Donner la vie n’est pas simple pour Malaussène

Daniel Pennac, né Daniel Pennacchioni le 1er décembre 1944 à Casablanca au Maroc, est un écrivain français qui a reçu le prix Renaudot en 2007 pour son essai Chagrin d’école. Après une maîtrise en lettres à Nice, il entre dans l’enseignement. Il commence à écrire pour les enfants et finira par proposer, Au Bonheur des Ogres, un livre de Série noire. C’est ainsi que Benjamin Malaussène et ses amis de Belleville font leur entrée dans la littérature.

Daniel Pennac a pioché dans les 4 romans de sa célèbre saga pour créer ce monologue brillant et  savoureux sur la paternité : « Mr Malaussène au théâtre ».

Jeannot Artières de la Compagnie du Strapontin se faisait un plaisir de présenter la pièce avec son seul acteur qui est un de ses amis : Philippe Reyné, dans le rôle d’un Malaussène qui va analyser sa paternité et philosopher sur le bien fondé de la procréation.

Nul besoin de connaître la saga pour suivre ce drôle de dialogue entre Benjamin Malaussène et sa future descendance où sont convoqués tous les personnages qu’il côtoie : Jérémy, Le petit,  Thérèse,Clara, Stojil, la Reine Zabo…

Entre comique et dramatique, entre enfer et paradis, le fait de devenir père hante Malaussène : « Les hommes doivent-ils mettre la vie en marche grâce à des spermatocytes-véloces et pour en arriver à quoi ? Souvent à une évolution tragique et de toute façon à la mort. Faut-il faire des enfants dans le monde où nous sommes ? Le Divin Parano mérite-t-il qu’on ajoute à son œuvre ? Ai-je le droit d’enclencher un destin ? Pouvons-nous courir le risque de nous ressembler ?» Autant de questions que se pose Malaussène qui se confie au nouveau venu, évidemment.

Tout le monde vous le dira : il faut leur parler avant l’atterrissage. Mais voilà que le nouveau venu va prendre la parole à son tour …

Avec une mise en scène de Nadine Jadin Pouilly qui rythme le spectacle, faisant passer du rire à l’émotion, du tragique au burlesque en allant jusqu’au drame, avec Philippe Reyné qui interprète à merveille le rôle du futur père, la  pièce nous entraîne dans un questionnement sans cesse nourri par l’angoisse de Malaussène.

Et même si « le drame avec certaines fins c’est que même les pires ont une suite », les nombreux spectateurs venus quelquefois de loin ont apprécié outre les qualités exceptionnelles de l’acteur, l’analyse de Pennac sur la paternité. Ils avaient , après le spectacle, l’occasion d’en débattre, avec Reyné.

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