont déplacés. Ils ont fait appel à Brigitte Caron, une apicultrice qui a constaté qu’il était impossible d’atteindre l’essaim placé entre les tuiles et les voltiges de l’avancée de toit.
Plus qu’une solution, placer une ruchette en hauteur sensée attirer les abeilles par son odeur de cire : « Si ça marche, l’on récupère la ruchette et le tour est joué. »
« Car contrairement à ce que nous sommes nombreux à croire,
Une éclaireuse
L’essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d’intelligence collective puisqu’il s’agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie. Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l’installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position. Selon l’intensité de la communication, l’abeille découvreuse d’un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination. »
Par contre, en cas d’échec, il faudra intervenir un soir en enfumant l’essaim, en enlevant quelques planches… L’opération sera bien plus délicate.
Espérons qu’elles trouveront la ruchette à leur goût lors de l’exploration et que l’essaim décidera de s’y installer.