Avec FabriceBertrand une première visite très instructive le samedi.
Pendant près de 1 heure 30, grâce au guide, près de trente personnes, des passionnés ou intéressés, sont partis à la découverte de ce patrimoine exceptionnel poussannais, des Halles, des châteaux de Montlaur et de Malbois, de la chapelle des Pénitents, du prieuré bénédictin et d’un plus modeste patrimoine tout autant intéressant. Avec l’observation de nombreuses façades et maisons, l’on comprenait comment les siècles avaient façonné en fonction des besoins la structure du village.
Car jadis deux lieux de culte s’étaient développés : Saint-Vincent et Saint-Cléophas. Poussan est toujours une limite, mais entre deux évêchés, celui d’Agde et de Maguelone.
De St-Cléophas-des-Moulières il ne reste aucune trace. Exploitation agricole devenue hôpital pour permettre aux pèlerins de se reposer, il fut détruit durant la guerre de Cent ans, certainement. En revanche, Saint-Vincent-de-Jonquières, en bordure de la nouvelle voie, était un prieuré dépendant des Bénédictins de la Chaise-Dieu et un noyau d’habitat se serait constitué autour de l’église dont il reste certaines ruines, aujourd’hui.
Ce commerce avec la Chaise Dieu a permis aux Bénédictins de s’enrichir et de de rassembler autour du territoire un certaine population. D’autres lieux de culte comme celui de Saint-Sulpice-de-Thoron, ou celui de l’Ermitage en allant vers le Puech Gayès montrent avec d’autres sites comme celui du Cous où une nécropole a été mise à jour, que des points de peuplement, bien que très dispersés, étaient nombreux sur la commune. Tous disparaîtront à plus ou moins long terme car certainement à partir de l’ancienne villa Porcianus ou plus précisément sur son territoire vont apparaître l’église Saint-Pierre et le château.
L’église sera mentionnée en 960 certainement construite sur un lieu de culte du IXe siècle.
En 990, elle est associée à un château construit à la place d’une tour qui l’aurait précédé.
Le village ou castrum ne sera clairement cité qu’en 1105 se développant d’abord sur les flancs sud et ouest du plateau où dominent église et château.
La visite a commencé par les Halles puis le groupe s’est dirigé vers la place de l’église petit à petit.
A noter la possibilité pour cette visite de pénétrer dans le château Malbois et dans la Salle Vinas, un joyau patrimonial pour Poussan
Car si dans une commune de France, l’aula, le lieu de prestige, mesurait 20 m sur 8,40, à Poussan, au château d’en bas, il est de 6m sur 9. Pour Sophie Clarinval, qui a écrit un livre à ce sujet, l’on peut remarquer la cheminée de cette salle d’apparat qui date du milieu du XVème siècle ainsi que le plafond peint à caissons. Celui de la salle Vinas de Poussan est vraiment remarquable. C’est une référence.
D’ailleurs, Jean Laforgue, sur une proposition de Marc Lugand qui avait écrit avec des Poussanais un bel ouvrage sur Poussan, avait étudié ce plafond de la salle Vinas. Après avoir remarqué l’immense cheminée gothique fixée dans le mur entourée par un magnifique escalier en colimaçon, il avait exploré le plafond de 54 m², du « château d’en bas » devenu château Malbois au moment de la Révolution Française, plafond qui fut redécouvert en 1998 avec sa décoration. Mis à part un problème d’entretien, il était très bien conservé.
Composé de 6 grands carrés, avec un espace libre pour la cheminée, il est fabriqué avec des poutres réelles et 4 fausses poutres transversales pour régulariser. On trouve ensuite selon des proportions bien définies, des planches et des couvre-joints. Mais entre le plancher supérieur et le plafond on s’aperçut que les concepteurs avaient utilisé de la paille compressée qui évite la déformation des bois. Outre les moulures classiques, rien n’a été laissé au hasard. Les solives moulurées sont posées perpendiculairement aux poutres à raison de 7 par caisson. d’ailleurs on retrouve le même plafond, mais moins riche, sous cette salle. C’est le frère jumeau de celui de la maison Jacques Cœur à Montpellier, qui date de 1447, ce qui permet de donner une approximation pour la construction de celui de Poussan, aux alentours de 1454.
Le château d’en bas, qui pourrait être bâti sur un édifice antérieur, n’a pas fini d’étonner.
Ses caissons peints, font encore l’actualité tout en étant des éléments fondamentaux de l’art européen.
Fabrice Bertrand n’était pas avare de détails et donc les participants avaient l’occasion de plonger dans cette histoire locale qui est une de nos richesses mais aussi d’aller à la rencontre virtuelle des anciens habitants et de ce qu’ils ont bien voulu nous transmettre, avec en plus des renseignements sur l’évolution de ces édifices.
Une visite bien instructive qui a permis d’apprécier le caractère global du centre historique de Poussan
Et si certains enchaînaient sur la découverte du quartier original autour de la Rue de la Salle c’est que cet espace périphérique en prolongement de la porte Notre Dame avait son importance : la Lauze coulait il y a quelques siècles en permanence et permettait à des moulins à huile de fonctionner, autour du pont d’Arcole, tout près d’un champ de foire côté Police municipale.
Il portait le nom de « Castel-vieil » en référence à une demeure située sur le chemin en direction de Loupian. Il développa son identité en 1850 mais certaines des maisons datent des 16ème et 17ème siècles. Une certaine homogénéité surtout en partie basse et dans la rue de la Salle avec des maisons vigneronnes qui vont s’y sont développés.
Durant la déambulation, rencontre avec un passionné pour qui les échanges sont importants, Jean-Claude Agullo, un autodidacte de la sculpture sur bois et du vitrail, qui sait que la passion ça se partage. Jean-Claude est toujours motivé pour réaliser de nombreuses expériences et donc son amour pour le travail bien fait lui permet de s’épanouir dans sa passion. Depuis près de 24 ans Jean-Claude réalise des objets pour le plaisir et souvent pour offrir à tous ceux qu’il aime. Heureux que d’autres s’intéressent à ce qu’il fait il a toujours envie d’en faire profiter à un maximum de personnes.Jean-Claude qui a son atelier dans le quartier de la rue de la Salle était très heureux d’expliquer sa technique aux adultes.
Entre soudure (plomb soudé à l’étain) et maniement du verre, entre ombre et lumière, chacun a pu apprécier le travail de ce passionné qui c’est certain, n’est pas au bout de ses découvertes bien qu’il se soit déjà lancé dans des grandes dimensions avec des psychés et dans les 3 dimensions.
Près la placette des Trompe-l’œil, il en fait profiter un maximum de personnes. N’hésitez pas à le solliciter.
La visite guidée pouvait se poursuivre en remontant la rue de la Salle jusqu’au point culminant qui serait celui du Puech des Sarrasins car une Bataille y aurait eu lieu du temps des Wisigoths entraînant la mort d’un roi !
Et ce dimanche vers 10 h 30, un autre voyage dans le temps, mais dans le présent avec Roger Tognetti, un gnomoniste.
Cette année, depuis le 22 juin puis durant l’été, le vendredi en général, il proposait une animation/démonstration sur le fonctionnement du cadran solaire situé sur la place de la mairie de Poussan car Le solstice d’été se produisait cette année très exactement le 21 juin 2018 à 10h 07 du matin. .
Le concepteur du cadran, Roger, animait alors cette présentation et se tenait à votre disposition si vous souhaitiez en savoir plus car il est intarissable à ce sujet…
Et ce dimanche à l’occasion des journées européennes du Patrimoine Roger était bien motivé.
Il s’est fait un plaisir d’expliquer d’abord à des Poussannais sensibilisés à l’usage du Cadran solaire et à d’autres néophytes, la bonne utilisation de ce dernier, puis petit à petit, les visiteurs de passage se sont intéressés au cadran qui c’est le cas de le dire a été remis en lumière.
Il faut savoir aussi, qu’en 2012, le cadran scolaire d’azimut déjà situé sur la place de la Mairie avait eu droit à un beau lifting. Et son concepteur, Roger, s’en était occupé du mieux possible afin de lui redonner son aspect originel.
Le cadran avait eu alors une restauration et le sol aussi. Et depuis, tous les ans, ceux qui souhaitent obtenir des informations ou comprendre son fonctionnement peuvent s’adresser à lui ou participer à des conférences de sa part.
C’est en effet un des plus précis et des plus perfectionnés de France. Roger est toujours prêt à le démontrer aux visiteurs.
Ce gnomoniste passionné en a créé de toutes sortes mais pour celui-ci, la science exacte a parlé particulièrement. Si voilà plus de 17 ans, avec l’aide des services techniques et des enfants du centre aéré il avait déjà réalisé un cadran sur un mur de la MJC, il souhaitait encore s’approcher de l’idéal avec un cadran horizontal. Il avait donc réalisé les plans, réalisé de savants calculs, puis présenté son projet à la mairie qui permit alors sa réalisation avec l’aide des tailleurs de pierre de Vincent Gascon.
Avec des pierres venues de Bolivie, des Pyrénées ou de Jérusalem des compagnons ont réalisé ce cadran selon les mesures, les plans et les données de Roger.
Avec ce cadran, c’est l’homme lui même qui est le style ou la tige qui grâce à son ombre va indiquer l’heure.
L’ombre projetée indiquera l’heure exacte à laquelle il faudra apporter une correction en fonction de la période précisée sur le tableau devant le cadran. (Équation du temps) (http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_du_temps), une autre de 3/4 h en fonction de notre position par rapport au méridien de Greenwich (http://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_moyen_de_Greenwich) et une dernière selon l’heure d’été ou d’hiver.
Ça fonctionne très bien et de plus ce cadran ana-lemmatique est utilisable comme une boussole : un chef d’œuvre en quelque sorte auquel l’on doit un grand respect.
Toutefois, Roger précisait aux visiteurs qu’il avait toujours eu un grand intérêt pour ce qui se passait dans le ciel, ce qui l’avait mené en tant qu’amateur à réaliser des cadrans solaires.
C’est un des plus beaux cadrans solaires de France, qui donne l’heure à 1 minute 1/2 près. Il est en cours d’homologation. Il suffit de se placer au bon endroit en fonction de la saison, du mois et de la date, de lire l’heure sur le cadran et d’apporter la correction nécessaire indiquée par le tableau prévu à cet effet (Attention à l’heure d’été et d’hiver). Sans celui-ci, il faudrait se baser sur plus 45 minutes. Pour être précis, il faudra toujours en fonction du mois, enlever ou rajouter des minutes à ces 45 qui sont une moyenne. »
Et ça fonctionne aussi, Roger en faisait la démonstration. Pour vous faciliter les choses, il a tout prévu et il est possible de scanner le flash code placé sur le panneau à l’aide de votre smartphone. Vous serez dirigé ver le site cadranpoussan.perso.sfr.fr où vous aurez de nombreuses précisions complémentaires.
C’est vraiment une belle réalisation de part sa précision, sa taille et par les matériaux qui le composent ».
- Son rêve serait que chacun d’entre nous le découvre et l’utilise.
- Pour en savoir plus :
- 2 reportages :
- Présentation :
https://www.youtube.com/watch?v=SGp_INr6aiY - Patrimoine :
https://www.youtube.com/watch?v=RxUIXweIpyY - http://thau-infos.fr/index.php/culture/sciences/11278-roger-tognetti-gnomoniste
Et pour terminer, toujours ce dimanche, pour près de 60 volontaires bien motivés ce fut l’occasion d’effectuer une balade de près de 2 h sur les sentiers des capitelles. Guidés par les membres de l’association Pierres et Chemins de la Moure à partir du gymnase des Baux tous ont pris plein nord vers des capitelles non loin des sentiers de randonnée.Pour en savoir plus sur les capitelles : http://heraultinsolite.blogspot.fr/2012/06/le-circuit-des-capitelles.html