Ce 2 avril 2016, à Poussan de 14h à 18 h à la salle Jean Théron près du Foyer des Campagnes, Initiatives citoyennes » organisait une journée d’animations et de réflexion sur le thème de l’agriculture locale, ouverte à tous et portée par les paysans et organismes intéressés.
« Une agriculture locale : pourquoi ? pour qui ? comment ? »
Un seul trouble-fête, le temps qui était pluvieux, mais qu’importe, les organisateurs gardaient le moral et la participation fut tout de même à la hauteur de leurs espérances.
Un collectif comprenant des viticulteurs, des maraîchers, des associations de consommateurs et des militants du maintien d’une agriculture paysanne s’était mis en place pour créer cet événement qui avait aussi pour objectif de réaffirmer que Poussan a toujours une vocation agricole. Des stands de producteurs locaux, d’associations locales d’appui aux producteurs/consommateurs et d’organismes agricoles étaient présents alors que dans la salle Jean Théron deux tables rondes allaient aborder des thèmes bien précis avec la participation du public et des agriculteurs locaux : « Circuits courts : quelle production locale et quelle sécurité alimentaire, installer des agriculteurs ? Sur quelles terres ? Avec quel accompagnement ? »
Avec quelques questions mais surtout avec les témoignages des professionnels de l’agriculture l’on en apprenait beaucoup sur les statuts de ceux-ci, sur les difficultés d’installation et sur les contraintes auxquels ils sont soumis pour exercer un métier qui les passionne et pour vendre leurs productions.
Les producteurs locaux n’avaient pas boudé l’événement et plus de huit catégories de produits étaient représentées : Le miel des garrigues de Poussan, l’élevage caprin et ovin, le Safran de Florence Régis , les volailles de la ferme de Clo …
Avec des vignerons adhérents aux deux caves du secteur la vigne avait ses témoins tout comme à côté des céréales et de la luzerne, le maraichage. L’on avait le choix, soit pour se renseigner, soit pour consommer ou acheter.
Et pour mettre en avant ces producteurs des associations et des organismes étaient venus les soutenir, des structures qui privilégient les liens producteurs/consommateurs.
Les Paniers de Thau qui une fois la dynamique lancée, a élargi son mode de commercialisation producteurs/ consommateurs à d’autres produits que les coquillages : Paniers de Thau a débarqué sur notre territoire avec l’énergie et l’implication des Montbazinovores, des Cranquetteurs, des Pouss’en Faim et des Fronticourt.
Aujourd’hui c’est une vaste gamme de produits frais et locaux qui est proposée, allant du pain à l’huile d’olive en passant par le poisson, les légumes et bien d’autres. Paniers de Thau permet ainsi à des citoyens toujours plus nombreux de devenir consomm’acteurs de leur territoire.
Le magasin Biocoop était de la partie car la sélection des produits chez Biocoop est différente de ce qui se fait ailleurs, plus sévère que les cahiers des charges de l’agriculture biologique ou des cosmétiques écologiques et bio. Impossible par exemple d’accepter de la lécithine de soja non bio (à risque OGM) dans une tablette de chocolat, même si le règlement bio l’autorise ! Biocoop refuse ou limite les agents de texture et les stabilisants, les colorants, les vitamines de synthèse, l’acide citrique, la gélatine non bio et limite les teneurs en sel et en sucre. Biocoop refuse la présence d’OGM.
Consommer local pour Biocoop c’est aider les producteurs bio de la région, leur assurer une rémunération directe et ainsi favoriser une démarche de commerce solidaire.
On retrouvait aussi l’Amap Cantagal qui est une association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne. Avec elle, « Bien se nourrir, c’est bien vivre » et c’est autour de cette affirmation et de la Charte de 2003 que l’AMAP Cantagal s’est constituée. Elle entend, par son action et l’engagement de ses membres, soutenir fermement l’agriculture paysanne locale et se montrer réellement solidaire du producteur qui s’est engagé avec elle dans la voie de la culture bio et du total respect de l’environnement. Toute l’année, les adhérents de l’AMAP consomment de beaux légumes sains et goûteux et participent à une riche et conviviale vie associative.
L’Observatoire du Pays de Thau était sur place, une association qui se veut une instance de vigilance, de dialogue, de propositions sur l’ensemble des questions environnementales du Bassin de Thau et qui entend connaitre et analyser, au plus près, les échelons institutionnels qui interviennent sur le Pays de Thau :
Et pour elle, les sujets ne manquent pas :
- Protection des milieux naturels : étangs, garrigue, cours d’eau, nappe phréatique.
- Assainissement
- Agriculture, ostréiculture
- Incidence des grands projets (activité économique, urbanisme…)
Venait ensuite Initiatives citoyennes qui désire se poser des questions locales et générales pour que chacun donne son point de vue et entende celui des autres, et enfin, TTNS, les Terres de Thau nourricières et solidaires qui souhaite sauvegarder la vocation agricole des terres cultivables et permette leur mise en valeur en favorisant et/ou gérant, en relation avec les propriétaires, leur mise à la disposition de cultivateur mettant en œuvre des pratiques respectueuses de l’écosystème ; impulser la création de jardins de proximité et développer le lien social, l’insertion et la solidarité en se fondant sur des pratiques agro-environnementales partagées ; sensibiliser les citoyens, notamment la jeunesse, à la connaissance des milieux naturels et aux pratiques de cultures respectant l’environnement ; défendre l’environnement, le cadre de vie, les terres nourricières et les milieux naturels.Et avec des organismes agricoles comme Terre de liens, Terres vivantes qui essayent de préserver les terres agricoles, de soutenir des projets agricoles et qui contribuent au développement de l’agriculture biologique, biodynamique et paysannes, la palette des structures concernées était bien colorée.
André Robinet avait tenu à participer à cette journée en présentant son livre pour que dans le bassin de Thau, la fin de l’agriculture ne soit pas inéluctable : « PAYS DE THAU: RENAISSANCE AGRICOLE ? »
Pour lui : « La destruction du potentiel agricole touche de plein fouet le pays de Thau. Lotissements qui s’étalent, infrastructures de toutes sortes implantées ici et là… le béton gagne et ronge les terres arables.Par ailleurs, de nombreuses parcelles naguère cultivées retournent à la friche. Les paysans sont-ils en sursis, devant disparaître, eux aussi, à brève échéance ?Dans ce qui devient une grande banlieue, des jeunes pleins d’idéal et de conviction ont pourtant fait le choix d’aller à contre-courant et de s’installer à la terre. Ils cultivent et vendent des produits sains et non pollués, en paysans respectueux de l’environnement. André ROBINET est allé à la rencontre de certains d’entre eux, pour comprendre leur démarche. Il nous relate dans son livre leurs projets, leurs espoirs, leurs fragilités aussi. »
Côté animations, échanges de graines et de plantes, animations enfantines (jardinage), projection de films, exposition, buvette étaient au programme de cette journée pluvieuse mais heureuse qui a permis de partager des idées, des plantes, de bons moments et comme le précise le collectif organisateur, « Du partage jaillit la convivialité et le bonheur de vivre ensemble dans le respect de la Nature. »