RESSOURCE EN EAU SUR THAU : LE PROGRAMME DEM’EAUX THAU LANCE LES PREMIERES INVESTIGATIONS
Lancé en juillet dernier par le BRGM et ses partenaires scientifiques, l’Etat, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la Région Occitanie, le Syndicat mixte du bassin de Thau et la commune de Balaruc-les-Bains, le programme Dem’eaux Thau(*1), démarre. 1ers équipements, 1er forage et 1ères acquisitions de données géophysiques vont permettre de mieux connaître le fonctionnement d’une ressource en eau essentielle pour le territoire : le karst du Bassin de Thau appartenant au pli Ouest de Montpellier.
Les météorologistes le confirment : 2017 risque de devenir l’année la plus sèche à Sète depuis 1998 et 1989. Les effets du changement climatique se font sentir sur le bassin de Thau qui enregistre selon Météo France un déficit de précipitations de près de 16% depuis 40 ans. Dans ce contexte, préserver et gérer les ressources en eau qui alimentent le territoire devient primordial. Doté de 5,2 millions d’euros, le programme Dem’eaux Thau poursuit cet objectif. D’une durée de quatre ans, il doit permettre notamment d’ « imager » le sous-sol du bassin de Thau pour mieux connaître les capacités et le fonctionnement du karst du pli Ouest de Montpellier dans ce secteur, et fournir aux acteurs locaux des outils d’aide à la décision permettant de mieux gérer cette ressource. Les travaux ont déjà démarré avec l’acquisition par le Syndicat mixte du bassin de Thau de six sondes installées sur des forages permettant de suivre les niveaux et les caractéristiques de ces eaux souterraines.
Pour déterminer leur emplacement, le Syndicat mixte a mis à profit sa connaissance du fonctionnement du bassin versant et a bénéficié de l’expertise technique du BRGM. Ces mesures, acquises en continue, sont indispensables à la compréhension des différents aquifères et de la circulation des eaux qu’elles soient thermales (*2),, douces ou saumâtres. A terme, ce réseau sera, grâce à des partenariats avec différentes structures, étendu à une trentaine de forages. Toutes ces données seront télétransmises et feront l’objet d’interprétation
En parallèle, le BRGM coordonne la réalisation d’un forage profond de plus de 100 mètres dans le quartier des Métairies à Sète, un secteur connu pour abriter des eaux chaudes et minéralisées. Ce forage va permettre de préciser les caractéristiques chimiques des eaux chaudes et minéralisées du réservoir karstique dans le secteur sétois et les modalités de son fonctionnement.
Enfin, dans les semaines à venir, le BRGM va imager la structure des formations géologiques du sous-sol jusqu’à plus de 1000 mètres de profondeur. Plusieurs techniques complémentaires seront utilisées : la gravimétrie qui mesure les variations spatiales de l’attraction terrestre en surface et la méthode CSEM qui évalue le champ électromagnétique naturel grâce à des capteurs et un courant électrique à basse fréquence.
Enfin, une campagne de sismique réflexion se déroulera sur un profil de 10 km à l’aide de camions qui effectueront des vibrations à la surface du sol pour l’enregistrement en surface les ondes réfléchies dans le sous-sol. L’interprétation de l’ensemble de ces données par le BRGM et Géosciences Montpellier, couplée avec l’analyse de données déjà existantes, de reconnaissances géologiques et géomorphologiques, va permettre de préciser la structure géologique en profondeur et permettra d’élaborer un modèle géologique centré sur l’hydrosystème de Thau. A suivre.
(*1), Le programme Dem’eaux est inscrit au plan Etat/Région 2015-2020. Il est financé par l’Etat (12%), la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée (26%), l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (17%), le fonds européen FEDER (11%), Montpellier Méditerranée Métropole (4%), la commune de Balaruc-les-Bains, le Syndicat Mixte du Bassin de Thau, les unités de recherche (Géosciences et HydroSciences Montpellier) et entreprise (Synapse) partenaires.
(*2)Le karst du Bassin de Thau alimente la Ville de Sète en eau potable, Balaruc-lesBains en eau thermale et joue également un rôle dans l’écosystème de la lagune de Thau grâce à ses apports en eau douce par la résurgence sous-marine de la Vise.