Covid long : les recommandations de la Haute Autorité de santé

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Fatigue majeure, essoufflement, douleurs notamment thoraciques, palpitations, troubles de la concentration et de la mémoire, perte de l’odorat et du goût, symptômes cutanés… Un nombre important de personnes infectées par le SARS-CoV-2 présentent encore des symptômes plusieurs semaines après la maladie. Pour aider les professionnels de santé à identifier et prendre en charge ces patients dans une approche personnalisée, la Haute Autorité de santé (HAS) publie des « Réponses rapides » et 10 fiches techniques.

La HAS précise que 3 critères permettent de repérer les patients souffrant de symptômes prolongés de Covid-19 :

  • ils ont présenté une forme symptomatique de Covid-19 ;
  • ils présentent un ou plusieurs symptômes initiaux 4 semaines après le début de la maladie ;
  • aucun de ces symptômes ne peut être expliqué par un autre diagnostic.

Plus de la moitié de ces patients présentent encore au moins un des symptômes initiaux 1 mois après le début de la maladie et plus de 10 % après 6 mois, la gravité et le temps de récupération variant en fonction des patients.

Pour mieux répondre à ce phénomène, la HAS a mis en place à la demande du ministère des Solidarités et de la Santé un groupe de travail constitué de professionnels de santé et d’associations de malades qui a permis de définir la prise en charge optimale qui doit être proposée aux patients souffrant de symptômes prolongés.

Il en ressort que l’état de santé s’améliore de façon progressive, en général en quelques mois, grâce à une prise en charge globale personnalisée pouvant inclure des traitements symptomatiques, du repos et une réadaptation respiratoire avec éventuellement un réentraînement progressif à l’effort.

Les recommandations

La HAS propose une douzaine de réponses rapides (susceptibles d’évoluer en fonction de nouvelles données).

Elle publie également 10 fiches techniques [application/pdf – 145.7 KB] détaillant la prise en charge clinique nécessaire et les éléments de traitement de premier recours en fonction des symptômes les plus fréquents : fatigue, dyspnée (troubles respiratoires), douleurs thoraciques, troubles du goût et de l’odorat, douleurs, manifestations neurologiques, déconditionnement à l’effort, hyperventilation, troubles somatiques fonctionnels (palpitation, troubles d’attention, nausées, faiblesse motrice…) et troubles du système nerveux autonome (vertiges, frissons…).

Parmi les principales recommandations :

  • La consultation médicale doit à la fois comprendre une évaluation de l’état de santé actuel des patients pour notamment identifier les facteurs déclenchant la survenue des symptômes et évaluer leur impact sur la qualité de vie, ainsi qu’une évaluation de l’épisode initial. Les médecins doivent s’assurer que ces symptômes ne sont pas en rapport avec des complications de l’infection passées inaperçues par exemple.
  • Les professionnels de santé doivent proposer un projet de soins personnalisé, assorti d’objectifs réalisables et d’un suivi dont ils auront discuté avec le patient (son entourage ou ses soignants si nécessaire). Outre des traitements symptomatiques adaptés, la rééducation est un aspect important dans la prise en charge.
  • La HAS conseille aux médecins de fournir aux patients toute l’information nécessaire pour qu’ils puissent s’investir dans leur rééducation : listes de contacts, sources de conseils fiables (groupes de soutien, associations de patients), sources d’information validées sur le Covid-19, services sociaux…
  • La HAS invite les médecins à faire preuve d’écoute et d’empathie envers les patients souffrant de symptômes prolongés, et à les rassurer quant aux possibilités de prise en charge et au caractère temporaire et réversible de leur situation.
  • La HAS rappelle les bienfaits d’une bonne hygiène de vie assortie d’une activité physique quotidienne, dans la mesure des capacités des patients et au besoin avec l’aide d’un kinésithérapeute. Une prise en charge psychologique, fondée sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), et si nécessaire une alternative (acupuncture, auriculothérapie, ostéopathie…) qui n’ont pas été évaluées au regard de cette maladie.

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