Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le 13 novembre le retour d’un enseignement obligatoire des mathématiques à la rentrée 2023 pour tous les lycéens de la filière générale dès la classe de première. D’autres mesures destinées à réconcilier tous les élèves avec les mathématiques, à encourager l’égalité filles-garçons et à promouvoir l’excellence sont prévues dans la nouvelle stratégie pour 2023-2024.
Afin de consolider la formation commune des élèves en mathématiques, dès la rentrée 2023, tous les élèves de première générale qui n’ont pas pris la spécialité mathématiques auront une heure et demie obligatoire de cours de maths par semaine.
Le retour des mathématiques dans le tronc commun s’inscrit dans une stratégie qui fera de 2023 « l’année de promotion des mathématiques à l’école ». Ce plan prévoit un certain nombre de mesures pour « réconcilier tous les élèves » avec les mathématiques et « promouvoir l’égalité filles-garçons ».
À l’école primaire :
- Poursuite du plan de formation en mathématiques des professeurs des écoles, y compris ceux des écoles maternelles avec la formation de tous les professeurs d’ici quatre ans (30 % le sont déjà).
Au collège :
- Encourager la création dans chaque collège d’un club de maths à partir de la rentrée 2023 ;
- Mettre en place des groupes à effectifs réduits en classe de 6e en mathématiques, à la fois pour soutenir les élèves en difficulté et pour stimuler les élèves les plus avancés ;
- Créer un cadre national de compétences en mathématiques (CNCM) sur le modèle du cadre européen de référence pour les langues (CECRL) pour certifier le niveau atteint par chaque élève en fin de 3e.
Au lycée :
- Créer à la rentrée 2023 un module de réconciliation avec les mathématiques en classe de seconde dans chaque lycée (lycée général et technologique et lycée professionnel) ;
- Rendre obligatoire en classe de première générale l’heure et demie de mathématiques pour tous les élèves n’ayant pas choisi la spécialité mathématiques.
Pour lutter contre les stéréotypes de genre et encourager l’égalité filles-garçons, des actions de promotion et de revalorisation des orientations scientifiques auprès des jeunes filles seront mises en œuvre au sein des établissements scolaires. L’objectif est d’atteindre d’ici 2027 la parité filles-garçons dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes et de tendre vers la parité pour les autres enseignements scientifiques : sciences de l’ingénieur, numérique et sciences informatiques.
Rappel : Supprimées par la réforme du bac en 2019, les mathématiques ont été réintégrées, sous forme d’option, dans le tronc commun des enseignements de première générale à la rentrée 2022. Facultatif, l’enseignement d’1h30 supplémentaire de mathématiques par semaine est disponible pour les élèves de première générale n’ayant pas choisi la spécialité mathématiques.
À savoir : Du 14 au 16 novembre 2022, l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (Insmi) du CNRS organise les Assises des mathématiques à la Maison de l’Unesco de Paris. L’objectif des Assises est de dresser l’état des lieux des mathématiques en France et de préparer les enjeux et défis de demain.
À noter : Depuis 1950, 13 lauréats de la médaille Fields sont français, ce qui fait de la France le 2e pays le plus récompensé après les États-Unis. Toutefois, un nombre important d’élèves quittent le système scolaire sans avoir les acquis mathématiques nécessaires : 25 % des élèves n’ont pas le niveau attendu en mathématiques à l’issue de la classe de 3e, 70 % des élèves qui s’orientent vers le lycée professionnel ont un niveau trop faible en mathématiques.