Le Festival Arabesques

Arabesques c’est le festival le plus important en Europe dédié aux arts du monde arabe France | Montpellier.

Initié en 2006, le Festival Arabesques est né des actions artistiques menées à l’international par Uni’Sons.

Originaires d’un quartier multiculturel et riches de leur double culture franco-algérienne et franco- marocaine, les deux fondateurs d’Uni’Sons ont souhaité créer une manifestation d’envergure qui favorise l’accès de tous à la culture. Le Festival Arabesques est l’occasion de faire découvrir à travers la musique, le théâtre, le conte, les projections, la danse, la calligraphie, une culture alliant patrimoine artistique traditionnel et création contemporaine.

Le fabuleux destin des « pauvres en Dieux »

Du cultuel au culturel. Ainsi pourrait-on résumer le long cheminement d’un rituel psalmodié, chanté, dansé, relevant désormais du patrimoine universel. Extases mystiques, joies ou drames existentiels, interrogations métaphysiques, célébration de la naissance du Prophète et glorification du nom d’Allah ont fait de la religion une intense mélodie et de l’invocation mélodieuse une religion.

Le soufisme est, sans nul doute, l’une des plus belles aventures spirituelles de l’humanité, car la plus détachée des biens matériels d’ici-bas. Le mot, issu de l’arabe taçawwuf (laine), renvoie à une existence entièrement tournée vers une quête de l’apaisement, noble et généreuse. Ses plus ardents adeptes se sont d’abord recrutés au sein des couches les plus défavorisées, ceux qu’on nomme, avant qu’il ne devienne un terme générique, les foqara (littéralement : pauvres en Dieu).

Comme le souligne Henri Tincq, journaliste au Monde, « Loin de la vulgate islamiste, le soufisme est une école d’humilité, de tolérance, de solidarité ». Et les fidèles n’ont pas la religion triste malgré le dénuement inscrit dans ses principes. Cela explique sans doute la fascination qu’il exerce aujourd’hui au-delà de ses sphères d’influence traditionnelles (Egypte, Maghreb, Turquie, Pakistan…). Bien des Occidentaux, sans que l’on y décèle un quelconque effet de mode, sont sensibles à ses préceptes clairs et profondément humanistes. La « voie » mystique musulmane a subi par le passé de nombreuses persécutions et les confréries qui la portent ont souffert d’une marginalisation injuste, quand elles n’étaient pas interdites. Pourtant, ces mêmes confréries ont été au cœur des premières luttes pour les indépendances ou se sont impliquées dans l’Orient de Saladin.

La neuvième édition du Festival Arabesques, placée sous le signe du voyage dans toutes ses déclinaisons, tel qu’il a été perçu par Ibn Batouta (1304 – vers 1369), en évidence lors d’une table ronde qui lui sera consacrée, offre une place de choix au soufisme, à travers les spectaculaires derviches tourneurs, et quelques titres bien sentis de l’Orchestre National de Barbès ou d’Aziz Sahmaoui. Musicalement, les escales sont riches et variées : Damas, Beyrouth, Agadir, Marrakech, Grenade, Casablanca ou Nouakchott. En cela Arabesques reste fidèle à la philosophie qui l’anime depuis sa création : le monde arabe a de multiples visages, pourquoi n’en contempler et n’en chérir qu’un seul ? N’être qu’un pèlerin qui s’émerveille et va, voilà la bonne formule. Alors, quoi de neuf ? Arabesques, bien sûr.

Le programme : http://www.festivalarabesques.fr/programmation/

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